• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Pierre Régnier

sur De l'animal à l'homme par l'invention du religieux : retour sur le modèle sacrificiel de René Girard


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Pierre Régnier Pierre Régnier 3 août 2013 15:43

La lecture de deux livres de René Girard m’avait fait espérer que l’auteur, comme je l’avais pécédemment espéré de Marcel Gauchet, serait un allié précieux dans la lutte contre la théologie criminogène, plus précisément contre la persistance de sa justification jusqu’à nos jours, à l’intérieur comme à l’extérieur des religions. Après avoir bouleversé nos préjugés sur la violence antique, mis en évidence son rôle dans la recherche d’un moyen de mettre fin aux enchaînements de violences, notamment de celles qui découlent d’un besoin de vengeance après un crime subi, après avoir fait comprendre que l’invention de l’institition judiciaire conduisait à ne plus croire nécessaire la recherche de "boucs émissiaires", il me semblait que Girard serait logiquement amené à rejeter la croyance maintenue en une « bonne violence » voulue par Dieu dans l’antiquité, et qu’il réclamerait ce rejet fermement et publiquement.

 

Mais j’avais sans doute mal lu Girard car la lecture d’un troisième livre de lui, plus récent, m’apporta la conviction que son christianisme n’est nullement moins dogmatique que celui des églises actuelles, en tous cas sur le point précis où celles-ci me paraîssent clairement trahir la religion voulue par Jésus de Nazareh, exposée dans les Evangiles.

 

Girard ne me semblait plus croire seulement à un "bien intentionné moindre mal" dans le processus mis en place contre la violence religieuse antique. Il paraissait croire lui-même que la criminalité « de Dieu » avait été réellement une bonne croyance, justifiée pour l’époque et qu’il fallait seulement aujourd’hui la « bien interpréter » comme persiste encore à l’enseigner les théologiens officiels et la hiérarchie catholique à son plus haut niveau.

 

La prétendue « bonne violence » prétendument « voulue par Dieu » allait, rappelons-le, jusqu’à lui faire commander très explicitement un très explicite génocide au moins dans le Livre de Josué. Je prétends que c’est la confirmation de cette « bonne criminalité de Dieu », il y a plus de 15 siècles lors de la mise en place de la doctrine définitive de l’église catholique, qui a servi de socle à la violence constitutive de l’islam venu un peu plus tard.

 

Je prétends que l’entêtement de l’église actuelle à maintenir, pour les croyants du XXIe siècle, l’horrible confirmation, est l’un des principaux obstacles à la pacification de l’islam contemporain et futur. Voyez ici :

 

http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/

 

ou ici :

 

http://centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/

 

et ici :

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès