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Accueil du site > Tribune Libre > Un maton parle aux pointeurs

Un maton parle aux pointeurs

Il n'y a pas de crimes ou de délits plus nobles que d'autres, y en a-t-il de plus infâmes ?

Je suis père, grand-père, alors pointeur crime ou délit de mœurs ça ne va pas ensemble. Tout délit ou crime à tendance sexuelle, sont mis au ban de la société et c’est bien… mais après ? On les tue ou on les laisse vivre ? Personnellement si on touche à un cheveu de mes enfants ou petits-enfants, je tuerais la personne, ma vie sera foutu et n'aura plus de sens.

La personne qui rentre aux Baumettes pour mœurs sait que ces délits sont mal perçus en prison. Il nous renvoie à notre intime : nous, notre corps dans ses recoins les plus secrets. Ils savent ce que les surveillants ou les autres détenus pensent : 'il faut les tuer ou les faire souffrir'.

Pourtant, en tant que professionnels, nous nous devons d’être neutres. Il faut protéger ces détenus des autres et d’eux-mêmes, en les mettant dans un quartier à part (le Deuxième nord). Nul n’a besoin d’être prophète pour savoir que les crimes ou délits de mœurs sont mal vu, même si la dénomination dans son contenu est vide.

Un prévenu pour mœurs (voire même un condamné !) peut être innocent : le doute doit lui profiter. Il n’y a qu’à regarder la tragédie d’Outrau ou des innocents ont été trainés dans la boue, salis à jamais. Il faut nous garder de jugements hâtifs. Quand les faits de cette nature sont prouvés, nous les hommes avons le droit de gueuler après les horreurs commises par ces gens-là, mais une fois la tenue bleue enfilée, l'uniforme endossé, notre devoir et de laisser au vestiaire toutes nos velléités.

J'ai transféré un jour un détenu de la Maison d'arrêt d'Avignon à celle d'Aix-en-Provence. Pendant le trajet, j'avais entre les mains le dossier pénal complet que je devais remettre au greffe qui réceptionnerait le détenu. Je l'ai lu : il y avait tout. Les films d’horreurs n’ont jamais pu imaginer de telles scènes, la réalité dépassait les fictions les plus sordides. Au bout de quatre pages, j’ai arrêté de lire, j’avais la nausée, c’était au-delà du soutenable. Je me souviens de ce trajet comme un voyage au bout de l’enfer, un voyage au bout de la nuit (L.F. Céline).

Depuis lors, je me suis toujours contenté de l’intitulé du motif, sans chercher plus loin et faire ma mission en restant le plus neutre possible. Nous devrions, en tant que personnel de surveillance, n’avoir aucun jugement sur ces personnes. Si nous avons une opinion, nous devons la mettre dans notre poche. J’ai toujours évité d’avoir le dossier pénal d’un détenu entre les mains pour faire mon travail avec sérénité.

Nous avons accès au dossier pénaux suivant nos habilitations. Le surveillant n’aura rien ou presque comme renseignements, le brigadier en saura plus : il vérifie les pièces lors de la mise sous écrous. Le Directeur de la Maison d'arrêt, lui sait tout. En général, l'affaire pénale du détenu reste relativement discrète.

Je dois bien l'avouer aujourd'hui : je me suis toujours senti mal à l’aise avec les « pointeurs ». Avec leur gueule de premier de la classe, de dirigeant d’entreprise, de notables, de papa ou de papy gâteau. Là, je ne parle pas des brutes. Ils ont souvent une voix douce une intelligence développée.

Face à tant de douceur, il m'est arrivé d'aller lire le dossier pénal au Greffe et d'y découvrir leurs actes, souvent horribles. Il y a du Docteur Hyde et de Mister Jekyll chez ces types-là !

Alors, bien que l'homme que je suis, reste dubitatif devant cette catégorie de détenus, le maton lui, se doit de toujours neutre.


