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Commentaire de Lord WTF !

sur De l'animal à l'homme par l'invention du religieux : retour sur le modèle sacrificiel de René Girard


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Lord WTF ! Lord WTF ! 6 août 2013 13:42

oui, cela peut-être interprété sous une perspective girardienne, néanmoins ces jeûnes forcés peuvent s’entendre autrement que résultant d’une volonté de limiter les objets de convoitise : considérant que 


a) les Piraha ne conservent aucune nourriture et en cas de surplus la partagent (une expression/réaction Piraha à l’idée de conserver la nourriture est que le garde-manger du Piraha est le ventre de son frère (i.e. partage), 

et que b) donc culturellement la nourriture ne peut a priori susciter quelque convoitise que ce soit au sein de ce groupe, après dans un environnement « jungle », l’abondance limite les situations conflictuelles sur ce point 

ensuite c) ces pratiques de jeûne forcé ou celle de sommeil par siestes peut tout autant renvoyer aux conditions difficiles d’un groupe de chasseurs-cueilleurs nomades opérant dans un environnement hostile et où autant vis à vis de la nourriture que des prédateurs/ennemis : le caractère aléatoire des rencontres/ressources obligent à s’endurcir...(si vous vous retrouvez dans la ligne de mire d’un jaguar, qui va vous traquer sans relâche pendant des jours : être entrainé à se passer de nourriture/sommeil vous offre un minimum de chance quant à un dénouement à votre avantage : pareil si à la place du jaguar, c’est une tribu hostile qui vous traque). 

Un autre exemple de cette volonté de s’endurcir pouvant s’expliquer autrement que par la réduction des sources de convoitise est par exemple les enfants Piraha : concept « enfant » qui stricto sensu n’existe pas dans la culture Piraha : puisque dès le sevrage achevé, les « enfants » sont traités exactement de la même façon que les adultes -bref même niveau de langage, même impératif de rechercher sa nourriture...

on peut envisager qu’opèrerait ici une mémoire inconsciente d’un trauma antérieur (évolution dans un environnement partciulièrement hostile) ayant conduit à cet impératif d’endurcissement, somme toute assez peu commun (à un tel degré) chez les chasseurs-cueilleurs. 

quant aux sites paléo/archéo et crânes fracassés, os broyés, etc... a priori lorsqu’un tel site est découvert, la tendance est quasi immédiate d’y voir du sacrificiel tant souvent le chercheur aimerait avoir découvert un site d’ « importance » : après le plus souvent, les causes de ces crânes fracassés, os broyés, etc... apparaissent plus « banales » : action des animaux, rituels post-mortem, etc...au final, seuls quelques sites du Paléolithique tardif aujourd’hui permettent la spéculation sur de possibles activités sacrificielles (je renvoie ici au sacrifice humain)...sinon, je me répète : je renvoie toujours à « au jour d’aujourd’hui »...

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