La lecture de deux livres de René Girard m’avait fait espérer que l’auteur, comme
je l’avais pécédemment espéré de Marcel Gauchet, serait un allié précieux dans
la lutte contre la théologie criminogène, plus précisément contre la
persistance de sa justification jusqu’à nos jours, à l’intérieur comme à
l’extérieur des religions. Après avoir bouleversé nos préjugés sur la violence
antique, mis en évidence son rôle dans la recherche d’un moyen de mettre fin
aux enchaînements de violences,
notamment de celles qui découlent d’un besoin de vengeance après un crime subi,
après avoir fait comprendre que l’invention de l’institition judiciaire
conduisait à ne plus croire nécessaire la recherche de "boucs
émissiaires", il me semblait que Girard serait logiquement amené à rejeter
la croyance maintenue en une
« bonne violence » voulue par Dieu dans l’antiquité, et qu’il
réclamerait ce rejet fermement et publiquement.
Mais
j’avais sans doute mal lu Girard car la lecture d’un troisième livre de lui,
plus récent, m’apporta la conviction que son christianisme n’est nullement
moins dogmatique que celui des églises actuelles, en tous cas sur le point
précis où celles-ci me paraîssent clairement trahir la religion voulue par Jésus de Nazareh, exposée dans
les Evangiles.
Girard
ne me semblait plus croire seulement à un "bien intentionné moindre
mal" dans le processus mis en place contre la violence religieuse antique.
Il paraissait croire lui-même que
la criminalité « de Dieu » avait été réellement une bonne croyance, justifiée pour l’époque et qu’il
fallait seulement aujourd’hui la « bien interpréter » comme persiste
encore à l’enseigner les théologiens officiels et la hiérarchie catholique à
son plus haut niveau.
La
prétendue « bonne violence » prétendument « voulue par Dieu »
allait, rappelons-le, jusqu’à lui faire commander très explicitement un très
explicite génocide au moins dans le Livre de Josué. Je prétends que c’est la
confirmation de cette « bonne criminalité de Dieu », il y a plus de 15
siècles lors de la mise en place de la doctrine définitive de l’église
catholique, qui a servi de socle à la violence constitutive de l’islam venu un
peu plus tard.
Je
prétends que l’entêtement de l’église actuelle à maintenir, pour les croyants
du XXIe siècle, l’horrible confirmation, est l’un des principaux obstacles à la
pacification de l’islam contemporain et futur. Voyez ici :
http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
ou ici :
http://centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/
et
ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677