La réconciliation des classes en quelque sorte. Belle ambition, que pour ma part je préfèrerais à la lutte du même nom, eu égard à ce à quoi a menée celle-ci, partout où elle a été poussée à ses limites.
Utopie pourtant, à mon modeste avis, et pour plusieurs raisons, qui apparaissent clairement dans ton post, cher Jean-Pierre Llabrès :
- « authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité ». Objectivement et par définition, la compétitivité est la négation même, autant de la cohésion que de la solidarité.
- Où les démunis prendront-ils de quoi faire « l’effort préalable d’épargne soutenue », nécessaire à l’acquisition des parts de capital pouvant leur donner une minorité de blocage, voire la majorité dans « leurs » entreprises ? Les démunis étant fauchés par définition, donc dans l’incapacité d’épargner, ils devront prendre dans la poche des nantis, ce qui s’appelle de la spoliation, quelles que soient les formes qui pourraient y être mises. Je doute que les nantis se laissent faire, y compris au nom de la solidarité comme de la cohésion sociale. Les y contraindre ne serait rien d’autre que se livrer à la lutte des classes, avec en prime l’abolition du droit de propriété.
Tous çà s’appelle de la nationalisation, susceptible d’être pratiquée par un pouvoir dictatorial au profit des classes démunies. (retour à la dictature du prolétariat)
Les « Objectifs spécifiques » résultant de l’objectif principal, sont bien entendu entachés de la même utopie
D’ailleurs :
- « dividende Universel évolutif », évolutif en fonction de quoi ? Du mérite ? Du profit collectif ? C’est du pur capitalisme.
- Avec qui les entreprises gérées par les démunis entreraient-elles en compétition sur les marchés ? Avec leurs semblables, mais aussi avec celles gérées par les nantis. Le pragmatisme marchand ne peut qu’y être avantagé.
- « gagner des rémunérations faramineuses sans être accusés d’exploiter qui que ce soit ». Voilà qui relève carrément du rêve et de l’angélisme.
Je crois pourtant à l’instauration d’un revenu universel ; à condition qu’il soit réellement universel, c’est à dire versé à tous, quel que soit sa situation sociale, et que chacun soit laissé face à ses responsabilités personnelles, c’est-à-dire à ses devoirs (hormis solidarité face à des handicaps naturels tels que maladie, infirmité, etc. quoi qu’il y ait beaucoup à dire à ce sujet). Et dès lors, jouent le talent, le travail, l’ambition, la chance, etc. de chacun, et nous revenons à la case départ.
Ce qui n’est pas pris en compte dans une telle construction – comme dans tant d’autres – c’est précisément la place que le sort attribue à chacun d’entre nous à sa naissance, dans une pyramide sociale dont la base surpeuplée est sur le point d’exploser.
Quid en outre du poids écolo de cette pyramide de plus en plus peuplée (+ 250 000 par jour) et prédatrice ?