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33 réactions à cet article    


  • Agafia Agafia 28 août 2013 15:09

    Personne ne connait les dossiers, même pas les toubibs, et c’est pour ça qu’un type comme Francis Evrard, condamné à 15, 4 puis 27 ans de détention pour viols sur des gosses, se retrouve dehors, et la poche pleine de Viagra,gentiment délivré par un médecin de la pénitientiaire un mois avant sa libération. Voilà ce que le toubib a déclaré à la barre :

    « Le médecin de prison n’a pas accès au dossier pénal du détenu et je ne veux pas le connaître (...), ça n’est pas pour ça que je me suis engagé dans la médecine pénitentiaire"

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/evrard-les-surprenantes-explications-du-medecin-qui-a-prescrit-le-viagra-28-10-2009-691597.php

    J’entends déjà certains me rétorquer que le Viagra ne crée pas l’agresseur sexuel... OK mais quand on met des balles dans un flingue, c’est encore plus efficace...


    • sorelisa sorelisa 28 août 2013 15:17

       c’est la raison essentielle, que pour des cas comme ceux là, il faut faire tomber les secrets, au profit de la légitime défense pour les éventuelles futures victimes


    • appoline appoline 29 août 2013 11:23

      Je dis simplement : couic. J’ai connu pas mal d’ados violées ou violés. Aucune excuse, aucun remord devant les juges, ne peuvent effacer la douleur, la peur, la vie foutue en l’air sur une soit disant pulsion. Alors comme on ne peut les guérir : couic


    • Gnaffron 29 août 2013 15:50

      @appoline

      J’imagine une victime de viol qui passe en ces lieux et qui lit sous votre plume que sa vie est « foutue en l’air ». En sus de toutes les horreurs qu’elle a vécu vous lui rajoutez le poids de savoir qu’il n’y a aucun espoir qu’elle se reconstruise. Autant qu’elle se tire une balle, quoi...

      J’ai une bonne nouvelle pour ce lecteur imaginaire : vous avez tort. La plupart de ces victimes arrivent, avec le temps et de l’aide, à se reconstruire. C’est inimaginablement (par nouzautres les épargnés) douloureux, long, et ça ne marche malheureusement pas toujours. Mais il y a de l’espoir de vivre un jour une vie normale, y compris sentimentale et sexuelle.

      Je sais que l’outrance dans le propos est quasiment obligatoire sur Avox. Il ne faudrait pas que ce travers nuisent trop à la pertinence d’iceux et vous fasse dire ce que vous ne voulez pas dire.


    • hans 29 août 2013 18:52

      Oui en gros le permis de tuer pauvre saloperie


    • appoline appoline 29 août 2013 22:15

      @ Gnaffron,


      Pour quelques unes (et heureusement) qui se reconstruisent, combien restent sur le tapis. Croyez bien que je sais ce dont je parle. Il y a toujours un petit quelque chose dans la tête qui empêche ces femmes d’être pleinement heureuses, un certain pourcentage non négligeable ne s’en relève jamais, n’ont pas une vie sexuelle épanouie. Et tant, tant n’osent pas parler pour diverses raisons. J’espèrerais sincèrement que toutes s’en sortent mais ce n’est pas le cas.

    • Gnaffron 30 août 2013 10:03

      @hans

      C’est bien joli (en fait non) de déballer vos grossièretés sur un forum, mais là on ne comprend même pas à qui vous vous adressez.

      @appoline

      Je crois que vous noircissez (un peu) le tableau. Je crois, de mes lectures de différents témoignages, que plus de victimes que vous ne le pensez arrivent à s’en sortir. Il y a bien sur celles qui n’y arrivent pas. C’est tragique et c’est révoltant. J’ai encore l’espoir de croire que c’est rare.

      A cet effet je vous propose deux lectures, dont une a l’intérêt d’être un témoignage direct d’une victime. Je crois que tout ce qu’on peut dire à leur sujet s’efface devant ses mots :

      Broyée ? Chez Maitre Mô

      En sus un récit authentique qui donne la parole à l’avocat d’une victime

      Petite fille...

      Je vous signale juste que ces deux textes sont durs. Très. Je vous enjoins donc d’attendre d’être bien installé chez vous pour les lire.


