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Commentaire de Christian Labrune

sur Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République française


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Christian Labrune Christian Labrune 3 septembre 2013 15:17

« « et il n’y a aucune forme de courage à consentir d’être pris pour un con. »

Vous pouvez développer, SVP ? Je ne comprends pas bien. »

Vous avez parfaitement compris ! Aux dernières élections, on avait le choix entre deux candidats qui ressemblaient terriblement aux pieds nickelés. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure. Comme président, Sarkozy n’avait pas du tout été à la hauteur, et l’autre, qui osait encore se réclamer de l’homme à la francisque, mentait comme un arracheur de dents. Son parti, de surcroît, avait joui du pouvoir pendant deux septennats, durant lesquels sa plus grande réalisation avait été une destruction radicale d’un système d’enseignement public constituant le soubassement de la république. On ne pouvait faire pis, et les socialistes l’ont fait tout de même.

Dans son « Ecologie de l’esprit », Bateson explique ainsi ce qu’est le « double bind », qu’on traduit par « double contrainte », lequel serait à l’origine de la schizophrénie :
Quand le maître japonais reçoit un jeune homme qui prétend venir chez lui s’initier au zen, il lui dit :
Si tu dis quelque chose, je te frappe sur la tête avec ce bâton. Si tu ne dis rien, je te frappe sur la tête avec ce bâton.
Si le postulant ne bouge pas, parce qu’il veut à tout prix devenir le disciple du maître, ce dernier le chasse à grands coups de pied au cul. Il sait qu’il a affaire à un imbécile sans caractère, dont il ne pourra jamais rien tirer.
Si le postulant s’enfuit à toutes jambes, il le rappelle aussitôt et consent à l’instruire : il a fait preuve d’intelligence et il jouit d’une évidente autonomie de jugement.

Si on vote pour l’un des deux pieds nickelés, tout en sachant que, de toute façon, on est condamné des deux côtés au coup de bâton, on ressemble au premier postulant. Si on refuse la double contrainte en s’éloignant du bureau de vote, c’est qu’on a compris que la situation était complètement pourrie et qu’on n’a pas du tout envie du coup de bâton, d’où qu’il vienne.


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