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Accueil du site > Actualités > Société > Philippe Meirieu ou comment en finir avec l’école publique...

Philippe Meirieu ou comment en finir avec l’école publique...

Il y a des hommes dont les actions publiques laissent à tout jamais une trace dans la société. Philippe Meirieu est de ceux-là car il a régné sans partage sur le monde scolaire durant des années, et pas pour le bien croyez-moi...

Notre homme est né dans le Gard à la fin des années 40, il est un pur produit de la génération 68 - côté fils de bourges mal dans sa peau, pas du côté des ouvriers de Billancourt - et après de brillantes études il est devenu instituteur puis prof du secondaire... il a atteint l'enseignement supérieur par la suite. D'après wikipedia il n'a jamais enseigné en zone sensible, l'essentiel de sa carrière sur le terrain s'est déroulé dans le centre-ville de Lyon (ville que je ne connais pas, vous me direz si ce secteur est aussi sensible que Trappes...). Puis Il est devenu chercheur en "sciences de l'éducation" afin d'expliquer à ses collègues de banlieue notamment comment ils doivent faire leur métier. 

Ses théories ? L'enfant au "centre de ses apprentissages", l'enseignant "arbitre" qui ne doit jamais "punir" mais mettre en valeur les garnements, des références fumeuses à Freinet qui pourtant, lui, n'a jamais remis en cause l'autorité des enseignants. Bref le gamin "consommateur" d'apprentissages promu au même niveau que le prof rabaissé... bref des fumisteries qui hélas ont fait du dégat depuis vingt ans. 

Mais surtout, Meirieu fut le pape des IUFM dont il a inspiré la création. Il fut d'ailleurs le consul de celui de Lyon (vu l'ego du personnage je le qualifie par des termes adéquats). Il y a diffusé ses "sciences" de l'éducation aux apprentis-professeurs à coup de pressions psychologiques néo-soviétiques car personne ne pouvait contredire le monsieur. Pire, les étudiants réfractaires à ses âneries (ce qui était leur droit après tout) étaient poussés vers la sortie... car on n'apprenait pas à apprendre chez les disciples de Meirieu, on "formatait"...

Le côté "gauche" et libertaire de ses théories ont attiré Allègre et les syndicats les plus bobos, Sgen-cfdt et Fsu en tête... des gens préoccupés par la question sociale mais qui, hélas, ne pouvaient comprendre l'éducation en milieu populaire : c'est leur point faible. Car ces gens, Meirieu le premier, viennent de milieux favorisés. Le petit peuple ne raisonne pas comme eux ; rappelons que l'éducation chez les ouvriers c'est le respect du père, l'autorité et l'amour du travail bien fait, rien à voir avec les tartufferies qui transforment l'enfant en un garnement livré à lui-même.

Vous l'avez compris je n'aime pas Meirieu, et je ne suis pas le seul : Finkielkraut, Michéa et beaucoup d'autres ont tenté de débattre avec lui, sans succès... surtout je reproche à ses disciples d'avoir contribué à couler l'école en justifiant les tensions et la violence scolaire comme un simple problème de pédagogie, sans tenir compte de la nature du public désocialisé et ghéttoisé de beaucoup de quartiers... mais ces gens ont des circonstances atténuantes, ils n'enseignent jamais aux classes difficiles : "faites ce que je dis, pas ce que je fais" est leur devise (je vous assure que je l'ai vérifié).

Or notre homme vient de s'exprimer sur les décrets Peillon. Peu inspiré (pour une fois) il n'avait pas grand-chose à dire, à part que la réforme des rythmes scolaires est délicate (ah bon ?) et que les enfants dorment moins la nuit qu'il y a trente ans (là d'accord, mais nous le savions déjà). C'est qu'il est déjà occupé à d'autres obligations, il est entré en politique. A Europe-écologie aux côtés de bobos BCBG comme lui et d'un autre grand défenseur des enfants, Daniel Cohn-Bendit. Il est désormais vice-président du conseil régional de la capitale des Gaules... s'il occupe sa fonction avec le même sectarisme qu'il fut "chercheur" je vous plains amis lyonnais.

