@ Aladeen
Je suis malade et je suis restée plusieurs heures sans regarder les commentaires. J’en suis désolée car leur progression est plus difficile à suivre.
Les réponses à plusieurs de vos questions se trouvent dans une longue réponse à Monsieur Mourot, beaucoup plus haut. Je vous invite cependant à aller la lire, car je donne des réponses très précises et concrètes à vos interrogations. Je suis une militante laïque depuis de bien nombreuses années et, de plus, je m’intéresse beaucoup au Droit, base de mes dernières années d’études.
Par contre, je n’ai pas répondu à vos questions sur l’immigration. Il se trouve que j’habite une ville de la grande banlieue Sud-Ouest de Paris, une ville très bariolée, une magnifique ville « arc-en-ciel ».
Mes amis et mes camarades ont divers taux de mélamine dans la peau, d’autres sont étrangers européens « visages pâles », plusieurs sont de l’autre rive de la Méditerranée. Lorsque j’étais adolescente, j’avais des correspondants sur tous les continents. Sur mon palier, il y a une famille asiatique, une autre venant de l’Equateur, une autre Maghrébine et les autres semblent Français mais y a-t-il eu des greffes sur la souche, je n’en sais rien. Ma mère était Limousine et mon père était Chtimi. J’avais un oncle allemand etc... Je dois vous dire que ces différences, ostensibles ou non, je ne les vois plus, sauf quand nous échangeons sur nos cultures réciproques pour nous enrichir mutuellement. Parmi mes amis, il y a aussi des Polonais, des Italiens que j’ai connus toute jeune. Personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes avec aucune de ces nationalités, aussi j’ai un peu de mal à vous comprendre. Avez-vous souffert de la xénophobie ? Il est vrai que jadis, on n’était pas toujours très accueillants envers les étrangers, notamment les Polonais et les Italiens. Je crois qu’en 2013, les victimes désignées sont les Maghrébins et les personnes de couleur car, en France comme ailleurs, il y a toujours eu des imbéciles. Savez-vous qu’au XIXème siècle, les paysans des provinces de France, lorsque leurs champs n’avaient plus besoin d’eux, à la « mauvaise saison », allaient à Paris pour être ouvriers, surtout dans le bâtiment, afin de gagner quelques sous pour la famille ? Ils parlaient tous uniquement leur propre patois et ne pouvaient pas se comprendre. Cela suffisait pour que les groupes régionaux se battent comme des chiffonniers sans autre raison. Le français, langue commune et unique de la République, n’a été imposée que fin XXIXème/début XXème siècle. Accepter le différent, c’était aussi difficile.
Il me semble qu’à notre époque, avec tous ces jolis minois dans les maternelles, il devrait y avoir moins de problèmes. Maintenant, il est normal de se sentir plus proche des uns ou des autres. Personnellement, je suis une latine et je me sens plus à l’aise avec les personnes ayant le même « tissu culturel » que moi, mais ce n’est pas une raison pour refuser les autres. Par contre, personne ne peut nous imposer des éléments d’une culture qui serait contraire à nos valeurs républicaines fondamentales. En France, la loi est faite dans l’intérêt général et non pour des intérêts particuliers.