Philippe Meirieu ou comment en finir avec l’école publique...
Il y a des hommes dont les actions publiques laissent à tout jamais une trace dans la société. Philippe Meirieu est de ceux-là car il a régné sans partage sur le monde scolaire durant des années, et pas pour le bien croyez-moi...
Notre homme est né dans le Gard à la fin des années 40, il est un pur produit de la génération 68 - côté fils de bourges mal dans sa peau, pas du côté des ouvriers de Billancourt - et après de brillantes études il est devenu instituteur puis prof du secondaire... il a atteint l'enseignement supérieur par la suite. D'après wikipedia il n'a jamais enseigné en zone sensible, l'essentiel de sa carrière sur le terrain s'est déroulé dans le centre-ville de Lyon (ville que je ne connais pas, vous me direz si ce secteur est aussi sensible que Trappes...). Puis Il est devenu chercheur en "sciences de l'éducation" afin d'expliquer à ses collègues de banlieue notamment comment ils doivent faire leur métier.
Ses théories ? L'enfant au "centre de ses apprentissages", l'enseignant "arbitre" qui ne doit jamais "punir" mais mettre en valeur les garnements, des références fumeuses à Freinet qui pourtant, lui, n'a jamais remis en cause l'autorité des enseignants. Bref le gamin "consommateur" d'apprentissages promu au même niveau que le prof rabaissé... bref des fumisteries qui hélas ont fait du dégat depuis vingt ans.
Mais surtout, Meirieu fut le pape des IUFM dont il a inspiré la création. Il fut d'ailleurs le consul de celui de Lyon (vu l'ego du personnage je le qualifie par des termes adéquats). Il y a diffusé ses "sciences" de l'éducation aux apprentis-professeurs à coup de pressions psychologiques néo-soviétiques car personne ne pouvait contredire le monsieur. Pire, les étudiants réfractaires à ses âneries (ce qui était leur droit après tout) étaient poussés vers la sortie... car on n'apprenait pas à apprendre chez les disciples de Meirieu, on "formatait"...
Le côté "gauche" et libertaire de ses théories ont attiré Allègre et les syndicats les plus bobos, Sgen-cfdt et Fsu en tête... des gens préoccupés par la question sociale mais qui, hélas, ne pouvaient comprendre l'éducation en milieu populaire : c'est leur point faible. Car ces gens, Meirieu le premier, viennent de milieux favorisés. Le petit peuple ne raisonne pas comme eux ; rappelons que l'éducation chez les ouvriers c'est le respect du père, l'autorité et l'amour du travail bien fait, rien à voir avec les tartufferies qui transforment l'enfant en un garnement livré à lui-même.
Vous l'avez compris je n'aime pas Meirieu, et je ne suis pas le seul : Finkielkraut, Michéa et beaucoup d'autres ont tenté de débattre avec lui, sans succès... surtout je reproche à ses disciples d'avoir contribué à couler l'école en justifiant les tensions et la violence scolaire comme un simple problème de pédagogie, sans tenir compte de la nature du public désocialisé et ghéttoisé de beaucoup de quartiers... mais ces gens ont des circonstances atténuantes, ils n'enseignent jamais aux classes difficiles : "faites ce que je dis, pas ce que je fais" est leur devise (je vous assure que je l'ai vérifié).
Or notre homme vient de s'exprimer sur les décrets Peillon. Peu inspiré (pour une fois) il n'avait pas grand-chose à dire, à part que la réforme des rythmes scolaires est délicate (ah bon ?) et que les enfants dorment moins la nuit qu'il y a trente ans (là d'accord, mais nous le savions déjà). C'est qu'il est déjà occupé à d'autres obligations, il est entré en politique. A Europe-écologie aux côtés de bobos BCBG comme lui et d'un autre grand défenseur des enfants, Daniel Cohn-Bendit. Il est désormais vice-président du conseil régional de la capitale des Gaules... s'il occupe sa fonction avec le même sectarisme qu'il fut "chercheur" je vous plains amis lyonnais.
Pour conclure si je tenais à jeter en pâture à mes camarades d'agoravox Philippe Meirieu c'est pour deux raisons :
- essayer de comprendre comment ce type de personnage a pu parvenir à imposé sa loi à l'école, pourquoi a-t-on laissé cette gauche bobo (à ne pas confondre avec la gauche ouvrière) s'en prendre à notre plus noble institution avec aussi peu de réactions ? La France est-elle sclérosée à ce point ?
- et pour rendre hommage à Michel, un brave collègue qui a officié durant trente-huit ans dans une commune populaire du 93 sans rénier ses habitudes de "hussard noir"... il a appris à lire à un public difficile avec son charisme, son autorité et la discipline héritée de son papa polonais qui a trimé dur dans les usines citroen. Sa pédagogie était frontale, construite et logique. Il était apprécié des familles, aucun "grand frère" ne lui a jamais manqué de respect... tout le contraire d'un tartuffe à la Meirieu qu'il a toujours combattu lors des conférences pédagogiques.
Michel s'est donné la mort il y a quelques jours... Il déprimait dur. Cela ne risque pas d'arriver à des Meirieu et à ses potes Cohn-Bendit et autres... eux prennent tout à la rigolade, le stress, vu leur situation personnelle, ils ne connaissent pas. Ils donnent des leçons quand d'autres, eux, agissent. Triste époque. J'espère que vous pardonnerez amis internautes cette chute très sombre... mais vous comprendrez pourquoi dans la vie on peut avoir envie de se radicaliser. Allez bonne rentrée à tous quand même !
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