Votre démarche (cette précision ne concerne que votre présente réponse, pas votre article) que je ressens comme de l’intellectualisme ou, pire encore, comme de
« l’universitarisme », est très répandue et très compréhensible. Quand
on a fait beaucoup d’études on a tout naturellement tendance à penser que seuls
ceux qui sont dans ce cas peuvent raisonner correctement. Il faut que les
choses soient compliquées pour mériter d’être étudiées. C’est, je crois, une
dérive de la pensée, mais elle ne me fait nullement mépriser, comme c’est
souvent le cas aujourd’hui, toute réflexion profonde, encore moins les
travailleurs de l’esprit en général. Je ne reproche pas aux athées de l’être,
je leur reproche d’être souvent a-spirituels, c’est-à-dire, selon moi, de
réserver la spiritualité aux gens d’églises, comme ceux-ci souhaitent eux-mêmes
qu’elle le soit.
Je
demande seulement qu’on ne s’enferme pas dans les complications intellectuelles en excluant la réflexion simplement logique et à la portée de
tous, mais c’est seulement dans un
cas précis que celle-ci me paraît une nécessité absolue : des hommes
tuent parce que leur religion leur enseigne que leur Dieu, auquel on leur
demande de croire et auquel on leur demande d’obéir, a commandé de tuer.
C’est
seulement ce factuel-là que je
prends comme point de départ de ma
réflexion et de mon exigence de rejet de la violence théologiquement
constituée. Je ne vois pas en qui ça fait de moi un
« imprécateur/accusateur ». Mais, dans votre réponse, c’est comme si
c’était cette simple double réalité (des hommes tuent, des institutions leur
disent que Dieu a commandé de le faire) qui serait à rejeter parce qu’elle
est trop simple. Je ne vois pas en
quoi, pour condamner l’entêtement à pérenniser le dogmatisme criminogène il
serait préalablement indispensable
"d’être en mesure de dresser un catalogue de toutes les abominations
qui, au cours de l’histoire ont été faites au nom du livre de Josué, puis d’y
associer la liste des déclarations, validations,etc."
Mon
dernier article publié par Agoravox était certes mal et insuffisamment
argumenté et j’aurais sans doute dû m’abstenir de le proposer. Mais c’est sur
le précédent que je demande de réfléchir, car il me semble que, sans rejet de
la théologie directement ou indirectement criminogène (qui n’est pas le rejet de toute théologie, encore
moins de toute religiosité) nos enfants, petits-enfants et ceux qui les
suivront, ne connaîtront jamais la pacification des religions, et donc celle du
monde où ils vivront. Je rappelle cet article :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677