A cette époque (70’s) il y avait du monde sur la route levant le pouce un peu partout.
On allait voir ailleurs pour partager, connaitre, comprendre, savoir comment vivaient les autres. On essayait de se ressembler en portant les mêmes habits, les mêmes cheveux longs et on évitait les paranos.
Nos pensées étaient le plus souvent convergentes où que l’on puisse se trouver.
La formule citoyen du monde n’existait pas et nous n’étions pas plus Européen. Nous étions réunis simplement par notre jeunesse, notre confiance et nos particularismes qui nous enrichissaient les uns les autres.
Il y avait toujours des guitares et nous partagions nos chants et le reste.
Les ricains chantaient du Dylan, les anglo-saxons du Graeme Allwright, les Français du Hugues Aufrais, les Allemands du Wader, les Marocains jouaient de la darbouka et tous nous connaissions la Bamba, jeux interdits ou le concerto d’Aranjuez.
On s’en tapait d’être de là ou d’ailleurs, hormis pour apporter notre pierre à l’édifice, le temps d’une rencontre.
On était tous, sans exception, pour un monde plus juste, sans guerre et sans cette putain de société de consommation qui se construisait.
On ne connaissait pas encore cette loi de 73 qui nous mis où nous sommes aujourd’hui, on croyait cette grosse merde de pompidou bon enfant et on allait changer le monde.
Tu parles, regardez où nous en sommes aujourd’hui à chacun se réclamer de la terre ou nous il est né.
Nous sommes ce que nous sommes et ce n’est pas en se prévalant chacun de son terroir que nous améliorerons les choses ou que cela nous confère un quelconque statut.
Le monde a raté le coche en 68 et nos politiques véreux ont fait le reste.
Quel dommage.