En 1800,
la France était dans un chaos indescriptible après 10 ans de
révolution. La première chose que fit le général Bonaparte
lorsqu’il devint premier consul après le 18 brumaire (1799) fut
d’organiser le pays en créant un service de collecte des impôts
efficace, et plus tard un plan cadastral pour tout le pays afin de
savoir qui gagnait quoi. En deux ans les comptes du trésor public
furent restaurés.
Je ne dis
pas cela pour cacher la suppression de la liberté de la presse
pendant le Consulat, ni la fin de la République, ce qui se passa.
Or,
aujurd’hui encore, le trésor public grec peine énormément (c’est
peu dire) à établir des comptes crédibles (et toujours très
déséquilibrés). Parle-t-on d’établir un plan cadastral dans ce
pays ? De saisir les biens du clergé qui sont hypertrophiés ?
Parle-t-on de supprimer les innombrables prébendes, bénéfices et
combines diverses, et doubles emplois exercés par un nombre
pléthorique de fonctionnaires ? Rien de cela ne semble être en vue.
Tout le
monde hurle et s’arrache les cheveux devant l’ampleur de la gabegie
grecque. La pilule sera très dure à avaler tant les habitudes de
corruption et de passe-droits infectent ce pays. Et depuis si
longtemps.
La
démocratie n’a rien à voir là-dedans. Car il y a des démocraties
corrompues. Qu’en est-il de la vieille notion de vertu
aristotélicienne (la Grèce n’a pas inventé que la démocratie) ?
Personne ne semble y prêter attention. Désolé, mais la rue ne
pourra pas remettre la Grèce sur le chemin de la prospérité. Quant
à l’Europe, elle passe son temps à boucher les innombrables trous
de cette gigantesque passoire.
L’avenir
reste très sombre et la Grèce ne pourra pas changer les lois
d’airain de la finance mondiale.