Pour conclure si je tenais à jeter en pâture à mes camarades d'agoravox Philippe Meirieu c'est pour deux raisons : 

- essayer de comprendre comment ce type de personnage a pu parvenir à imposé sa loi à l'école, pourquoi a-t-on laissé cette gauche bobo (à ne pas confondre avec la gauche ouvrière) s'en prendre à notre plus noble institution avec aussi peu de réactions ? La France est-elle sclérosée à ce point ?

- et pour rendre hommage à Michel, un brave collègue qui a officié durant trente-huit ans dans une commune populaire du 93 sans rénier ses habitudes de "hussard noir"... il a appris à lire à un public difficile avec son charisme, son autorité et la discipline héritée de son papa polonais qui a trimé dur dans les usines citroen. Sa pédagogie était frontale, construite et logique. Il était apprécié des familles, aucun "grand frère" ne lui a jamais manqué de respect... tout le contraire d'un tartuffe à la Meirieu qu'il a toujours combattu lors des conférences pédagogiques. 

Michel s'est donné la mort il y a quelques jours... Il déprimait dur. Cela ne risque pas d'arriver à des Meirieu et à ses potes Cohn-Bendit et autres... eux prennent tout à la rigolade, le stress, vu leur situation personnelle, ils ne connaissent pas. Ils donnent des leçons quand d'autres, eux, agissent. Triste époque. J'espère que vous pardonnerez amis internautes cette chute très sombre... mais vous comprendrez pourquoi dans la vie on peut avoir envie de se radicaliser. Allez bonne rentrée à tous quand même !


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38 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 3 septembre 2013 12:33

    Bonjour FB,

    « Le petit peuple ne raisonne pas comme eux  » le bon sens le plus près de chez soi, c’est soi même...
    « essayer de comprendre comment ce type de personnage a pu parvenir à imposer sa loi à l’école » Ce type est l’exemple même de celui qui commandait la France il y a peu. Le Calife à la place du Calife, celui qui se croit ...... juste parce qu’il n’y a plus personne pour le contredire. Tout son entourage n’est que des ronds de cuir figés sur leur fauteuil près du radiateur avec vue sur le tilleul. La graine du totalitarisme autoritaire découle de cette chaine de comportements qui ont menés les juifs dans les camps, vendus par de petits fonctionnaire zélés dénonciateurs et obéissants. On devrait tous se méfier car on en a tous dans notre propre famille. On ne raisonne pas chez ces gens là, on résonne ! http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CDEQtwIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DNfwW76JzVQI&ei=fLolUr6ALqyn0wWJsICQDg&usg=AFQjCNGCx57-e4lwp5uDTvrVSg82z_NXnw&bvm=bv.51495398,d.d2k


    • tf1Goupie 3 septembre 2013 14:05

      Plutôt d’accord sur la description du cas Meirieu, assez typique de ces « mandarins » de l’E.N., ces intouchables imbus d’eux-mêmes qui ne tolèrent aucune contestation.
      Néanmoins je pense que vous exagérez un peu son influence sur le système.

      Et bien sûr une pensée attristée pour Michel ; enseigner dans conditions difficiles use beaucoup moralement.
      Après on nous parlera de pénibilité au travail...


      • AlainV AlainV 3 septembre 2013 15:02

        « sans rénier ses habitudes de »hussard noir«  » (renier ?)
        Précisons que j’ai enseigné 33 ans en France et 7 ans à l’étranger. En retraite depuis le 1er septembre.
        C’est justement parce qu’il y a des gens qui se sont entêtés dans les méthodes d’enseignement et les postures enseignantes du XIXe que l’école va si mal.

        Je ne connais pas Michel et je compatis à la peine de ceux qui l’ont aimé et apprécié. Mais un proche est arrivé à la même décision, ayant sombré peu à peu devant l’énormité de la tâche en milieu difficile. La cause : les inspecteurs qui n’ont pas assez écouté les recommandations de Meirieu, conseils qui ont permis à beaucoup, et à moi-même, de trouver une issue dans les situations difficiles et de ne laisser AUCUN élève sur la touche. Trop d’inspecteurs se croient encore « hussards de la République », n’étant pas eux-mêmes confrontés à ces nouveaux élèves - jeunes qui sont toujours plus formatés par la superficialité médiatique et le consumérisme.
        Oui, ce proche est décédé de vouloir trop bien faire, de n’avoir pas été écouté par sa hiérarchie (qui, preuve de son malaise, a troqué le silence de la famille contre une belle pension pour sa fille).

