« …le
dossier ne fait pas toujours clairement la différence entre un pervers
responsable de ses actes et un malade soumis à des pulsions difficilement
répressibles… ».
Et la victime ?
Devrait-elle être comptable des atrocités subies en raison d’allégations d’irresponsabilité
au bénéfice de son bourreau ?
En quoi devrait-elle prendre en charge, ne serait-ce qu’en infime partie, l’acte
subi ?
Quel est la répartition des droits entre la victime et le criminel ?
Si un droit à l’irresponsabilité peut être accordé à un criminel, en quoi ce
droit à anéantir devrait être converti
en condamnation de la victime à l’anéantissement ?
Mais la victime ayant tous les droits, comment peut-on lui imputer, dans sa
chair et dans son âme, une responsabilité de cet anéantissement ?
Un acte criminel étant indivisible, si on est capable d’établir l’irresponsabilité
d’un criminel, aussi minime soit-elle, comment aura-t-il pu agir en toute liberté dans la réalisation de son
acte ?
Lorsqu’une irresponsabilité est accordée à un criminel après qu’il ait accompli
son acte, la société, qui a reconnu cette irresponsabilité après coup, ne doit-elle pas être subrogée de cette responsabilité retirée au criminel ?
Autrement dit, dans sa mission de protection des personnes, si la société est
capable de déterminer l’irresponsabilité d’un criminel après son crime,
pourquoi n’anticiperait-elle pas ce crime en détectant cette irresponsabilité
avant l’accomplissement de l’acte ?