« C’est bien un A PRIORI fort courant, et vous en êtes un exemple flagtrant, de voir l’Afrique comme un »continent qui accumule les handicaps« alors qu’il est riche de tellement d’atouts notamment dans sa richesse de langues. »
Effectivement, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. Au vu de l’actualité de ces dernières années, il ne m’a pas semblé que l’Afrique sub-saharienne accumulait les avantages. Je laisse la parole à un haut responsable de l’Unesco, non espérantiste, et qui pense comme vous que le plurilinguisme est une richesse, mais qui explique à quel point la multiplicité des dialectes peut compliquer l’éducation et l’organisation du système scolaire, en accumulant les obstacles. C’est ce que j’avais voulu dire mais il l’explique mieux : John Daniel, Sous-Directeur général pour l’éducation. UNESCO : http://www.aulaintercultural.org/article.php3 ?id_article=372
« Le Burkina Faso possède pas moins de 30 langues et la plupart des burkinabè en maîtrise 3 voir 4 (leur langue maternelle, le français, le mooré et le dioula »
Je suppose qu’ils en utilisent peut-être trois ou quatre mais je doute qu’ils les maîtrisent toutes. Longtemps, on nous donnait en exemple du plurilinguisme facile et heureux la Suisse, la Belgique ou le Luxembourg. Or, la diffusion des infos, et la disparition du filtre (ou censure) que constituait le courrier des lecteurs a mis à disposition de très nombreux articles qui montrent à quel point le plurilinguisme est loin d’être un long fleuve tranquille : tentatives de supprimer le français dans certains cantons, souhait de voir l’anglais lingua franca de la Suisse, protestations contre le faible niveau en français de certains enseignants (Suisse), droit à être soigné dans sa langue dans les hôpitaux bruxellois ce qui est impossible en pratique, conflit scolaire dans je ne sais plus quel canton, etc. Il y a aussi les USA où l’espagnol revendique le statut de langue officielle bis. Alors maintenant, les exemples viennent de plus loin : le Burkina Faso, l’Inde. Le plurilinguisme est peut-être une richesse, mais pas plus que n’importe quelle autre compétence, musique, bricolage, botanique, sport précoce que l’enfant aurait apprise auprès de sa famille. Il n’y a aucune raison de vouloir appliquer à tous ce qui est le produit de circonstances particulières et non reproductibles.
« Concernant l’Eo il s’agit bien d’une langue européenne, qui risque donc d’avoir du mal à se diffuser dans d’autres continents »
Heu ? L’Eo est déjà présent sur tous les continents, les sites faits par des asiatiques sont nombreux (La Amikeco), et c’est probablement en Chine que l’Eo est le plus enseigné.
« Les antifs, que vous imaginez si favorisé, ont aussi l’énorme inconvénien de ne pas avoir de »langue à eux"
Ils se plaignent surtout de voir leur anglais massacré par ce pseudo anglais « simplifié » qui est le nom politiquement correct du broken english.
« Quant à votre volonté d’obtenir de l’égalité à tout prix, je ne pense pas qu’il faille en faire le fer de lance de toute action à caractère mondial. Il y aura toujours des différences, à nous de ne pas les transformer en handicaps. Ne pas bien maîtriser une langue implique chez son interlocuteur un effort pour le comprendre, les efforts sont donc partagés. »
Les pauvres : notre effort consiste à coller nos gosses à l’anglais de l’école primaire au bac, à leur payer des séjours linguistiques, des stages « aux States », tandis que leur effort consiste à supporter notre anglais de cuisine en serrant les dents et en souriant devant notre bonne volonté ! Ils souffrent. En attendant, pendant que nos enfants apprennent l’anglais, les leurs vont apprendre le chinois (réforme récente de quasi-abandon de l’étude des langues européennes) et lorsqu’ils postuleront à un emploi pour commercer avec la Chine, qui sera avantagé ? Mais surtout, la majorité des postes d’influence de l’Union européenne et des instances internationales privilégient les natifs, parfois les fluents dociles et tout acquis à la cause des lobbies anglo-saxons. On a le choix entre la loi du plus fort, et le choix raisonné d’un effort partagé pour apprendre une langue neutre et relativement internationale, ne vous en déplaise. De toute façon, rassurez-vous, nous ne sommes qu’une plume qui essaie de faire bouger un éléphant.
Sur le romanche, j’ai lu dans un journal en ligne Suisse que beaucoup se plaignaient qu’après avoir fait quatre ans ou plus de romanche, ils ne pouvaient comprendre l’allemand, et devaient se réadapter au « vrai allemand ». Et nombre de Suisses du business utilisent bien plus l’anglais comme langue commune qu’une mythique intercompréhension.
« De nouveau, cela semble en total désaccord avec votre vision qui cherche »l’égalité à tout prix« , ou que les »langues favorisent les conflits ethniques« . »
Merci de ne mettre entre guillemets que de vraies citations : où ai-je parlé d’égalité à tout prix ? Il s’agit simplement d’une langue auxiliaire facile pour communiquer entre les différentes langues.
27/08 16:10 - Neyane
Article très intéressant qui me rappelles certains articles pro espéranto, cela m’étonne (...)
17/06 01:45 - valer
Article très intéressant ! Toutefois si vous voulez répondre à votre question de départ (Y (...)
04/03 21:49 - Gentil diable
Tant qu’à simplifier la numérotation, je ne vois pas en quoi « octante » et « nonante » (...)
22/02 16:32 - Rocla
Ce qui est sidérant , c’ est l’ incroyable adaptabilité des enfants en dessous de (...)
22/02 15:36 - skirlet
Nisco : non, je ne vois ai pas attribué des choses, c’était juste ma conclusion à partir (...)
22/02 13:07 - nisco
Merci Skirlet de t’immisser dans notre discussion ce qui lui permet de devennir encore (...)
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