• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de L’enfoiré

sur Géographie de la déchéance morale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

L'enfoiré L’enfoiré 2 août 2013 19:12

C’est ce qu’on appelle « les retours de flammes ». smiley

Voici ce qu’en écrit une spécialiste :
La Chine descend la pente de la croissance en danseuse (d’après Cécile Chevré)

Pékin se lance dans le cyclisme acrobatique : faire passer l’économie d’un vélo carburant aux exportations extérieures à un vélo alimenté par la consommation intérieure. Il faut imaginer l’économie chinoise en équilibriste entre les deux vélos, essayant de conserver un pied sur la pédale de l’exportation tout en lançant la consommation. Difficile voire impossible d’éviter les déraillements, les ralentissements et autres accidents de parcours.
Depuis la crise de 2007, la Chine voit ses principaux clients s’enfoncer dans la crise et ralentir leurs exportations. En juin, les exportations chinoises ont reculé de 3%, un recul sans précédent depuis janvier 2012. Un recul qui a surpris puisqu’une progression de 4% était attendue. « La Chine a averti mercredi que ses perspectives pour le commerce extérieur étaient ’sombres’, après avoir accusé un recul inattendu de ses exportations et de ses importations en juin ».
Des chiffres qui s’expliquent non seulement par la faiblesse de la demande extérieure évoquée plus haut mais aussi par la hausse continue du coût du travail en Chine et la force du yuan ainsi que le contrôle accru des autorités chinoises sur les fausses factures.
Outre la balance commerciale, la croissance chinoise est elle-aussi en recul, à 7,5% au second trimestre, contre 7,7% au premier. Nombre de commentateurs ne sont pas privés d’ironiser puisque ce chiffre était en droite ligne avec les anticipations de Pékin. Le gouvernement chinois manipule les chiffres de sa croissance... comme la plupart des pays mais sûrement un peu mieux que les autres.
Ce qui compte, c’est la tendance clairement à la baisse. 7,5%, représente la pire performance de l’économie chinoise en 13 ans. Le ministre des Finances, Lou Jiwei, a même annoncé qu’il attendait une croissance à 7% cette année.
Une phase dangereuse et d’ajustements. Le crédit fait des bulles.
La bulle du crédit menace, et en particulier l’endettement des banques et gouvernements locaux. Pékin a décidé d’intervenir plus ou moins en sous-main incitant les banques à assainir leur bilan, en réorientant les investissements vers la production et le long terme et en injectant des liquidités dans les banques en difficulté. Le problème sera long à résorber, et ce d’autant plus qu’une grande partie du crédit (shadow banking) échappe totalement au contrôle de l’Etat.
En mettant en sourdine l’activité de crédits, Pékin risque non seulement de freiner la consommation intérieure en limitant le crédit aux particuliers mais d’entraver l’investissement des entreprises. La production industrielle est d’ailleurs en recul en juin dernier sur un an, à 8,9%.
Sacrifier une part de la croissance en contrepartie d’un assainissement du secteur bancaire, ce serait une bonne médecine.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès