D’autre part vous écrivez « si la société est capable de déterminer l’irresponsabilité d’un criminel après son crime, pourquoi n’anticiperait-elle pas ce crime en détectant cette irresponsabilité avant l’accomplissement de l’acte ? »
Là, je vous avoue que les bras m’en tombent. Au delà des difficultés à établir un protocole d’expérimentation fiable, comment pourrait-on obtenir cette information ? Je vous rappelle que nous vivons dans une société qui compte des centaines de milliers de personnes atteintes, à des degrés divers, de schizophrénie ou de différentes formes de psychopathie, la plupart du temps invisibles à l’œil nu, eu égard aux grandes capacités de dissimulation des personnes concernées. Par chance, très peu, parmi ces personnes, posent un réel problème à la société. Mais lorsque c’est le cas, ce problème (très rarement de nature criminelle) est évidemment constaté a posteriori. Impossible de faire autrement, sauf à engager, dès l’adolescence, un programme extraordinairement compliqué, de détection des personnes à risque, et cela en sachant que les résultats ne seront pas fiables, les personnes à risque élevé ne passant pas forcément à l’acte alors que des personnes à faible risque franchissent le pas. Voudriez-vous en outre écarter durablement de la société des milliers de personnes au seul motif de ce risque alors qu’une petite minorité d’entre elles alimentera un jour la rubrique criminelle. C’est impossible, et vous le savez !