Merci pour cet article intéressant que j’ai lu avec attention.
En effet j’ai vécu 4 années dans ce pays, justement dans la ville de San Pedro Sula, et ceci jusqu’en mi 2010. J’étais présent dans le pays au moment du coup d’état et j’ai pu en effet observer le terrible changement qui a été amorcé. Ma femme est de là-bas (nous vivons maintenant en Europe) ce qui fait que j’ai pu y retourner, et que je reçois toujours des nouvelles locales. De plus, je travaillais avec ces industries du palmier à huile, dont la corporation Dinant...
J’aurai juste une précision à apporter : les jours précédent la consultation publique que Zelaya avait organisé, le climat était tendu, tout le monde annonçait d’ailleurs qu’un coup d’état allait se produire. Cependant, il s’agissait bien d’une consultation et non d’un vote pour modifier la constitution (ce qui a été répété faussement 1000 fois par les médias locaux, jusqu’à ce que le peuple veuille bien y croire, et qu’ainsi le coup d’état semble justifié). Le vote n’avait pour objet que de demander au peuple s’il donnait son accord pour une révision constitutionnelle, ou pas. Et pas de transformer Zelaya en dictateur à vie...
C’est en tout cas un bien triste pays, dans lequel très peu d’avenir pour les jeunes est encore possible, et donc une partie importante, ceux qui le peuvent, cherchent à s’enfuir. Les autres subissent, la mort, les crimes, l’impunité, sont le quotidien. On s’enferme dans ses « colonias », « residenciales », fermés par de plus en plus de gardes armés, chaque rue est barricadée, on tente de survivre comme on peut et de détourner le regard des unes de journaux qui présentent chaque jour les photos de corps ensanglantés, ayant perdu la vie la veille.
Un pays pourtant plein de richesses, saccagé, comme tant d’autres...