    • Agafia Agafia 28 août 2013 15:17

      Sinon je dirais à l’auteur que nous sommes tous derrière nos façades de Docteur Jekyll, des mister Hyde en puissance. Des pulsions agressives et des pulsions de meurtre nous bousculent l’esprit un jour ou l’autre, la raison, la morale, etc mettent un frein et nous ne passons pas à l’acte, mais si demain, une guerre civile secouait le pays, les masques tomberaient, et le voisin d’en face si sympa, se révélerait peut-être le pire des bourreaux.
      D’ailleurs l’auteur sait de quoi je parle vu son dernier article dans lequel il témoigne de l’agression dont il a été victime de la part d’un sympathique collègue maton.

      Perso si je bossais dans la « tentiaire », quitte à se retrouver en tête à tête avec j’aimerais autant savoir le plus possible à qui j’ai affaire.


      • adeline 28 août 2013 17:59

        Bon tout va y passer ? pourquoi ne pas analyser la sortie de prison ?


        • appoline appoline 29 août 2013 11:25

          Les zones d’ombre : surtout dues à ce minable petit juge arrogant, qui d’ailleurs, n’a pas été puni par ses paires


        • docdory docdory 29 août 2013 13:22

          @ Appoline 


          « Puni par ses paires » écrivez-vous ????
          Quel joli lapsus ! Je suppose que vous vouliez écrire « puni par ses pairs » !!!

        • appoline appoline 29 août 2013 22:17

          Bonsoir Doc,


          Effectivement, quelle faute, merci du diagnostic

        • smilodon smilodon 28 août 2013 21:41

          @ l’auteur : Comme le maçon qui va « touiller » l’eau, le sable et le ciment pour monter le mur, vous êtes celui qui tient la pelle !.... Et qui porte les parpaings !.. Donc, votre « témoignage » vaut 10 !... Puisque vous êtes « maton »,(presque maçon), sachez que je respecte cette profession !.. Et que tous ceux qui la dénigrent, devraient faire un « petit stage » en « prison » !.. En tant que « maton » !... Le genre de boulot trop facilement critiqué, comme celui de « soldat » ou de « flic » !.... Les « éboueurs » de la société !.... Dommage, il en faut des « matons », des « soldats » et des « flics » !..... Pas facile d’en convaincre les « citoyens honnêtes » !.... Pas facile !....Aucun parent digne de ce nom, ne voudrait que son fils ou sa fille « épouse » ces « professions » !.... Comme quoi !!!... Bien sûr que vous savez mieux que quiconque ce dont vous parlez !...... Forcément !... Ne vous faites aucune « bile » des réactions négatives !.... Pour un citoyen « lambda », imaginer votre vie, vos sentiments, et votre vision des choses.................C’est tellement loin de son « quotidien » !....... J’ai été « gendarme » pendant 25 ans !... Eboueur de la société, tel que vous !.... Avec l’âge je me rend compte que je ne pourrais plus porter cette tenue !.... Faut être jeune pour supporter tout ce qu’on nous fait supporter !... Je vous comprend. Et sachez que vous faites partie, comme moi avant vous, de ces gens qui voient bien les « choses » !..... Dans les « cours de psycho, on devrait nous inviter, pour enseigner aux étudiants !... Tellement on SAIT tant de »choses«  !... Mais ça use de vivre comme vous vivez, comme j’ai vécu !.. Vous verrez, quand vous serez »vieux" !.. Ca use, mon ami !..... Bon courage à vous !..... Adishatz.


          • Gnaffron 29 août 2013 14:57

            Même si votre mise en page m’hérisse le poil de la rétine, je me joins à vos remerciements pour ce témoignage de première main venant d’un univers, par définition, clos.

            Quant aux réactions négatives, je crains que vous ne vous heurtiez à ce que Badinter appelait la « Loi d’Airain », qui est qu’il y aura toujours une forte réaction de rejet du fait que des prisonniers puissent vivre dans des conditions parfois plus décentes que des citoyens libres.


          • Fergus Fergus 28 août 2013 22:46

            Bonsoir, Sorelisa.

            A toutes fins utiles, et pour alimenter votre réflexion sur le viol et la manière dont il est ressenti, je vous invite à lire les commentaires qui ont suivi mon article de 2009 intitulé "Violée, humiliée... Détruite !" J’y racontais le calvaire enduré par une jeune fille qui, des années après, n’avait toujours pas recouvré son équilibre psychologique.

