Je me suis permis d’ironiser plus haut dans la foulée de « Windows » Icks Pey, il est normal que j’intervienne à nouveau. D’autant qu’apparemment, les différents intervenants semblent disposés à discuter sans s’insulter, ce qui est une bonne chose.
Je voudrais dire à Nicolas Cadène, dont j’ai lu le vibrant plaidoyer, que je ne nie pas que l’animal soit élevé avec amour. J’objecte seulement que je trouve très laide et barbare la façon dont il est mis à mort, et ça, vous ne me ferez pas changer d’avis. Ce n’est même pas une question de sensiblerie mal placée. Des goûts et des couleurs, il ne faut pas discuter.
Là où je peux vous donner raison, c’est que peut-être que le sort de ce taureau libre pendant sa vie est plus enviable que celui qui grandit en légume sur pattes avant de finir à l’abattoir. En théorie, il souffre moins vu les méthodes actuelles d’abattage, mais peut-être avez-vous raison de considérer qu’il vaut mieux une fin tragique qu’une vie sans saveur. Mais il n’empêche, je trouve sa mort moche et le spectacle hideux. Point. L’exemple de la camarguaise est là pour nous prouver que toute la chaîne peut exister sans déboucher sur une boucherie. Et soit dit en passant, les Crétois de l’antiquité étaient adeptes de cabrioles à mains nues sur les taureaux, malgré les temps reculés et barbares. Je crois que le spectacle était autrement plus excitant, et d’ailleurs moins barbare que celui des gladiateurs.
A mon tour de vous demander d’être objectif. Je reprends vos termes :
« En effet, il est bon de rappeler que c’est un combat à mort qui a lieu entre le torero et le taureau. Ce n’est pas un simple « spectacle » comme vous le répétez pourtant. »
C’est un combat à mort... pour le taureau. Certes, le torero risque sa vie, et les accidents peuvent arriver. Mais ils sont rares. Un pilote de rallye ou de F1 risque sa vie, et je trouve le spectacle plus beau, désolé, là encore, ça ne se discute pas. En réalité donc, ce n’est pas un combat à mort, c’est une mise à mort, barbare, à plusieurs gusses qui se relaient pour faire souffrir une seule pauvre bête abrutie de douleur.
« Ce n’est pas un « jeu du cirque » et cela n’a rien à voir avec les combats de coqs, de chiens et avec les combats de gladiateurs ! Honnêtement, la comparaison ainsi faite est d’un ridicule incroyable. »
Effectivement, elle est ridicule, mais pas en faveur de la tauromachie. Dans chacun de ces cas, les deux combattants ont les mêmes chances, contrairement à la tauromachie, où le combat est tellement inégal que les matamores qui paradent en pinçant des fesses à chacune des passes où ils ont encore fait souffrir l’animal sont prodigieusement ridicules -je dis ça la mort dans l’âme, parce que par ailleurs, j’adore la culture et les danses espagnoles (sommairement résumées en « flamenco »).
Et pour reprendre mon image de l’animal choyé durant sa vie avant le combat, elle est tout aussi valable, si ce n’est plus, avec des chiens de combat. Tous les arguments que vous citez en faveur de la tauromachie peuvent parfaitement s’imaginer pour les combats de chiens. Le moins que vous puissiez faire, par cohérence, ce serait d’admettre qu’il y a contradiction a accepter l’un et refuser l’autre.