Que serait
la haine si vous deviez la pratiquer, n’est-ce pas ! Parce que si je
comprends ce que vous dites, sans jamais oser vous prêter le moindre sentiment
que vous me rendriez tout salopé, là, vous êtes seulement en colère. Contre moi
tout particulièrement. Sans vous prêter la moindre intention, ce qui vous
ulcérerait tout naturellement, je constate que vous venez de donner une
dramatique démonstration de ce que j’écrivais à propos de la haine. Si vous n’êtes
qu’en colère contre une situation mainte fois décrite dans les écoles
défavorisées et si ma réaction à vos propos vous apparaît comme outrageuse, je
me demande ce qui vous empêche d’argumenter, même fermement, pour me convaincre
de mon erreur et de votre point de vue.
Je reprends
donc : King Al Batar apporte au tableau décrit, dramatique et sans doute
réel par bien des aspects, un contrepoint positif : oui, dit-il, j’ai vécu
dans une ville connue pour ses incidents liés à la délinquance, mais j’y ai vu
des enseignants qui se sont investis. Il parle de vocation, il atteste de sa
reconnaissance. C’est un témoignage intéressant que je crois devoir saluer,
auquel vous opposez une réaction que j’ai vivement ressentie, comme un flot de
haine. J’ai pu me tromper, en particulier dans le mot employé. J’aurais peut-être
dû parler d’une bordée d’insultes, dont je n’aurais pas mesuré que seule la
colère était la cause. J’estime que ce tombereau ordurier là, c’est en partie à
King Al Batar que vous l’adressez, par l’intermédiaire de la « communauté » d’un
quarter de Stains dans laquelle il a grandi (non, le mot communauté n’est pas
diffamatoire et n’ets pas censé déchaîner une autre polémique).
Je rappelle
les termes que vous employez, qui m’ont fait réagir brutalement : « Qui
a envie d’aller essayer d’apporter quelques grains de connaissances à ces tarés
de racailles, complètement crétins et fiers de l’être. Qu’on les laisse dans
leur merde. » Et « A croire qu’ils sont élevés en leur disant que
plus il sont cons et agressifs plus ils auront de chance dans la vie. »
Difficile de ne pas voir une généralisation assez stigmatisante.
A partir de
là, je me serais donc trompé sur un point, si je devais vous faire confiance :
c’est de la colère mais pas de la haine. C’est sans doute encore cette naturelle
passion qui vous fait perdre toute correction à mon égard et, comme vous le
constaterez en vous relisant, libère toute la laideur du monde, la mienne y
compris, que certains lecteurs vont accréditer également. Attise la haine.
Vous m’interdisez…
faites, je vous en prie, le ridicule ne tue pas. Voyez-vous, je ne conteste
rien de la douleur dont vous témoignez, de sa réalité ni de ses causes, bien
que mal informé pour en parler. Votre colère contre l’enfer que vous décrivez
ne fait aucun doute, qui ne la partagerait pas ! Cet enfer, tant de gens
en ont déjà hélas témoigné.
Mais bien
entendu, la dérive insensés dans laquelle vous sombrez par l’attaque personnelle,
la vulgarité de l’insulte, la déformation et l’invention des propos (je vous
cite, c’est un privilège : « angélisme de merde… me casser les
couilles avec vos accusations de racisme à deux balles… etc) devrait passer
pour insignifiant, tant cela est excessif.
Evidemment,
rien de ce que vous prétendez avoir lu dans ma vive critique n’existe ailleurs
que dans votre imagination, et la manière dont vous m’injuriez n’a rien à voir
avec celle dont je qualifie vos propos, que vous auriez pu expliquer autrement.
Si j’ai pu exagérer et me tromper, il est un peu tard pour revenir sur ce que j’ai
écrit, au vu de la manière dont vous concevez les relations humaines.