        Vouloir travailler avec des enfants d’aujourd’hui qui connaissent les mille et une ’tentations’ des multimédias, et qui ont une approche du monde non par l’expérience avec la nature (XIXe), mais avec l’image et le langage d’aujourd’hui, travailler comme à leur époque les « hussards de la République », c’est rechercher le malaise, le malentendu, l’échec. Bien sûr, il y a des parents qui approuvent, des élèves aussi. Et pour eux, les méthodes traditionnelles peuvent convenir.
        Mais pour les autres, les 70 à 80 % qui étaient autrefois promus au travail manuel à 12 ou 14 ans, il faut faire comme s’ils n’existaient pas ?

        Allons donc voir dans les pays qui ont une meilleure réussite scolaire. Quelles sont leurs méthodes pédagogiques ? Mes enfants bilingues sont stupéfaits chaque fois qu’ils reviennent d’un séjour dans un lycée allemand (10 ans à 19 ans). Tant les méthodes pédagogiques diffèrent des nôtres : le travail de groupe, tant prôné par Meirieu, le travail par projet, l’élève au centre de l’action pédagogique, etc. sont devenus la règle. Et cela donne des bacheliers à la tête moins pleine, mais beaucoup mieux faite. Car CHAQUE élève est incité à aller au fond des choses, à ne rien lâcher tant qu’il n’a pas compris. Idem, en Finlande, au Danemark, en Autriche. Mais dans ces pays, les enseignants sont payés le double de chez nous et l’Etat consacre beaucoup plus d’argent à l’école.

        Durant toute ma carrière, seuls les inspecteurs d’allemand et de physique m’ont parlé de la sorte quand j’enseignais en collège.

        Alors, sortons un peu du cadre franco-français pour porter un jugement sur nos grands pédagogues !


        • tf1Goupie 3 septembre 2013 16:03

          Ce que vous pronez c’est l’abandon ; c’est par exemple laisser aux élèves le choix d’étudier ou non les matières qui ne correspondent pas à leur « religion ».

          Quant aux comparaisons elles sont quelques peu vaseuses :
          - le système allemand ne réussit pas mieux que le français ; et l’enseignement allemand correspond à la culture allemande du dialogue et du consensus, intransposable chez nous.
          - si la quasi-totalité des autres pays européens sont meilleurs en langue que nous, rien à voir avec l’école : c’est dû à l’obsession de la francophonie et au rejet de ce qui vient d’ailleurs.

          Quand à la déclaration « je ne laisse AUCUN élève au bord de la route », excusez-moi mais je connais ce discours creux et un peu facile, plutôt présomptueux.


        • Christian Labrune Christian Labrune 3 septembre 2013 17:30

          @AlainV

          J’ai enseigné treize ans dans le 93, et je puis vous dire que votre discours a quelque chose de proprement scandaleux pour tous ceux qui savent exactement ce que c’est que l’enseignement dans des milieux difficiles.
          Mais ce que vous écrivez n’a même rien d’étonnant : c’est une petite musique qu’on connaît par coeur. Dès la première phrase, on repère la tonalité et on devine les variations qui pourront suivre. Vous répétez une leçon apprise dans le plus parfait catéchisme de la stupidité.
          Meirieu, à une certaine époque (il est revenu là-dessus par la suite tant la chose avait fait rire) avait écrit que pour ne laisser personne « sur la touche », il valait mieux, dans les banlieues, faire étudier le mode d’emploi de quelque appareil électro-ménager très utile plutôt qu’une tragédie de Racine. Des individus de cette espèce sont des traîtres à la nation et des démolisseurs de la république.
          C’est grâce à eux qu’un nombre considérable de jeunes arrivent désormais dans les universités munis d’un bac, et parfaitement illettrés.
          La bêtise à front de taureau est tout entière incarnée dans ce sinistre personnage. Au reste, Il est désormais chez les verts, et je faisais remarquer récemment sur une autre page que les vocables « écolo » et « con » étaient parfaitement synonymes. Mais je n’insisterai pas trop là-dessus : on n’enfonce pas les portes ouvertes.


