Bonjour,
Je n’interviens plus, vous le savez, sur le site de monsieur Cenci mais je le visite de temps à autre pour voir si de nouveaux éléments sont apportés et peuvent continuer à nourrir ma réflexion et je tombe sur l’un des commentaires de novembre 2012 de ce monsieur en réponse à un intervenant.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cet échange est navrant.
D’abord, l’on met en cause Eric Dupont-Moretti tout en n’osant pas citer le nom bien sûr. Maître Vergès, lui, on peut, on le croit mort. Ah ! courage quand tu nous tiens !.
Monsieur Cenci y trouve là encore son compte puisqu’on flatte son égo et, nous avons eu l’occasion de débattre sur le sujet, cela lui va très bien.
Ce qui me glace et c’est la raison de mon intervention, c’est ce que dit notre gendarme. Je n’arrive pas à passer sous silence ce que m’inspire ses propos et finalement c’est à vous que j’en fais part.
Comment peut-on, après avoir exercé le métier qui a été le sien prononcer des phrases telles que : « Dis-moi QUI te défends je te dirai qui tu es ! ». C’est à nouveau un raccourci terrifiant laissant une fois de plus la place à l’apparence et à la facilité d’analyse. J’en suis désolée mais c’est un trait de caractère qui lui est propre et que j’avais déjà souligné.
Suis-je seule à me rendre compte de l’énormité du propos à fortiori dans la position qui est la sienne ?.
Prenons par exemple Maître Gonzales de Gaspar. Il a défendu Francis Heaulme ( coupable avéré de plusieurs crimes odieux ) mis il s’est également battu pour Patrice Padé, routier accusé du meutre de Caroline Dickinson et acquitté grâce aux tests ADN.
Si on le prend pour avocat, aux yeux de Monsieur Cenci, nous sommes d’ores et déjà tueur en série ou innocent, accusé à tort ? De quel côté va-t’il nous placer ?.
Vous savez, les impressions sont le cancer de l’objectivité.
Puisque Dupont-Moretti est mis en cause, parlons de lui. Il a défendu des braqueurs, des trafiquants de drogue mais aussi Roselyne Godard la boulangère dans l’affaire d’Outreau ou Loïc Sécher accusé à tort de viol sur une adolescente, etc...etc...
Alors, que fait-on ? On généralise à tout va avec les conséquences désastreuses que cela peut induire ?.
L’intervention de Matthieu le 10 août dernier est excellente, il m’a coupé l’herbe sous le pied car il était impossible de ne pas faire référence, en réaction à de tels propos, à Maître Leclerc sur un site traitant justement de l’affaire Marshall.
Emerr71 poursuit en parlant toujours de l’avocat-sans-nom : « Je suis sûr au moins d’une chose, quand il plaide c’est que son client est coupable » et monsieur Cenci de répondre : « je suis tout à fait de votre avis ».
Pour un gendarme, tenir ce raisonnement est d’une dangerosité redoutable et qui fait froid dans le dos.
Si je dis à Monsieur Cenci : « dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es » et là, vous me voyez venir, quelle va être sa réaction ?. Le juge Renard n’a pas simplement été mis à la retraite anticipée en raison d’une poursuite pour « faux, usage de faux et violation du secret professionnel pour transmission d’informations confidentielles à la Grande Loge nationale de France ». Il a également été sanctionné pour : « violations GRAVES et REPETEES aux obligations de prudence, de diligence, de NEUTRALITE, de LOYAUTE et de RIGUEUR PROFESSIONNELLES révélées à l’examen de SEPT griefs retenus, toutes contraires à l’honneur et à la considération et ayant porté atteinte à l’autorité de la justice »- Arrêt du Conseil d’Etat du 15 mars 2006 confirmant la sanction de mise à la retraite d’office-.
Et pourtant, et pourtant, Monsieur Cenci parle de lui soulignant son sens du « discernement, son savoir et son sens de la mesure ».
Alors, non, on ne peut raisonnablement pas tenir de tels propos sans se faire apostropher.
Laisser penser que prendre Dupont-Moretti pour avocat c’est être d’emblée coupable est d’une gravité extrême et que cela soit soutenu par un ancien directeur d’enquête laisse inévitablement place aux doutes quant à l’objectivité dont il a dû faire preuve au cours des enquêtes qu’il a menées.
Quand il fait sienne la phrase d’un magistrat ( le juge Renard peut-être ?) : « Avec l’avocat qu’elles ont désigné, elles ont forcément quelque chose à se reprocher », c’est inouï !
Mais que peut-on faire sinon crier toute notre révolte, rester convaincu que la préférence pour la facilité a toujours un coût pour l’avenir.
Certaines phrases irréparables sont parfois prononcées avec une telle décontraction qu’on ne peut que s’en effrayer.