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Commentaire de Krokodilo

sur Y a-t-il des langues plus faciles que d'autres ?


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Krokodilo Krokodilo 20 février 2007 14:55

Nisco,

J’ai mis gruyère, mais comme vous ce n’est pas le seul fromage que j’apprécie !

Je ne suis pas un expert en Eo, mais un apprenant qui fait en somme de la vulgarisation scientifique ( linguistique) à partir d’articles et de livres d’experts ; je résume et je relaie. Il faut d’ailleurs remercier une fois de plus Agora vox de permettre à des opinions minoritaires et des sujets pratiquement boycottés par les médias classiques de s’exprimer (soyons juste, il y en a d’autres : le site Le Taurillon, FR3 une ou deux fois par un reportage sur un essai à l’école primaire hors du temps scolaire, France-culture, le Monde diplo et quelques journaux régionaux, Libé version Internet, une autre radio mais j’ai oublié laquelle).

Sur l’Afrique, je partage votre avis que ce continent accumule les handicaps, mais l’existence de l’Eo relève du hasard, il a fallu un génie linguistique, polyglotte polonais (Russe à l’époque) très jeune conscient des conflits ethniques et du rôle de la barrière des langues, que son idéalisme a poussé à construire cette langue à partir des racines étymologiques de mots fréquents dans les quatre ou cinq langues qu’il maîtrisait, ainsi que dans quelques autres dont il avait des notions. Ce n’est donc pas une exclusion volontaire du continent africain mais le fruit des circonstances ; chacun ses limites, et aucun linguiste, même parmi ceux qui ont des notions de dizaines de langues n’a seulement osé suggérer qu’il soit possible de faire la synthèse entre tous les alphabets (et les idéogrammes), tous les continents. l’Eo n’est qu’un compromis entre ce qui serait le mieux dans l’absolu et ce qui a été possible.

Quant à savoir ce qui demain sera possible... aucune idée, mais on ne voit rien à l’horizon ! Donc, si l’on parle non pas de l’idéal mais de ce qui est possible actuellement, c’est simple, le choix est entre le plurilinguisme organisé (si tant est que ça veuille dire quelque chose), l’anglais, une autre langue (l’indonésien ? peu probable), ou l’espéranto. Même si je pense que c’est de loin la meilleure solution, tous les espérantophones savent que la probabilité est faible quand on voit à quel point l’UE est devenue le paradis des lobbies (15000 lobbyistes je crois), quasiment tous anglophones...

3. Il y a eu sur Agora Vox une discussion sur le recul du français en science et ses effets néfastes. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=1929

Le broken english n’a pas unifié grand chose, ni en Afrique ni ailleurs. En fait d’unification, il induit deux catégories de personnes : les natifs et les autres, plus une troisième classe, les fluents qui peuvent prétendre à quelques avantages mais resteront des non natifs. Alors que faire chacun un effort en travaillant une langue neutre aboutit à une sensation d’être sur un pied d’égalité. Les exemples ne manquent pas, en entreprise ou dans l’UE, où on choisit l’anglais dans une discussion dès qu’il y a un seul anglophone natif présent, même si trois personnes comprendraient l’espagnol ou le français.

4. « vise donc à limiter sa complexité, or la celle-ci fait aussi partie de la richesse de la langue et de la culture qu’elle véhicule. »

Vous confondez simplicité de la langue et pauvreté d’expression. Mon article avait justement pour but de montrer que bon nombre de difficultés du français (ou autre) n’apportent strictement rien en terme de précision ou d’expressivité.


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