            Je crois que la meilleure attitude, dans un rôle de surveillant, est effectivement de ne pas trop en savoir. D’autant plus que le dossier ne fait pas toujours clairement la différence entre un pervers responsable de ses actes et un malade soumis à des pulsions difficilement répressibles. Les pays scandinaves sont à cet égard plus en avance que la France qui a trop souvent tendance à apporter la même réponse pénitentiaire à la plupart des cas.


            • appoline appoline 29 août 2013 22:20

              Ne pas savoir, dans ces cas, peut permettre de garder un certain équilibre, les journées sont longues ainsi que les mois et les années.




            • RBEYEUR 29 août 2013 00:45

              « …le dossier ne fait pas toujours clairement la différence entre un pervers responsable de ses actes et un malade soumis à des pulsions difficilement répressibles… ».

              Et la victime ?

              Devrait-elle être comptable des atrocités subies en raison d’allégations d’irresponsabilité au bénéfice de son bourreau ?

              En quoi devrait-elle prendre en charge, ne serait-ce qu’en infime partie, l’acte subi ?

              Quel est la répartition des droits entre la victime et le criminel ?

              Si un droit à l’irresponsabilité peut être accordé à un criminel, en quoi ce droit à anéantir  devrait être converti en condamnation de la victime à l’anéantissement ?

              Mais la victime ayant tous les droits, comment peut-on lui imputer, dans sa chair et dans son âme, une responsabilité de cet anéantissement ?

              Un acte criminel étant indivisible, si on est capable d’établir l’irresponsabilité d’un criminel, aussi minime soit-elle, comment aura-t-il pu  agir en toute liberté dans la réalisation de son acte ?

              Lorsqu’une irresponsabilité est accordée à un criminel après qu’il ait accompli son acte, la société, qui a reconnu cette irresponsabilité après coup,  ne doit-elle pas être subrogée de cette  responsabilité retirée au criminel ?

              Autrement dit, dans sa mission de protection des personnes, si la société est capable de déterminer l’irresponsabilité d’un criminel après son crime, pourquoi n’anticiperait-elle pas ce crime en détectant cette irresponsabilité avant l’accomplissement de l’acte ?


              • Fergus Fergus 29 août 2013 09:14

                Bonjour, Rbeyeur.

                Vous me prêtez un laxisme qui n’est pas le mien. Il est évident que je suis, et que je resterai totalement du côté des victimes. C’était déjà mon cas avant le procès relaté dans l’article que j’ai mis en lien ci-dessus, et ça le demeure plus que jamais, surtout après cette très pénible expérience. Il est évident, à mes yeux,qu’un violeur à responsabilité limitée, du fait d’un profil pathologique clairement établi, ne doit pas être moins mis à l’écart de la société qu’un pervers responsable. Je veux simplement souligner le fait que la réponse appropriée n’est sans doute pas la prison, mais une structure d’éloignement spécifique comme il en existe en divers lieux de Scandinavie.


              • Fergus Fergus 29 août 2013 09:30

                D’autre part vous écrivez « si la société est capable de déterminer l’irresponsabilité d’un criminel après son crime, pourquoi n’anticiperait-elle pas ce crime en détectant cette irresponsabilité avant l’accomplissement de l’acte ? » 

                Là, je vous avoue que les bras m’en tombent. Au delà des difficultés à établir un protocole d’expérimentation fiable, comment pourrait-on obtenir cette information ? Je vous rappelle que nous vivons dans une société qui compte des centaines de milliers de personnes atteintes, à des degrés divers, de schizophrénie ou de différentes formes de psychopathie, la plupart du temps invisibles à l’œil nu, eu égard aux grandes capacités de dissimulation des personnes concernées. Par chance, très peu, parmi ces personnes, posent un réel problème à la société. Mais lorsque c’est le cas, ce problème (très rarement de nature criminelle) est évidemment constaté a posteriori. Impossible de faire autrement, sauf à engager, dès l’adolescence, un programme extraordinairement compliqué, de détection des personnes à risque, et cela en sachant que les résultats ne seront pas fiables, les personnes à risque élevé ne passant pas forcément à l’acte alors que des personnes à faible risque franchissent le pas. Voudriez-vous en outre écarter durablement de la société des milliers de personnes au seul motif de ce risque alors qu’une petite minorité d’entre elles alimentera un jour la rubrique criminelle. C’est impossible, et vous le savez !


