Excellent
article de Rochedy, dont les arguments sont inattaquables, et par conséquent
inattaqués.
Les Sapir,
Gréau, Lordon, Pinsolle, Asselineau et autres hétérodoxes sont en réalité
infiniment plus proches des idées du Front national de Marine Le Pen qu’ils ne
le seront jamais de celles du Front de gauche et du bonimenteur Mélenchon,
grotesque d’idéologie et de mauvaise foi face à Sapir chez Schneidermann.
La question
fondamentale qu’il convient de poser est : mais pourquoi donc tous ces gens-là
ne se décident pas à rallier le Front national dans l’instant avec armes et
bagages ?
En ce qui
concerne la raison des (non-)prises de position de nos éminents chercheurs et
théoriciens ? En parfaite droite ligne avec ce qui vient d’être
rappelé : il faut bien vivre pardi ! Cela réclame de développer une
analyse sociologique courageuse de fond que même nos bourdieusiens (surtout nos
bourdieusiens) son bien incapables d’opérer. Ceux que vous citez sont
essentiellement des fonctionnaires. S’ils leur venaient à l’idée de soutenir
publiquement Le Pen, cela équivaudrait à un arrêt de mort professionnel, voilà
la simple et incontournable réalité.
D’autre part
ils viennent tous originellement du communisme et s’inscrivent dans un schéma
de pensée et référentiel idéologique dont il est très difficile de s’échapper.
Même s’ils savent au fond d’eux sans pouvoir officiellement l’admettre (Todd
avait franchi le rubicond à un moment de l’année passé en disant que le
programme économique de MLP était le plus rationnel avant d’être rappelé à
l’orde). Il faut être prêt à penser contre soi et très souvent contre ses
proches (amis, collaborateurs etc). Cela oblige de se soumettre à une démarche
de vérité que peu sont capables de faire.
D’ailleurs
Lordon dans son dernier papier est proche de franchir le rubicon. Il ne lui
manque plus qu’un peu de courage intellectuel pour ce faire.
http://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas
En effet, pour celui
qui prétend déconstruire avec maestria le discours de l’idéologie dominante, le
voir s’empêtrer dans la défense acharnée et dérisoire du faux clivage inopérant
gauche-droite, en lui apportant au passage une indéniable caution
intellectuelle et politique, l’observer reprendre à la conjonction près de nos
médiatocrates à la solde de la ploutocratie le strict même verbiage concernant
la prétendue « extrême-droite », est tout simplement consternant de
duplicité et démontre par l’absurde ce qu’il a été mis en évidence ci-avant.
Cela ruine surtout son postulat fallacieux de déconstructeur en chef, puisqu’il
participe servilement et complaisamment à relayer un pan crucial de ladite
idéologie, tout en prétendant du contraire. CQFD.