        • Beauceron Fabien Bonaparte 3 septembre 2013 19:19

          « renier » je m’excuse pour les erreurs de frappe qui jalonnent parfois mes articles...


        • citoyen du monde citoyen du monde 3 septembre 2013 21:06

          à tf1groupie :
          - Les élèves français sont mauvais en langues étrangères : je dirais surtout à l’oral. En m’appuyant sur les travaux de Gisèle Gelbert (linguiste et neurologue), il apparait que cela tient plutôt au mode d’apprentissage privilégiant l’écrit à l’oral, alors que les circuits cognitifs à l’oeuvre fonctionneraient plus naturellement de l’oral vers l’écrit. Ainsi, le nouveau-né, puis l’enfant, se crée un répertoire de sons (représentation mentale orale) qu’il associe après avec l’alphabet, les digrammes, trigrammes,...(représentation mentale graphique).
          Plus généralement :
          - Je n’ai rien contre les apports des pédagogues comme Meirieu, Freinet, Montessori, Bruner, qui ont su faire avancer les sciences de l’éducation. Nombre d’entre elles sont encore pertinentes pour un public donné. Certes, elles n’auront pas forcément d’effet sur un public difficile.
          - C’est là, je pense, que les sciences naturelles ont un rôle à jouer : on ne mesure pas pleinement l’impact de la télévision sur le développement du cerveau (cf Michel Desmurget, « TV lobotomie »). Forcément, P. Meirieu n’a pas connu, ou que très peu, ces générations confrontées très tôt au tube cathodique.
          - Les sciences de l’éducation sont en perpétuelle évolution et ne sauront s’en remettre à un dogme donné.


        • Mowgli 4 septembre 2013 09:14

          Christian Labrune : « Meirieu [a soutenu qu’]il valait mieux, dans les banlieues, faire étudier le mode d’emploi de quelque appareil électro-ménager très utile plutôt qu’une tragédie de Racine. »

          Donc, Meirieu a soutenu la sujétion de l’éducation au consumérisme américano-sioniste ! (vous ne voyez pas ce que le sionisme a à voir à l’affaire ? moi non plus ; c’est juste pour l’euphonie). Comme c’est meugnon !


        • AlainV AlainV 4 septembre 2013 10:16

          Dire que le système allemand ne réussit pas mieux que le français, c’est une contrevérité.

          Pour savoir ce qu’il en est, il faut observer les résultats des enquête PISA. La France y est continuellement dégradée, alors que l’Allemagne progresse sans cesse.
          Cela ne signifie pas que l’Allemagne soit parfaite, loin de là. L’élitisme en Bavière est à faire pleurer ! En Bade-Wurttemberg, c’est déjà plus nuancé et il y a de gros progrès depuis l’arrivée au pouvoir des Verts. Même la Finlande, en tête de PISA ne cesse de se remettre en cause.
          Si vous êtes sérieux, lisez les ouvrages qui présentent ces systèmes scolaires. Et, après, portez un jugement un peu étayé sur l’œuvre de Philippe Meirieu (qui lui aussi a commis certaines erreurs qu’il a parfois reconnues).
          Rien n’est parfait, mais cela ne nous empêche pas de réfléchir et de débattre. C’est pourquoi je prends au sérieux les arguments des adversaires de Meirieu - encore faut-il que ce soient des arguments.


        • tf1Goupie 4 septembre 2013 11:04

          Vous êtes sûr de les avoir lus ces rapports PISA ? (qui d’ailleurs n’existent que depuis 2000).

          La France et l’Allemagne sont dans un mouchoir de poche et les variations de classement ne correspondent en fait qu’à des différences faibles en terme de points (quelques points sur environ 500) ; bref c’est « l’épaisseur du trait ».
          Vous sur-interprétez ces variations auxquelles on fait dire beaucoup de choses ; c’est à la mode depuis quelques années.