              • Gnaffron 29 août 2013 10:30

                @RBEYEUR

                J’ai beau vous avoir lu maintes fois, tâché au mieux de décortiquer vos phrases alambiquées, le moins que je puisse dire est que j’ai de la peine à vous comprendre. Je vais donc essayer de vous répondre comme je le peux.

                «  Et la victime ?

                Devrait-elle être comptable des atrocités subies en raison d’allégations d’irresponsabilité au bénéfice de son bourreau ?
                 »

                Si je vous comprend bien (ce qui est loin d’être sur), la victime deviendrait coupable si l’agresseur était reconnu innocent. Au risque d’asséner une évidence, c’est carrément n’importe quoi. Le status de victime ne se mesure pas à l’aulne de la culpabilité de l’agresseur.

                « En quoi devrait-elle prendre en charge, ne serait-ce qu’en infime partie, l’acte subi ? »

                Que veut dire prendre en charge l’acte subi ? La victime a subi l’acte, point. Elle peut demander à être indemnisée à hauteur du préjudice subi (en théorie. Le montant réel des indemnisations est un sujet ou il y a beaucoup à dire). Cela ne réparera évidement pas le traumatisme subi. La condamnation de l’agresseur ne le réparera pas d’avantage.

                « Quel est la répartition des droits entre la victime et le criminel ? »

                Des droits à quoi ? De quoi parlez-vous ?

                « Si un droit à l’irresponsabilité peut être accordé à un criminel, en quoi ce droit à anéantir  devrait être converti en condamnation de la victime à l’anéantissement  ? »

                D’accord, on rentre en plein dans le n’importe quoi. Il n’y a pas de droit à l’irresponsabilité, c’est un non-sens. Il y a des personnes irresponsables, tellement gravement atteintes dans leur psychologie qu’elle n’ont pas conscience de leurs actes. Parfois elle n’en auront même aucun souvenir (cas de la bouffée délirante chez un schizophrène, par exemple). La justice décide à ce moment là que ça n’a aucun sens de punir la personne, qui ne comprendra pas la sanction. Ce n’est pas un droit, mais je crois que vous avez quelques difficultés avec cette notion.

                Et enfin, la déclaration d’irresponsabilité ne « condamne pas la victime à l’anéantissement ». C’est vraiment une phrase dramatique pour emporter un argument d’émotion, mais elle ne reflète aucune réalité.

                Précision importante, l’irresponsabilité pénale ne ferme pas la porte à d’éventuelles indemnisations civiles. Même si le prévenu est totalement insolvable (fréquent chez les personne irresponsables), la CIVI (Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions) se substituera pour dédommager la victime.

                « Mais la victime ayant tous les droits, comment peut-on lui imputer, dans sa chair et dans son âme, une responsabilité de cet anéantissement ? »

                Et ça continue... la victime n’a pas tous les droits (encore heureux). Elle ne peut pas aller buter le prévenu dans le prétoire si elle estime qu’il le mérite, par exemple. Et pouvez-vous enfin nous dire où vous voyez qu’il est question d’imputer à la victime quoi que ce soit ?

                « Un acte criminel étant indivisible, si on est capable d’établir l’irresponsabilité d’un criminel, aussi minime soit-elle, comment aura-t-il pu  agir en toute liberté dans la réalisation de son acte ? »

                Pouvez-vous définir ce qu’est l’indivisibilité d’un crime ?

                J’aimerais bien savoir comment vous comptez prévenir tous les passages à l’acte de gens irresponsable, sachant que l’irresponsabilité n’est pas écrite sur le front des personnes. Doit-on enfermer tous les déments, même légers, par principe de précaution ? Priver de liberté préventivement des milliers de personnes pour des actes qu’il n’ont pas commis ? Sachant qu’un passage a l’acte peut se produire lors de la première bouffée délirante d’une personne qui n’a auparavant jamais présenté de symptômes ? Ou avez-vous une boule de cristal plus performante ?

