« Si les lycées napoléoniens ont si bien fonctionné... »
C’est une déclaration de P.Meirieux dans sa discussion avec Gauchet et il faut lire la suite sur la caserne et le couvent qui surprend car c’est à l’opposé des réformes Meirieux.
Le pic de démocratisation de l’EN a eu lieu vers 1987-88 avec la plus forte proportion d’une classe d’age au niveau bac et le Lycée était alors sur une voie montante !
Malheureusement le collège déclinait entrainant ensuite la pyramide dans son affaissement que les réformes Jospin-Meirieux de 1990-92 puis toutes les autres n’ont pas arrangé ;
Les chiffres de la « démocratisation » ont été ensuite largement arrangés par des accommodements dans les sections Bac Pro et autres notations.
35 ans d’ancienneté dans l’observation et la pratique de l’EN sans jamais baisser les bras et en gardant une conception Maître-Elève classique mais adaptée aux ados.
Le « Savoir être » n’a pas été le fil directeur de mon enseignement et la pédagogie ne connait hélas pas de recettes miracles sinon cela se saurait. Peut être est ce simplement un équilibre délicat entre les personnalités du prof , du groupe classe et des élèves.
Tout au plus quelques règles simples : du respect mutuel, de l’indulgence, des limites claires cependant, le droit à la colère pour le maitre car on n’est pas une machine, ne pas parler dans le vide ou pour le tableau, de la présence constante et de la réactivité, de l’attention, de l’humour et du recul par rapport à son enseignement mais avec toujours l’exigence de la rigueur et d’une participation significative de l’élève...
Ce n’est pas toujours facile mais on finit par s’attacher à tous ces jeunes en devenir , inquiets, rêvant de bien faire mais souvent frustrés ; on aimerait de la réussite pour tous mais cela est une véritable utopie. Antoine Prost, certainement l’un des meilleurs analystes en matière d’éducation reconnaissait que quelque soit le système il y aurait toujours une frange de 20% nécessitant des parcours adaptés