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Commentaire de Philippe VERGNES

sur Etienne Chouard, Don Quichotte des temps modernes -V (Fin)


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Philippe VERGNES 10 juillet 2013 10:25

Bonjour Hervé,

Je ne passe pas non plus régulièrement sur AV, mais les articles de LNA m’ont attiré du fait qu’ils faisaient référence aux injonctions paradoxales (dont on minimise la portée selon moi), à l’empathie et à la morale. Trois sujets sur lesquels je travaille depuis un certain temps déjà.

Difficile de ne pas être d’accord avec vous lorsque vous dîtes : « Mais je crois que l’erreur que commet tout le monde c’est précisément d’oublier que l’histoire s’écrit au présent et que cette donnée qu’est cette capacité d’action et d’émancipation est nouvelle et que ce qui fait défaut c’est la prise de conscience de cette capacité nouvelle... »

Je crois même que cette « donnée qu’est cette capacité d’action et d’émancipation » fait peur à une majorité d’individus. Tout se passe comme s’il existait un moi collectif qui, pour reprendre les références freudiennes du collectif LNA, luttait contre son principe de plaisir et souhaitait s’en libérer pour évoluer vers un principe de réalité tout en ayant peur de l’inconnu. Ce travail ne se fait jamais sans peine ni souffrance et la partie du moi attaché au principe de plaisir « lutte à mort » pour conserver ses prérogatives (qui sont le pouvoir et le contrôle sur autrui) sur le principe de réalité. Pour autant, l’un ne va pas sans l’autre comme l’ont démontré les très pertinents travaux de Daniel KAHNEMAN et Amos TVERSKY, deux psychologues... prix Nobel d’économie en 2002 (cf. Peut-on faire confiance à notre jugement ? La fiabilité des « experts » en cause) qui traduisent tout simplement ses deux principes en Système 1 et Système 2 qui ont chacun leurs spécificités propres.

Comme chez une personne, ces principes tendent à s’opposer en s’étirant - alors qu’ils devraient chercher les moyens d’œuvrer ensemble - (l’image que j’en ai est celle d’un élastique que l’on tend par l’action de deux forces contraires avec les conséquences que l’on connait si l’un des deux bouts vient à lâcher), d’où le climat de tension que de plus en plus de gens ressentent dans notre société actuelle.

Dès lors, se pose le problème des prises de conscience nécessaires aux uns et aux autres pour relâcher les tensions au lieu de les aggraver. C’est à ce titre que je m’intéresse à la face cachée de la pièce, car tout le monde se pose la question de savoir comment peuvent émerger des solutions au problème en envisageant des méthodes pour les mettre en pratique, mais personne s’interroge sur les phénomènes qui entravent ou mettent en échec ce processus d’émergence. C’est un peu comme si l’on considérait pour vrai et inévitable que le tout est plus que la somme des parties sans jamais tenir compte du fait qu’en certaines occasions ou configurations (comme c’est la cas acteullement) il arrive aussi parfois que le tout puisse être moins que la somme des partes. D’où, selon moi, la plupart des échecs que nous rencontrons dans la mise en œuvre de quelconque plan d’action, résolution, remède, etc. D’où également, à l’échelle macro-sociale, les échecs répétés des politiques publiques dans divers domaines et ce quel que soit le partie politique qui l’adopte.

Bref, c’est un très vaste sujet.

Cordialement


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