@ Chalot
Il y a en réalité non pas une, mais deux choses incroyables dans cette affaire :
1°) La première est que des adultes chargés d’une surveillance d’examen aient obéi à une injonction émanant d’enfants. Dans le monde normal, ce ne sont pas en effet les enfants qui doivent donner des directives aux adultes, mais les adultes qui doivent donner des directives aux enfants.
Comment les adultes chargés de cette salle d’examen ont-ils pu manquer gravement d’autorité au point de céder à de stupides revendications infantiles ? Un adulte normal, chargé de ce genre de surveillance, aurait du affirmer son autorité en faisant une seule sommation : soit vous vous asseyez et vous travaillez comme tout le monde, soit je vous expulse immédiatement de la salle. En cas de refus, il devait expulser l’ensemble des réfractaires sans autre forme de procès et consigner leur absence sur le registre de l’examen, la note de zéro aurait du leur être infligée pour cette épreuve dont ils auraient du être expulsés.
On peut supposer ( du moins est-ce en général le cas ) que la surveillance de cette épreuve de brevet était confiée à des professeurs de collège. On ose à peine imaginer que des professeurs aient pu manquer à ce point d’autorité et de sens des responsabilités. Est-il raisonnable de confier une mission d’enseignement public à de telles lavettes ? Une sanction administrative et au moins une quinzaine de jours de formation continue à l’autorité et à la laïcité s’impose à l’évidence à ces incompétents ( cette formation devant être faite pendant leur temps de vacances, bien entendu ! ) ...
2°) Il est évident que cette atteinte scandaleuse à la laïcité représente à la fois une violation de la loi et de la Constitution.
- Violation de plusieurs lois puisque le chef d’établissement, en réorganisant l’examen, a entériné une discrimination fondée sur le sexe concernant les examinateurs, ce qui est parfaitement illégal, et par ailleurs a violé l’article 2 de la loi de 1905 ( la République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ), car l’acceptation, par un dépositaire d’une autorité publique, de revendications religieuses constitue de facto une reconnaissance d’un culte.
- Violation de la Constitution. En effet, celle-ci, dans son article premier, stipule ceci : « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
La surveillance d’une salle d’examen étant à l’évidence une responsabilité professionnelle et sociale, en déniant à ces deux surveillantes le droit de surveiller des enfants juifs, ce chef d’établissement a donc violé délibérément la Constitution.
Les citoyens français ne paient pas, par leurs contributions, les chefs d’établissement d’enseignement pour qu’ils violent délibérément la loi et la Constitution de notre République. Une seule sanction est envisageable pour ce chef d’établissement inqualifiable, c’est sa révocation immédiate de l’Education nationale.
De cette lamentable affaire, on doit tirer deux enseignements :
1°) d’une part, l’éducation civique fait partie de l’instruction publique. Un enfant scolarisé en troisième doit normalement avoir appris en cours d’instruction civique que la République considère les citoyens comme égaux en droits, que ce soient des hommes ou des femmes.
Peut-on accepter de donner le brevet des collèges à des enfants qui témoignent par leurs revendications insensées, d’une ignorance pareille des principes de base de la République ? Non, bien entendu !
2°) d’autre part, il devient absolument urgent de donner une formation continue approfondie en matière de laïcité à tous les professeurs, conseillers d’éducation et directeurs d’établissement d’enseignement de France, et remettre l’apprentissage des principes de la laïcité, des valeurs de la République, et de l’autorité légitime à la première place de la formation professionnelle des futurs enseignants.
C’est à cette seule condition que l’on pourra voir cesser ce genre de scandales, auquel il convient d’associer un scandale récent concernant un barbecue halal dans une kermesse d’école.