          Par ailleurs si votre bible est le classement PISA, vous avez du noté la présence de pays tels que la Corée du Sud, Singapour ou la Chine parmi les mieux classés. Or ces systèmes éducatifs sont à ma connaissance assez différents du modèle allemand que vous semblez trouver assez éfficace.

          Vous pourriez également tenir compte de l’heterogeneité de la population des pays que vous comparez (population d’origine étrangère par exemple).

          Mais non c’est tellement plus simple de faire de la théorie Meirieutique...
          Vous me semblez assez manichéen et dogmatique pour enseignant qui se prétend à l’écoute.


        • Mowgli 13 septembre 2013 10:55

          « Idem, en Finlande, au Danemark, en Autriche. Mais dans ces pays, les enseignants sont payés le double de chez nous »

          Bien vu, car qu’est-ce qu’on a quand on paye les gens des cacahuètes ? Des singes.

          Et qu’est-ce qu’on a quand on les paye caviar et foie gras ? Des singes. Qui coûtent cher, mais toujours des singes. Comme Meirieu, tiens.


        • Richard Schneider Richard Schneider 3 septembre 2013 16:37

          à l’auteur,

          Bien d’accord avec vous pour dire que le « pédagogisme », que Meirieu a imposé avec l’aval et le soutien de beaucoup de ministres et des syndicats (particulièrement le SGEN et la FSU) de l’EN, a été une des causes de la faillite de notre système éducatif. Mais ce n’est pas la seule. En réalité, depuis plus de près de trente ans, l’École est prise elle aussi dans le tourbillon frénétique du libéralisme sociétal et économique ...
          À signaler que ledit Meirieu a mis un peu d’eau dans son vin : voir Contre l’idéologie de la compétence, l’éducation doit apprendre à penser in Le Monde du 2.09.2011).
          Bonne fin d’après-midi.


          • AlainV AlainV 3 septembre 2013 23:04

            Que savez-vous de l’action des syndicats, en matière de pédagogie ? ...


          • Zousch Zousch 3 septembre 2013 16:53

            Ah les discussions entre profs et/ou pédagogues ! On y a droit chaque qnnée à la même époque. Les gens du mammouth se regardent tranquillement le nombril, s’inventant les uns et les autres la posture de celui qui est le plus proche des « difficiles ». C’est une routine annuelle, Celle de la caste qui, en grande partie, remplit les bancs de l’ Assemblée Nationale.
            Et on voit comme ça fait bouger les choses !!!!!!!!!
            Bonne fin de journée.


            • Mowgli 4 septembre 2013 11:03

              « Les gens du mammouth se regardent tranquillement le nombril »

              Pour le nombril c’est ici : http://archives.lesechos.fr/archives/2005/Enjeux/215-64-ENJ.htm

              et là

              http://www.youtube.com/watch?v=YGSl9i2COwU

              Mais soyons sérieux :

              http://www.sonuma.be/archive/guy-breton-enqu%C3%AAte-sur-les-sectes-parisiennes


            • redrock redrock 3 septembre 2013 16:55

              On peut trouver ici un entretien Meirieux- Gauchet dans le Monde de sept 2011 où les déclarations de P.Meirieux constituent de fait la reconnaissance de l’échec de ses analyses.

              Il y déclare entre autres :
              Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n’ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l’extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s’apparente à une cocotte-minute.

              Le professeur est souvent acculé à pratiquer une « pédagogie de garçon de café », courant de l’un à l’autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

              Il est vampirisé par une demande permanente d’interlocution individuée. I

              L’autorité est en crise parce qu’elle est individuée et qu’elle n’est plus soutenue par une promesse sociale partagée. L’école, qui était une institution, est devenue un service :Ces derniers considèrent souvent l’école comme un marché dans lequel ils cherchent le meilleur rapport qualité/prix.

              Si les lycées napoléoniens ont si bien fonctionné, c’est qu’à mi-chemin entre la caserne et le couvent, ils alliaient l’ordre et la méditation. Réinstitutionnaliser l’école, c’est y aménager des situations susceptibles de susciter les postures mentales du travail intellectuel.


