Je conviens avec vous des errements guerriers des religions - ou de l’utilisation de la religion comme prétexte à d’autres fins. Ce qui peut m’intéresser dans la religion est la manière d’envisager des questions fondamentales, psychologiques, métaphysiques, entre autres.
Il y a longtemps, je ne comprenais pas comment on pouvait être scientifique et croire en Dieu, quel qu’il soit.
C’est quand j’ai grandi et réfléchi à la question que j’ai compris : la religion a pour but d’expliquer et a une tendance à l’universalité, avec certes des méthodes différentes de la science.
C’est un point commun avec la science qui m’a fait comprendre le lien entre les deux : qu’est-ce qui est plus universel que les Lois Scientifiques ?
Un texte peut être écrit en n’importe quelle langue. Sa transcription, sa traduction peut s’avérer fautive, volontairement ou non.
On ne peut pas en revanche changer les Lois de la Nature : 2 et 2 feront toujours 4, ici ou sur une planète orbitant autour de Sirius. Les lois de la thermodynamique sont identiques ici et dans le Grand Nuage de Magellan. Pareil pour la gravitation, l’électromagnétisme.
Ce principe d’universalité me fait dire que s’il y a un Dieu, il n’a pas écrit son texte en araméen, en hébreu ou en arabe. Il l’a fait dans la nature même de notre monde.
C’est comme cela que j’ai compris pourquoi certains disaient qu’en étudiant le monde, ils cherchaient Dieu.
C’est ce qui m’a fait aussi comprendre, et prouvé, que c’est l’ Homme qui a écrit la Bible, pas Dieu. Cette divinité n’est qu’une création de notre part. S’il existe vraiment un Dieu, alors par nature nous en faisons partie. Nous l’avons donc déjà trouvé et il n’est nul besoin de s’agenouiller ou de se prosterner pour se rapprocher de lui.
Pour ce qui est des femmes, j’ai fait en tout une dizaine de voyages en Tunisie et au Maroc. J’ai séjourné dans une famille marocaine. Ce que j’ai vu : les femmes prennent la parole, elles sont très écoutées, et aucune décision importante n’est prise sans leur accord.
Pourquoi donc dans ces pays les femmes ne disposent que de peu de Droits comparés aux hommes ?
Pourquoi donc les intégristes tunisiens ont travaillé pour réduire la femme à un complément, non un être égale à l’homme ?
Il ne faut pas confondre la société du maghreb qui a gardé des traces de leur culture pré-islamique avec les institutions actuelles de ces pays qui placent la femme à un rang inférieur à l’homme. C’est plus voyant au sein de la société kabyle qui lutte contre l’islamisation de l’Algérie au motif de la menace posée leur leur héritage culturel.