Le titre et le sujet de votre article m’ont immédiatement attirée mais j’avoue être un peu déçue par le traitement. En effet, je ne suis pas sûre qu’il faille voir de la propagande dans un Taken qui repose manifestement sur le même ressort que les vigilante movie, à savoir l’envie, pour le spectateur de voir un film défouloir, qui passe outre le politiquement correct. Je n’aime pas mais je n’y vois aucun danger. Et j’avoue bien aimer certains vigilante movies. Taken a peut-être eu du succès mais demeure un film anecdotique à plus d’un titre.
Beaucoup plus dangereux sont les blockbusters de super-héros actuels, qui arrivent en grande pompe dans le monde entier, écrasant toute concurrence y compris celle des cinémas locaux (et on nous parle de « libre échange » ?), pour véhiculer des « valeurs » parfois très très douteuses.
Au passage, je ne condamne nullement le genre du film de super-héros, qui repose au contraire sur la notion de marginalisation. Ce que je condamne, c’est l’emploi que les studio en font actuellement, et qui a totalement dégénéré. Voir le récent Man of Steel, avec son idéologie militaro-religieuse. Rendez-vous compte que ce film, qui fait l’apologie de l’interventionnisme à l’américaine et de la destruction massive, a été vanté dans les églises par des pasteurs pour lesquels le studio avait rédigé un argumentaire comparant Superman à Jésus ? Le tout sachant que l’objet a bénéficié d’un marketing financé par des partenariats avec des centaines de marques, à hauteur de près de 200 millions de dollars. Pour le coup, il y a vraiment matière à parler de propagande.
Les films comme Man of Steel, avec les idées nauséabondes qu’ils véhiculent, sont beaucoup plus dangereux car ils sont accessibles à tous, y compris aux enfants, et parce que grâce à ce marketing massif, leur imagerie s’introduit dans tous les recoins de notre vie quotidienne.
Vous avez donc très bien perçu un phénomène qui ne date pas d’hier mais qui trouve effectivement un regain actuellement. Maintenant, je n’ai pas vu Argo mais pour Taken, c’est un mauvais exemple.