              • AlainV AlainV 3 septembre 2013 23:03

                " Réinstitutionnaliser l’école, c’est y aménager des situations susceptibles de susciter les postures mentales du travail intellectuel."
                Vous avez tout à fait raison. Mais pour cela il faut des moyens, beaucoup de moyens. Vous commenceriez par quoi ?
                Et pensez bien que les enfants ont vécu autre chose que les générations de 90, de 70, de 50. Ils emmènent à l’école tout leur être-au-monde, et ce monde a bien changé.


              • escoe 3 septembre 2013 17:03

                Si les lycées napoléoniens ont si bien fonctionné


                Oui, oui, ils concernaient un pour cent de la population.

                • Christian Labrune Christian Labrune 3 septembre 2013 17:40

                  « Oui, oui, ils concernaient un pour cent de la population. »

                  @escoe
                  Vos préjugés ont quelque chose de vraiment consternant. Dans mon lycée du 93, j’ai bien des fois expliqué des sonnets de Mallarmé ou « le cimetière marin » de Valéry à des élèves pas très favorisés (plus de 50% issus de l’immigration, souvent !) et qui trouvaient de l’intérêt à l’étude de ces textes, malgré leur extrême difficulté. C’est évidemment plus facile à Louis-le-Grand, quand les élèves ont entendu parler chez eux de ces auteurs depuis leur petite enfance, mais je ne vois pas pourquoi il faudrait réserver le grand art à la bourgeoisie et servir la soupe la plus épaisse et la plus vulgaire aux enfants du peuple.


                • urigan 3 septembre 2013 18:05

                  @ CL
                  "je ne vois pas pourquoi il faudrait réserver le grand art à la bourgeoisie et servir la soupe la plus épaisse et la plus vulgaire aux enfants du peuple."

                  Parce que le peuple n’a pas besoin de savoir. Il pourrait poser des questions et contester les réponses.


                • Christian Labrune Christian Labrune 3 septembre 2013 18:16

                  @urigan
                  Si vous connaissiez un peu les textes fondateurs de l’instruction publique en France, vous verriez que c’est tout le contraire. Tout le monde ne savait pas lire, quand la troisième république a été instituée. Les « hussards noirs », les instituteurs, en quelques dizaines d’années, on fait un boulot énorme. Le niveau de culture du peuple s’est considérablement développé. Le fils d’un cul-terreux du massif central pouvait facilement facilement devenir instituteur et son petit-fils normalien ou polytechnicien. Ce sont les « pédagogues » de style Meirieu qui ont compromis cette fonction d’ascenseur social de l’école. Au lendemain de la guerre, il n’y avait que six ou sept pour cent d’enfants d’ouvriers dans les grandes écoles. C’était peu, mais le rapport Attali, il y a une vingtaine d’années, devait faire apparaître qu’il y en avait de moins en moins. L’école est aujourd’hui à deux vitesses, et quand on a des parents pauvres, on a toutes les chances de le rester aussi.


                • redrock redrock 4 septembre 2013 00:14

                  « Si les lycées napoléoniens ont si bien fonctionné... »

                  C’est une déclaration de P.Meirieux dans sa discussion avec Gauchet et il faut lire la suite sur la caserne et le couvent qui surprend car c’est à l’opposé des réformes Meirieux.

                  Le pic de démocratisation de l’EN a eu lieu vers 1987-88 avec la plus forte proportion d’une classe d’age au niveau bac et le Lycée était alors sur une voie montante !
                  Malheureusement le collège déclinait entrainant ensuite la pyramide dans son affaissement que les réformes Jospin-Meirieux de 1990-92 puis toutes les autres n’ont pas arrangé ;

                  Les chiffres de la « démocratisation » ont été ensuite largement arrangés par des accommodements dans les sections Bac Pro et autres notations.

                  35 ans d’ancienneté dans l’observation et la pratique de l’EN sans jamais baisser les bras et en gardant une conception Maître-Elève classique mais adaptée aux ados.

                  Le « Savoir être » n’a pas été le fil directeur de mon enseignement et la pédagogie ne connait hélas pas de recettes miracles sinon cela se saurait. Peut être est ce simplement un équilibre délicat entre les personnalités du prof , du groupe classe et des élèves.