                « Lorsqu’une irresponsabilité est accordée à un criminel après qu’il ait accompli son acte, la société, qui a reconnu cette irresponsabilité après coup,  ne doit-elle pas être subrogée de cette  responsabilité retirée au criminel ? »

                Cela reviendrait à rendre la société responsable de tous les accidents. Oui, le passage à l’acte d’une personne irresponsable est un accident. Une (ou des) victime et pas de coupable. Ce qui ne change pas le fait que la société va aider la victime du mieux de ses capacités.

                « Autrement dit, dans sa mission de protection des personnes, si la société est capable de déterminer l’irresponsabilité d’un criminel après son crime, pourquoi n’anticiperait-elle pas ce crime en détectant cette irresponsabilité avant l’accomplissement de l’acte ?  »

                Boule de cristal again...


              • appoline appoline 29 août 2013 22:23

                Il ne vaut mieux pas se mettre dans la tête de la victime, dans certains cas, l’horreur est si présente que l’hospitalisation est nécessaire ; il arrive parfois qu’elle ne ressorte jamais.


              • Gnaffron 30 août 2013 09:23

                @appoline

                Vous avez parfaitement raison, tant sur le fait qu’on ne peut pas savoir se qui se passe dans la tête des victimes. D’où mon énervement lorsque certains ont l’outrecuidance de se substituer à elles pour parler à leur place.

                Mais quel que soit leur traumatisme, qui comme vous le dite est immense et - malheureusement - parfois irreversible, je maintiens mon propos : déclarer l’agresseur irresponsable pénalement ne devrait aucunement concerner la victime.

                J’écris « devrait » parce que je suis bien conscient de l’incompréhension que peut susciter un tel prononcé. Charge au juge et à l’avocat de la victime de montrer de suffisamment de pédagogie pour expliquer que ce n’est pas une négation de l’agression subie.


              • ALEA JACTA EST ALEA JACTA EST 29 août 2013 11:55

                Tout à fait d’ accord avec la conclusion.Toute connaissance trop précise du dossier perturbera le travail du maton.A chacun son rôle : c’ est à la justice de prononcer des peines, et celui du maton est de veiller à ce qu’ elles soient accomplies en respectant les normes d’ incarcération.
                Il vient d’ y avoir un jugement en Espagne ( l’ affaire Breton) d’ un homme qui pour se venger de son épouse a éxécuté les 2 enfants qu’ il avait eu avec elle ( on ne sait pas exactement comment) et a fait disparaître les corps en les brûlant dans une espèce de foyer dans un terrain agricole.
                Le bon maton doit faire abstraction de ce qu’ il sait s’ il veut faire son boulot comme un pro...
                Moi je ne ferais pas un bon maton vu que j’ aurais envie d’ étrangler ce salaud !!!


                • appoline appoline 29 août 2013 22:32

                  Alea,


                  Dure boulot, moi non plus je ne pourrais pas, un des deux serait démoli rapidement.

                • chmoll chmoll 29 août 2013 12:10

                  cette vermine a son étage et promenade perso
                  l’maton a son langage (neutre) pour faire savoir a tout l’quartier que c une vermine
                  quand je l’ai voyait du haut de mon appart alloué gratuitement fin a vos frais
                  ça m’donnait des envies d’uriner d’ssus


                  • RBEYEUR 29 août 2013 14:00

                    Parmi les réactions de @fergus à ma précédente communication,  les bras « lui en tombent » lorsque que j’émets la conjecture qu’une société a le devoir absolu de déceler et neutraliser ceux de ses membres étant capables de souiller, violer et tuer un enfant.

                    Quant aux réactions de @Gnaffron à cette même communication, elles sont d’une telle ignominie, d’une telle bassesse et d’une telle infamie que l’on peut vraiment se demander pourquoi lutter contre le bolchevisme, le fascisme et le nazisme ? Et pourquoi s’insurger contre un gouvernement qui tue ses propres concitoyens  avec des armes chimiques comme un cultivateur élimine les doryphores de son champ de patates avec les mêmes moyens ?

                    Il est très important de lire, relire et relire encore ces réactions extrêmement édifiantes à différents égards…

                    Mais les @fergus/@Gnaffron  ont toujours existé…

                    Souvenons-nous de l’affaire Patrick HENRY, ravisseur d’un enfant de huit ans qu’il tue aussitôt l‘enlèvement, avant de réclamer une rançon d’un million de francs.
                    Arrêté le 17 février 1976, il fut libéré le 15 mai 2001, soit après quinze ans de détention, grâce à l’extraordinaire  pétition d’une multitude de @fergus/@Gnaffron…      


                    • Gnaffron 29 août 2013 14:26

                      Merci bien de prendre la peine d’inviter les gens à lire mes interventions, ça fait toujours plaisir.

