Spartacus, tout comme bien des libéraux sont opposés aux Traités Européens (citons Charles Gave qui est très loin d’être un communiste patenté) et considèrent que le sauvetage des banques par nos impôts n’a rien à voir avec la doctrine libérale, il ne faut pas exagérer les choses s’agissant des modèles « collectivistes ».
Le socialisme véritable ou la décroissance (qui sont plus mes modèles de prédilection) ne prétend pas imposer à l’artisan, le petit commerçant ou la PME un arsenal de contraintes. Bien au contraire, plus on tend vers le petit agent économique, plus il y’a d’intérêt à libéraliser complètement son action.
Quand on parle de collectivisation intelligente, on évoque bien évidemment les très gros outils industriels et/ou stratégique pour l’ensemble de la communauté. Car nous sommes bien des bestioles sociales vivant en groupe et non des individus cherchant à écraser l’autre pour acquérir toujours plus de quelque chose.
On ne peut pas laisser dans les mains d’un petit nombre d’actionnaires des centrales électriques, des chemins de fer, un système bancaire ou une sécurité sociale. Car les services rendus ne sont pas d’ordre mercantiles, mais bien publics.
Il en va de même pour les matières premières, la biodiversité et le foncier agricole. Ce n’est pas « une propriété naturelle », contrairement à un produit fini issu d’un temps de travail qui lui peut se vendre. Ce sont des biens inaliénables de l’humanité dans son ensemble, mais appartenant aussi à des êtres vivants qui ne sont pas humains. Peut être que ce point de vue philosophique vous échappe, mais le moindre hérisson ou renard, a autant de droit que nous sur un espace naturel. Et eux se fichent bien des frontières que les êtres humains se donnent, tout comme nos nécessités agricoles ou industrielles.
C’est à ce titre que le libéralisme peut marcher (outre un strict point de vue culturel plus ou moins favorable). S’il respecte la nécessité de conserver des biens publics lorsqu’ils ont un rôle protecteur et non mercantiles pour le bien être de tous, alors à un niveau plus limité d’influence (les petits agents économiques), on pourrait tout à fait imaginer une société pleinement libérale. Il ne faut pas opposer les modèles économiques, autrement ils deviennent des doctrines malsaines. Il faut les harmoniser en fonction de leur pertinence sur différentes strates de la société.