                  Tout au plus quelques règles simples : du respect mutuel, de l’indulgence, des limites claires cependant, le droit à la colère pour le maitre car on n’est pas une machine, ne pas parler dans le vide ou pour le tableau, de la présence constante et de la réactivité, de l’attention, de l’humour et du recul par rapport à son enseignement mais avec toujours l’exigence de la rigueur et d’une participation significative de l’élève...

                  Ce n’est pas toujours facile mais on finit par s’attacher à tous ces jeunes en devenir , inquiets, rêvant de bien faire mais souvent frustrés ; on aimerait de la réussite pour tous mais cela est une véritable utopie. Antoine Prost, certainement l’un des meilleurs analystes en matière d’éducation reconnaissait que quelque soit le système il y aurait toujours une frange de 20% nécessitant des parcours adaptés


                • escoe 4 septembre 2013 10:00

                  @C. Labrune


                  Je parlais évidemment de l’époque de Napoléon.

                • AlainV AlainV 4 septembre 2013 10:33

                  « quel que soit le système il y aurait toujours une frange de 20% nécessitant des parcours adaptés »
                  J’applaudis des deux mains à votre témoignage ! Ces 20% ne sont pas uniformément répartis. Dans certains collèges, c’est 5%, ailleurs 40%, voire davantage.
                  Personne ne contestera qu’en France, le travail manuel (artisans) n’a pas la cote. Dans certains pays nordiques, 50% des chefs d’entreprises, parfois de multinationales, ont commencé par passer un CAP.
                  Inimaginable en France.
                  C’est l’une des raisons de la difficulté que nous connaissons dans le domaine de « l’orientation positive », cad de chercher la voie, parfois professionnelle, qui permettra à un(e) ado de réussir sa formation.
                  La crise, qui voit la survie de l’artisanat au détriment des grandes entreprises, va-t-elle entraîner un changement des mentalités ? Les formations post-bac par apprentissage (même en Grande Ecole de Commerce) vont-elle revaloriser l’apprentissage à 14 ou à 16 ans ? Cette évolution dépend aussi de la prise au sérieux de l’apprentissage par les chefs d’entreprise. En Alsace, nous avons une longue tradition positive dans ce domaine, et c’est pourquoi l’artisanat y reste de qualité.


                • olfe olfe 3 septembre 2013 17:51

                  « ...l’enseignant »arbitre« qui ne doit jamais »punir« mais mettre en valeur les garnements, des références fumeuses à Freinet... »
                  Aaahhh, où est-il le bon temps de l’autorité et des punitions corporelles ?


                  • Mowgli 4 septembre 2013 09:24

                    Où est-il ? Là : http://www.youtube.com/watch?v=9q6BaPLuw0o

                    Ah le vilain facho !


                  • chmoll chmoll 3 septembre 2013 18:24

                    faut pas stresser comme ça tsss
                    l’éducafion nafionale vas prendre soins des profs

                    ils ,’elles vont tous avoir et GRATOS !! un gilet pare balles


                    • David 3 septembre 2013 19:29

                      Très bel article.

                      Mais dites-moi quand même (je ne m’adresse pas à l’auteur précisément) si Mérieu est bien « l’incarnation du mal » dans l’EN, ayons tout de même une pensée pour ces milliers de petits kapos du système qui n’ont jamais levé le petit doigt contre les différentes réformes destructrices de l’école française et qui ont appliqué servilement toutes les directives rédigées par leurs maîtres. Si on compte les profs, les personnels administratifs, ça fait à peu près 900000 personnes (syndicalistes collabos inclus) au total aujourd’hui, quand même ! Un beau nombre pour refuser le pire, mais non rien...Des excitations, de l’énervement, du sarcasme, des manifs festives au mieux et encore dans ce dernier cas c’est si et seulement si on touche à leur portefeuille...

                      Un grand merci à tous !


                      • soi même 3 septembre 2013 20:22

                        Que le veuille pas, il faut se faire à l’idée, l’école publique c’est finie, elle vie c’est dernier jour.
                         En sachant cela, rien ne vous empêchez d’anticiper, car quand cela sera effectif , vous allez être bien mari, une spécialité française. L’incapacité à voir la roue tourner, il est comme au moyen age, sa définition de sa conception du monde est éternel et c’est au autre de copier le modèle français. A ces ringards de français, ils n’ont toujours rien compris à la musique.


