Il y a en effet aujourd’hui une constante qui est plus ou moins celle-ci : la vision capitaliste de développement de la société s’est imposée et nous traversons une période de notre histoire où les échanges commerciaux et les transactions financières dominent les relations entre les acteurs de la vie moderne.
Dans ce monde en évolution rapide, voire très rapide, la place de l’être humain dans le concert de ces relations complexes est remise en question. Sans entrer dans des détails et arguments que l’on peut trouver ci et là dans les débats actuels autour de la mondialisation, l’enjeu qui est le nôtre, à l’échelle des élections francaises de 2007, pourrait être résumé de la façon suivante (ce n’est qu’une approche personnelle de la question qui demeure complexe) : quelle vision de la société française veut-on pour notre pays dans cette société mondialisée ?
A savoir :
1) souhaite-t-on rejeter en bloc le phénomène de la mondialisation et croire encore à une alternative qui puiserait son essence dans un protectionnisme national exacerbé ? ou
2) veut-on jouer le jeu du profit comme étant une source de progrès cohérente et exclusive et ainsi entrer sans remords dans un capitalisme dur à l’américaine ? ou
3) peut-on trouver une voie entre les 2, qui puisse à la fois reconnaitre la mondialisation comme une évidence à laquelle on ne peut échapper ET mettre en place un certain nombre de garde fous permettant à notre Etat - et plus probablement à l’UE - de jouer le rôle de régulateur et de bouclier contre les abus et les excès du système capitaliste dans lequel le monde navigue en ce moment ?
La réponse est peut-être à chercher quelquepart autour de la 3e option. Elle implique selon moi un effort de remise en question, d’adaptation structurelle et institutionnelle à l’échelle nationale, afin de permettre à notre pays de trouver avec nos partenaires européens, à l’échelle européenne, des solutions acceptables pour tous et qui nous aident, nous les européens, à défendre notre vision « plus humaine » de la société capitaliste dans laquelle nous sommes.
L’enjeu est peut-être là : voter pour un statu quo périlleux ou pour un basculement dangereux vers une vision atlantiste américaine ou encore opter pour un combat difficile mais salutaire en faveur d’une vision modérée et solidaire de notre société moderne, une vision humaniste de la société de consommation et d’information qui nous entoure et qui doit être discutée, négociée et entendue avec l’ensemble de nos partenaires européens.