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Commentaire de Pierre Régnier

sur De l'animal à l'homme par l'invention du religieux : retour sur le modèle sacrificiel de René Girard


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Pierre Régnier Pierre Régnier 5 août 2013 09:38

Votre démarche (cette précision ne concerne que votre présente réponse, pas votre article) que je ressens comme de l’intellectualisme ou, pire encore, comme de « l’universitarisme », est très répandue et très compréhensible. Quand on a fait beaucoup d’études on a tout naturellement tendance à penser que seuls ceux qui sont dans ce cas peuvent raisonner correctement. Il faut que les choses soient compliquées pour mériter d’être étudiées. C’est, je crois, une dérive de la pensée, mais elle ne me fait nullement mépriser, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, toute réflexion profonde, encore moins les travailleurs de l’esprit en général. Je ne reproche pas aux athées de l’être, je leur reproche d’être souvent a-spirituels, c’est-à-dire, selon moi, de réserver la spiritualité aux gens d’églises, comme ceux-ci souhaitent eux-mêmes qu’elle le soit.

 

Je demande seulement qu’on ne s’enferme pas dans les complications intellectuelles en excluant la réflexion simplement logique et à la portée de tous, mais c’est seulement dans un  cas précis que celle-ci me paraît une nécessité absolue : des hommes tuent parce que leur religion leur enseigne que leur Dieu, auquel on leur demande de croire et auquel on leur demande d’obéir, a commandé de tuer.

 

C’est seulement ce factuel-là que je prends comme point de départ de ma réflexion et de mon exigence de rejet de la violence théologiquement constituée. Je ne vois pas en qui ça fait de moi un « imprécateur/accusateur ». Mais, dans votre réponse, c’est comme si c’était cette simple double réalité (des hommes tuent, des institutions leur disent que Dieu a commandé de le faire) qui serait à rejeter parce qu’elle est trop simple. Je ne vois pas en quoi, pour condamner l’entêtement à pérenniser le dogmatisme criminogène il serait préalablement indispensable "d’être en mesure de dresser un catalogue de toutes les abominations qui, au cours de l’histoire ont été faites au nom du livre de Josué, puis d’y associer la liste des déclarations, validations,etc."

 

Mon dernier article publié par Agoravox était certes mal et insuffisamment argumenté et j’aurais sans doute dû m’abstenir de le proposer. Mais c’est sur le précédent que je demande de réfléchir, car il me semble que, sans rejet de la théologie directement ou indirectement criminogène (qui n’est pas le rejet de toute théologie, encore moins de toute religiosité) nos enfants, petits-enfants et ceux qui les suivront, ne connaîtront jamais la pacification des religions, et donc celle du monde où ils vivront. Je rappelle cet article :

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677



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