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Commentaire de Jean-Philippe

sur Toutes les solutions existent déjà ?


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Jean-Philippe 14 août 2013 16:18

Bonjour,

Cet article vient dans la droite ligne de nombreux articles sur ce site qui ont pour seule utilité de tenter de rassurer leurs auteurs et lecteurs.
Ils sont en ce sens un symptôme : la civilisation industrielle est en difficulté, pour un très grand nombre de raisons, et même dans un société privilégiée, au niveau social et économique comme la nôtre, le malaise est perceptible.

Les difficultés que nous rencontrons sont de deux ordres :
D’une part, notre accès aux énergies et matières premières s’épuise, pour la bonne et simple raison que nous avons commencé par puiser dans les stocks les plus accessibles, et que ces stocks facilement accessibles s’épuisent. Or, notre niveau de vie actuel a été rendu possible par une débauche en énergie et matières premières, laquelle nous a menés à une empreinte écologique actuellement tout sauf durable.
Des personnes sérieuses avaient alerté à ce sujet dès les années 1970, (voir club de Rome), en tentant de modéliser les limites physiques à la croissance, en utilisant les données alors disponibles en matière géologique et scientifique.
Quarante ans après, nous atteignons actuellement ces fameuses limites, dans un aveuglement généralisé qui en dit long sur le problème de second ordre, à l’origine du premier d’ailleurs.

Le second ordre du problème est que l’Homme est issu d’un long processus évolutionnel, qui guide encore aujourd’hui étroitement ses comportements.
Nous avons étés orientés dans notre évolution vers un processus décisionnel qui tend à sur pondérer le court terme au dépends du long terme, tout simplement parce que notre capacité à appréhender correctement le court terme est bien supérieure à celle du long terme.
Or, la gestion des ressources et le rapport à notre environnement sont des domaines dans lesquels le court terme et le long terme sont en conflit. Nous avons jusqu’à ce jour privilégié le court terme, en condamnant purement et simplement le long terme, qui se rapproche furieusement maintenant.
Et accessoirement, nous nous sommes engagés en y procédant dans un processus qualifiable de « fuite en avant^ », qui implique que plus nous attendons pour remettre en question nos modes de fonctionnement actuels, et plus le prix final à payer sera élevé.
Nous avons depuis longtemps d’ailleurs franchi la limite de l’humainement acceptable en la matière, et c’est donc contraints et forcés que nous renonceront à nos sociétés d’abondance, vraisemblablement pour un prix que je n’oserai pas aborder ici, et vraisemblablement dans les dix ans qui viennent, à la grande surprise des détenteurs de « toutes les solutions ».

L’auteur évoque ici le solaire par concentration, qui est je crois un des processus qui permet un des meilleurs rendement en matière d’énergie solaire.
Mais si l’auteur s’attelait à tenter de faire rouler un poids lourd à partir du solaire par concentration, il prendrait alors peut-être doucement conscience que non, il ne détient pas toutes les solutions, car les poids lourds sont indissociables de notre fonctionnement socio-économique, s’en passer reviendrait à baisser notre niveau de vie d’une manière non humainement acceptable. Or, actuellement, l’électricité ne pourrait mouvoir un camion, en raison d’un rapport puissance/poids des batteries très insuffisant.

Je ne crois pas qu’il existe, dans l’état actuel de la connaissance, de solution à la hauteur des deux ordres de problème que j’ai soulevés plus haut, et je crois d’ailleurs en outre qu’il est déjà trop tard pour simplement tenter de mettre en oeuvre quelque solution que ce soit.

La prochaine décennie sera probablement celle du passage à la caisse.
Vous pouvez soit tenter de vous y préparer dans la mesure de vos moyens, comme moi.
Vous pouvez continuer à rêver de solutions, comme beaucoup ici.
Vous pouvez vous en ficher pas mal, et ça ne changera d’ailleurs rien à l’histoire qui s’écrira.


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