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Commentaire de eric

sur Un carnage se prépare en Syrie. Alors pourquoi pas une partition et un Etat d'Alep ?


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eric 30 juin 2013 09:50

Les commentaires donnent l’impression que rares sont ceux qui ont été ne serait ce qu’une fois en Syrie sans que cela les empêchent d’avoir des idées très arrêtées.

Il me semble qu’il serait plus raisonnable de s’en tenir aux enjeux chez nous.

La question est toujours un peu la même dans tous ces conflits dans ces pays multiconfessionnels, voir multiculturel ou multiethniques.
Faire cohabiter des gens un peu différents est délicat, surtout dans les périodes ou le passage a la modernité est aggrave par des évolutions économiques accélérées. On voit bien que le bordel commence toujours par les pays les plus en avances. Ce fut d’abord le Liban. En pratique, les divisions traditionnelles perdent de leur efficacité. Les différences identitaires s’estompent. Ce qui me frappe chez tous mes copains libanais, c’est qu’ils sont tous plus ou moins un peu de tout. Mère Druze, père sunnite épouse Chiite de mère maronite par exemple. A la fin, quand même, lors de crise, une affirmation identitaire se forme ou s’impose.
Plus cela dégénère, pour des raisons variées et qui sont loin d’être toujours principalement identitaires, plus chacun est contraint de se définir, éventuellement contre son gré. De choisir un camp. Y compris jusqu’à l’absurde. L’extremisme d’un Yvan Colonna s’explique peut être par le fait qu’il est en réalité au moins autant breton que Corse...Sauf a considérer qu’une mère ne compte pas dans un héritage identitaire.

Une fois que l’ensemble des tensions sociales sont cristallisées plus ou moins artificiellement sous forme d’engagement communautaires, ces conflit nous confrontent a nos propres valeurs.

En Irak, une majorité de la population est peut être « Chiite ». En Syrie, disons « sunnite ». En Libye, les divisions étaient et sont essentiellement tribales.

Il me semble que les positons américaines dans tous les cas sont marquées par une confiance en la démocratie.
A la fin, le résultat qu’ils recherchent et que la majorité puisse s’exprimer et diriger, même si cela est contraire aux habitudes culturelles locales. Au Liban, pour faire court, une élite intellectuelle maronnite, les propriétaires de la terre sunnite de Beyrouth, les féodaux druzes, laissaient sans doute peu de place aux chiites historiquement plus pauvres, moins évolués, mais sans doute plus nombreux. En Irak, des clans sunnites dirigeaient énergiquement des populations kurdes, ou chiites. En Syrie, les minorités religieuses s’accordaient pour s’imposer a la majorité sunnite. En Libye, les grandes tribus s’accordaient pour que la plus petite dirige parce que moins dangereuse.

Ces équilibres traditionnels n’étaient pas dépourvus d’efficacité pratique. Les familles alaouites pouvaient maintenir leurs prébendes et l’ordre social dans un relatif respect de tous le monde, parce que de toute façon, elles n’avaient pas les moyens démographiques de s’imposer réellement au reste de la population.

Quelle est la meilleure solution ? Personnellement, je pense qu’une mauvaise paix sociale vaut mieux qu’une bonne guerre civile généralisée.
Je ne suis pas insensible aux arguments de ceux qui constatent que, le divers mouvements de l’islam politique sont facilement enclin a pas mal d’intolérance vis a vis des minorités lorsqu’ils parviennent au pouvoir, même démocratiquement.

Je ne suis pas prêt a accepter simplement, comme cela, parce que leurs pratiques seraient plus conformes a mes propres idées, une légitimité a priori de gouvernements violents et minoritaires.
Je ne suis pas sur non plus d’être très presse de voir un gouvernement islamiste sunnite majoritaire et démocratiquement élu se livrer a de vraisemblables vengeances généralisées au détriment des minorités. Je ne me vois pas pour autant dénoncer toute démocratie a priori sous prétexte que ceux qui me sont les moins sympathiques risquent de gagner.

Sur le plan théorique, la position américaine est la seule tenable, en particulier a long terme. Faire confiance a la démocratie.

Sur le plan pratique et a court terme ?

La première question que posent ces conflits est donc a mon avis a quoi croyons nous nous même.

Ensuite, mon sentiment, c’est que dans tous les cas, il existe des rapports de force. Une des méthode les plus efficace pour éviter des conflits durables, pourris, avec massacres et épurations ethniques, c’est de laisser le plus fort l’emporter le plus vite possible. cela limite les dégâts.
Ce sont les interventions extérieures, surtout quand elles sont partielles, qui enveniment ces guerres et les font durer.
Le père Assad a bombarde oms, et l’ordre est revenu pour quelques décennies.

Ici, il faudrait choisir. laisser le régime régler ces questions le plus vite possible. Décider d’intervenir vraiment vite et fort ( façon Libye). Les politiques a la Hollande, on soutient sans soutenir tous en soutenant , en cachette etc... c’est la garantie de conflits durables meurtriers et inexpiables. C’est la caractéristiques de gens qui, au fond, se foutent de ce qui se passe réellement dans ces pays. Et il me semble que c’est le principal problème des syriens, après les yougoslaves etc... tous le monde s’en fout.
Du reste, les soutiens au régime syriens actuels, notamment ici, semblent plus motives par l’antiamericanisme que par quoi que ce soit d’autre. Il dénonçait les choix us en Irak, alors qu’ils ont aboutis a un gouvernement qui aurait tendance a s’opposer a ces mêmes choix US en Syrie pourrait on dire...

Le principal enseignement des événements syriens, c’est que même chez nous, la démocratie, c’est pas gagne... !


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