                      Le plaisir est même accentué par le fait que vous ne pouvez me sortir aucun argument rationnel sur aucun des points que je soulève. Tout juste un risible procès en diabolisation (facho-bolchévique nazi, supporter de l’autre allumé en Syrie. Méoué...) qui aurait ruiné, si vous en aviez, votre crédibilité.

                      Désolé alors de vous reposer cette question ignominieuse et infamante, mais pour "déceler et neutraliser ceux de ses membres étant capables de souiller, violer et tuer un enfant", dans la pratique, on fait comment ? Je sais que je bouscule les plus extrême limites de la décence, mais je rappelle que les boules de cristal sont dans la réalité un moyen douteux d’arriver à cette fin.


                    • Gnaffron 29 août 2013 14:31

                      Ah, et, par curiosité, si vous vouliez bien condescendre à m’expliquer lequel de mes propos est ignominieux, infamant ou bas, vous m’en verriez ravi.


                    • travelworld travelworld 29 août 2013 14:05

                      Le maton n’a pas à assumer toutes les turpitudes de l’humanité, il faut qu’il se préserve, d’autre part l’absence d’éducation sexuelle à l’école est néfaste (les pays Scandinaves pratiquent cette éducation depuis les années 50).
                      Nous payons également le conservatisme et l’hypocrisie de la société française depuis des lustres !


                      • sorelisa sorelisa 30 août 2013 10:58

                        merci a tous pour vos messages, j’ai appris, je suis maladroit en Ecriture, je souhaitais, simplement avoir ce débat. il se ferait sur les média, télé ou radio, je pense que nous pourrions faire avancer de meilleurs solutions. merci encore et désolé pour ceux que j’ai pu choquer.


                        • RBEYEUR 30 août 2013 13:19

                          @appoline, en se référant à ce que personne ne peut ignorer par des informations publiques hélas réitérées et incontestables, dit à très juste raison : « …Nous savons très bien que les violeurs pédophiles, par exemple, récidivent la plupart du temps.. ».

                          @Gnaffron répond 
                          (le 30 août à 9h07) « …‘Nous savons très bien, traduit en bon français, donne « j’en suis persuadé au delà du bon sens et je ne vais pas laisser la réalité remettre en cause mes convictions ».

                          C’est un pur comportement bolcho/facho/nazi consistant à fusiller le porteur d’une idée plutôt que d’y répondre.

                          C’est l’up to date des procès staliniens !

                          Il conchie l’expression d’@appoline pour y substituer sa religion d’ignoble, de répugnante et d’immonde tolérance envers ceux qui souillent, violent et assassinent les enfants.

                          Mais il y a plus grave !

                          C’est le report de cette dégoutante religion sur la récidive de cet acte odieux.

                          Là c’est indiciblement insupportable !

                          Pourquoi ?

                          Parce que si le violeur et tueur d’enfants est responsable de son acte initial, ce n’est absolument pas le cas dans sa récidive   

                          En effet, c’est alors la société qui est totalement responsable pour n’avoir pas pu éliminer la récidive COMME C’EST SON DEVOIR LE PLUS ABSOLU !   

                          S’il est évident qu’il faut tout faire pour tenter de soigner les anthropocriminels que sont les violeurs et tueurs d’enfants, il est encore bien plus urgent de soigner ceux qui sont les ferments de l’anthropocriminelalité,  en la protégeant par une écœurante tolérance.             


                          • Gnaffron 30 août 2013 15:31

                            Vous êtes impayable, c’est pas possible... au ridicule fondamental de vos déclarations vous y rajoutez le comique de répétition. « bolcho/facho/nazi », non mais vraiment...

                            Je vais quand-même réagir à deux points que j’extrais de l’hystérie de vos propos. Pas que j’eusse la moindre illusion que mes interventions puissent vous être en quoi que ce soit profitable (vous évoluez dans une bulle de délire qui m’est inaccessible), mais j’y trouve l’occasion de préciser ma position quant à mes précédents écrits.

