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Commentaire de Éric Guéguen

sur Etienne Chouard, Don Quichotte des temps modernes -III


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Éric Guéguen Éric Guéguen 3 juillet 2013 22:33

Cher compatriote brestois, la VIe République, nous y viendrons, soyez-en sûr...

Laissez-moi d’abord développer en quoi le suffrage est aporétique :
Admettons l’un et l’autre qu’il se trouve des êtres plus aptes que d’autres (naturellement et socialement) à diriger le pays (il me semble que vous l’avez admis). Vous me dites ensuite que notre égalité politique doit conduire, par le biais des urnes, à décider qui est réellement le meilleur.
Entendu. Mais s’il y a un meilleur, il y a des moins bons, et des meilleurs que les moins bons, sans oublier les moins bons que d’autres meilleurs, etc. Bref, étant donné qu’il n’y a pas deux êtres identiques, il y a autant de dispositions à l’action politique qu’il y a de citoyens. Et ce que vous proposez se résume alors à ceci : considérons-nous tous comme égaux afin d’élire celui qui sera plus égaux que les autres.
Lorsque l’on constate combien on est loin du compte dès le lendemain d’une élection (demandez aux Égyptiens), deux réactions sont possibles : la désillusion (comme les Égyptiens) ou la résignation.
Sont désillusionnés ceux qui pensent que l’égalité dont il est question est réelle.
Sont résignés ceux qui savent qu’elle n’est que formelle et que tôt ou tard doit se manifester le prix à payer pour ces bons sentiments.

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Pour en revenir maintenant à votre question :

Chouard n’a pas tort sur ce point : nous pourrions demander à chacun d’écrire sur une liste les noms de connaissances susceptibles de devenir grands électeurs. Puis nous contacterions ces gens en leur demandant s’ils sont volontaires ou non. J’insère ici ce qu’oublie Chouard, la docimasie, consistant en différents questionnaires afin de contrôler le niveau de connaissance de l’intéressé sur des choses aussi importantes que l’histoire, les données démographiques, le droit, les principes politiques, les rudiments d’économie, etc. Enfin, les heureux « élus » seraient réunis dans une urne et nous tirerions au sort nos grands électeurs. À eux, ensuite, de former un gouvernement et de légiférer, chacun pendant un temps limité dont l’issue imposerait une reddition de compte.

Et pas d’influence médiatique, pas de campagnes électorales, pas de lobbies, pas de déconnexion du réel, pas d’égalité falsifiée, pas de partis et pas de magouilles.


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