                        • soi même 4 septembre 2013 13:31

                          Regarder les cartons en préparations avec le magnifique accort Transatlantique de 2015 !


                        • citoyen du monde citoyen du monde 3 septembre 2013 21:09

                          Quant à l’impact de Meirieu sur la faillite du système scolaire français, non je ne crois pas. D’ailleurs a-t-il ne serait-ce que participé à l’élaboration des programmes du primaire de 2008 ? Non. Pas plus qu’aux programmes de 2014 (donc à venir) d’ailleurs.


                          • zenonMY 3 septembre 2013 21:30

                            Bonjour,

                             

                            Merci pour cet article, avec lequel je suis en phase à 200%. Tout est dit, avec un style alerte et aéré, le fond et la forme y sont. Ce type est un apparatchik de la gauche bobo. Très loin des réalités du terrain, il pontifie depuis des années et nous livre ses analyses et recommandations dont la mise en œuvre s’avère désastreuse. Le pire, c’est qu’il continue à pérorer et à siéger dans diverses instances, payé par les impôts des citoyens. Consternant...


                            • vesjem vesjem 3 septembre 2013 23:48

                              parfois « les gens de bonne famille » de notre beau pays , ont des carrières avantageuses , et le pouvoir leur est donné comme un dû ; leurs délires peuvent s’exercer alors avec aisance.


                              • olfe olfe 4 septembre 2013 00:18

                                Lisez donc ceci :



                                  • HELIOS HELIOS 4 septembre 2013 10:10



                                    ... si votre interpretation, si humaine soit-elle est du meme niveau que votre amalgame  : «  » il est un pur produit de la génération 68 - côté fils de bourges mal dans sa peau, pas du côté des ouvriers de Billancourt «  » (comme si la classe ouvriere etait deconnectée de l’ebullition sociale) on peut se poser des questions sur la pertinence de vos conclusions.

                                    Je ne connais pas Merieu, mais ce que je sais, c’est qu’un prof a non seulement le droit de faire preuve de fermeté et d’autorité, il en a même le devoir, et personne ne le lui repprochera.

                                    Tout cela n’a rien a voir avec le « pur produit de mai 68 »... et que connaissez vous de mai 68, a part ce que rabachent les ignorants et surtout les manipulateurs ?
                                    Votre tête est pleine de poncifs, sur les « bourges », sur le lien que vous faites avec cette supposée qualité sociale et quelques problemes psychologiques repandus partout sans relation de cause a effet...

                                    Et on comprend bien aussi avec votre interpretation, vous ecrivez « l’enseignant »arbitre« qui ne doit jamais »punir«  » supposant une faiblesse et vous faites encore une fois un raccourci entre education et enseignement. Vous n’avez pas compris la difference qu’il y a entre mettre un eleve face a ses responsabilités et leurs consequences, ce qui coute a l’enseignant, et la punition qui est un des elements de la perte de dignité.

                                    Bref, votre article de soutien a un enseignant qui s’est sacrifié sert d’exutoire a un malodorante soupe intellectuelle... vous donnez a toute une generation de personnes le même defaut alors que partout et dans tous les domaines, la diversité est presente et aucune qualification specifique ne peut etre appliquée.
                                    Vos professeurs ont surement failli eux aussi, mais etaient ils issus de la classe de Mai 68 ?

                                    Lamentable melange, vous en avez encore d’autre des comme ça ?


                                    • AlainV AlainV 4 septembre 2013 10:42

                                      Bravo Hélios.
                                      Vos nuances vous honorent.
                                      D’ailleurs le pseudo « Bonaparte » de l’auteur rappelle l’un des plus grands massacreurs de l’histoire. Que d’Oradours a-t-il commis en Espagne !
                                      J’aimerais bien parler à ses anciens élèves ...


                                    • tf1Goupie 4 septembre 2013 12:43

                                      « et la punition qui est un des elements de la perte de dignité. »

                                      ZNORT ???

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