                            De ma « tolérance »

                            A vous lire , je serais donc laxiste (enfin, favorable au laxisme, je ne suis pas juge) envers les violeurs z’et assassins d’enfants. Je suis sidéré que quelqu’un ait pu lire ça de moi. Si vous vouliez bien à nouveau m’indiquer le passage où j’affirme cela, je vous en serai gré.

                            Car d’abord je n’ai jamais abordé spécifiquement le sujet des crimes sur mineurs. Lorsque je réagissais au sottises de Tall plus haut, il désignait les « pointeurs », c’est à dire des violeurs dans leur ensemble.

                            Enfin, je me borne uniquement à souligner, faits à l’appui, que parmi ces criminels, il y en a moins qu’on le pense qui recommencent. Cela ne veut pas dire que lorsque ils sont condamnés en l’absence de récidive ils soient tout d’un coup absouts de leur crime. Ça n’a pas de sens.

                            Pour approfondir, je suis en faveur d’une sanction pénale adaptée. Par adaptée, je veux dire qu’elle satisfait au mieux les différents buts, parfois contradictoires, de la sanction pénale. Ces buts sont :

                            • Un but punitif, qui matérialise la sanction de la transgression de l’interdit social. la punition devant être proportionnelle à la gravité de l’infraction.
                            • Un but éliminatif, qui met la société à l’abri de ses éléments les plus dangereux.
                            • Un but de réinsertion, qui prépare le condamné en vue de sa sortie de prison (donner le temps au détenu de chercher un boulot et un logement avant la sortie, Tâcher de leur apprendre un métier pour ceux qui n’en n’ont pas, etc).
                            • Un but pédagogique, qui vise à faire prendre conscience au condamné de la gravité de sa faute (exemple, les maris violents se voient devoir faire des stages pour apprendre à canaliser leur violence)
                            • Un but réparatif, où la sanction ne doit pas empêcher le fautif de réparer la victime, lorsque c’est possible (exemple, les délits d’atteinte aux biens. Ça ne sert à rien de foutre les gens au trou trop longtemps, c’est pas comme ça qu’il vont réparer leur dommage)
                            • J’en oublie certainement un ou deux (si un pénaliste passe par là ?)

                            Bref, pour revenir à notre sujet (les crimes sur mineurs), la faute est bien évidement ici très lourde. D’où la nécessité d’une sanction pénale sévère. Ce qui ne signifie pas une peine d’élimination totale (peine de mort pour les nostalgiques de la Veuve, perpétuité réelle, etc). Ces gens ressortiront (hors cas où des peines de sureté sont prononcées -> autre débat, ce post est trop long). La société doit faire en sorte de minimiser le risque de récidive. Cela sidère visiblement pas mal de monde ici, mais la société y parvient relativement bien.

                            Les risques ne sont pas totalement éliminés, parce que - surprise - c’est impossible. A moins évidement de plaider pour une élimination totale, où, des la première infraction, le criminel sera définitivement séparé de la société.

                            Cette solution est à mon sens injuste. D’une part la proportionnalité (sans parler de la personnalisation) de la peine vole en éclat, or c’est un fondement de l’état de droit. D’une autre, c’est nier le fait que nombre de ces criminels seront capables, au sortir de prison, de ne jamais retomber dans leur criminalité. On ne puni pas les gens pour des actes qu’ils n’ont pas commis (l’acte précédent étant déjà puni, lui).

                            La société a le devoir de protéger les droits de tous ces citoyens. Le droit à la liberté pour les personne ayant purger leur peine en fait partie.

                            De la responsabilité de la société et des criminels

                            suite dans un autre commentaire, celui-ci devenant long


                          • RBEYEUR 8 septembre 2013 23:48

                            C’est dans la loi d’un forum que @Gnaffron réponde à mes communications.

                            Mais je ne dialogue absolument pas avec lui et ne saurais aucunement le faire.

                            C’est l’application du syllogisme : @Gnaffron a un comportement stalinien, un stalinien est un salaud, je ne dialogue jamais avec les salauds.

                            Mais, comme c’est notre devoir à tous, je mets les salauds en évidence et, en l’espèce, je crois avoir réussi

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