Article très ... comment dire de façon non désobligeante ? digne de Forrest Ent, voilà.
Le titre et la conclusion sont de l’escroquerie pure. C’est comme si vous aviez imputer Waterloo à l’armée française plutôt qu’à Napoléon (et, bien sur, en passant sous silence le pourquoi du calamiteux retour de Napoléon). L’UMP est née de la nécessité de mettre fin aux conneries de la gauche, et de l’impossibilité de trouver, avant 2002, d’autre moyen que de soutenir Chirac pour le faire. C’était pas terrible, tout le monde le savait, mais faute de mieux... .
Il a fallu trouver un moyen de déboulonner ce fossile malfaisant (la justice mettra-t-elle la main dessus ?), ce qui n’avait rien d’évident. On verra (peut-être) ce que Sarkosy peut faire à la place de Chirac, mais en tout cas il a déjà réussit sur ce point (et ça n’avait rien d’évident !).
Mais est-ce bien Waterloo, d’ailleurs ?
Tout l’article est basé sur
1) une grosse comparaison débile supposant que le gouvernement est responsable de ce qui se passe pendant qu’il est en fonction ... ce qui est totalement faux, puisque que l’économie française est fortement intégrée à l’économie mondiale et en dépend énormément, et que la machine réagit avec au mieux un an de retard à l’allumage, et souvent beaucoup plus quand on touche à l’âge de retraite ou à la durée du travail.
Le minimum de l’honnetété aurait été de raisonner sur la base de la différence de croissance entre la France et les autres pays pour neutraliser l’impact du contexte internationale, et de tenir compte de l’impact des réformes de structures (âge de la retraite, notamment) qui ont été faite ... ou non ! Mais Forrest Ent n’assure pas ce minimum... Ajouter un décalage d’un an, donc comparer 1999-2002 à 2003-2006, n’aurait pas été du luxe.
Après tout, quanbd on tellement sur que le bilan est calamiteux, ça ne coute rien de le traiter honnétement, non ? Conclusion qui s’impose : si Forrest Ent « oublie » ces « détails », c’est qu’ils comptent beaucoup et qu’il sait bien, lui, que le bilan n’est pas si calamiteux qu’il veut le faire croire...
2) des interpretations completement à côté de la plaque. Par exemple, pour qui sait lire le jargon administratif, la publication de la DARES sur les emplois jeunes est une charge terrible, la reconnaissance du fiasco du système et non d’une « efficacité reconnue »... Au ministère du travail, on hésite entre l’horreur « plus jamais ça » et l’autre horreur « pourvu que nos conneries passées ne se voit pas trop, maquillons tout ça sous le jour le plus présentable »...
3) une certaine schizophrénie entre une glorification de l’efficacité de la politique de la demande et du « traitement social du chômage », et le reproche fait au gouvernement d’avoir user, sans succès si on en croit l’article (sur ce point je souscris), de ces artifices... A moins que ce qui est « bien » quand c’est Jospin qui le fait alors que la conjoncture internationnale est bonnes, ça devient « mal » quand c’est chirac alors que la conjoncture s’est dégradé ? En attendant, il faut savoir : la politique d’offre marche-t-elle ou pas ? (il me semble, à moi, qu’elle ne peut que creuser les déficit à commencer par le commercial, ce qui a été observé)
4) des approximations douteuses (par exemple entre les impôts directs, seul objet de la chiracienne promesse de baisse, qui n’a pas été complétement tenu mais quand même partiellement, et les prélèvements obligatoires)
Bilan : un article qui ne peut que réjouir les convaincus... et laisser les autres complètement de marbre. Manque trop de fair play.