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Commentaire de Corinne Colas

sur Quelle attitude adopter face aux évènements tragiques de Syrie ?


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Corinne Colas Corinne Colas 6 septembre 2013 12:43
La grosse masse de gogos (sic)

Pas si gogos que ça au contraire !

Vous avez résumé le dilemme en deux expressions ci-dessous... Et justement, ils ne veulent pas « choisir » entre l’oppression en complet veston, et celle en djellaba (sic) mais leurs gouvernements après avoir favorisé l’oppression veston, ont changé de cheval et décidé que maintenant, ce serait l’oppression djellaba... Et ça, ras le bol !

Vous récusez fort justement l’OPA islamiste. Malheureusement, à vous lire, le régime syrien en est responsable, ce qui discrédite tout votre pamphlet. 

En réalité, pile au moment où une opposition légitime s’organise et laisse présager un frémissement de processus démocratique parce qu’un régime est au pied du mur et doit lâcher du lest, nous avons droit à un scénario identique à chaque fois : les « démocraties » occidentales s’empressent alors de s’en mêler en finançant (il n’y a pas d’autre mot pour ça) la guerre civile afin d’empêcher toute unité. Elles ne veulent surtout pas de stabilité, d’autonomie, cela nuirait à leurs affaires. En soutenant les « rebelles » (qui viennent d’où ?) au moment même où un début de réforme s’amorce, les gouvernements occidentaux démontrent qu’ils sont contre un processus démocratique justement. 

Si les peuples au contraire des gouvernements, refusent une intervention étrangère en Syrie, c’est bien parce qu’ils ne veulent pas se laisser entraîner dans le raisonnement binaire avec des gentils et des méchants désignés par les chiens de garde. Vous semblez le dénoncer mais c’est vous seul qui avez choisi un camp...

Les peuples (même celui des Etats-Unis très patriote... c’est dire !) ont réalisé que tout ceci n’est qu’un vaste « Game of thrones » mondial où les rôles s’échangent selon les besoins du moment mais où les civils sont toujours perdants.

 « Un pays géré, pendant plus de cinquante ans, comme une exploitation féodale, sans plus de règle que celle du plus fort, par le seul moyen de la force brutale »

En effet, il n’y a rien à redire là-dessus mais le hic, c’est que cela n’a jamais dérangé personne pendant ces 50 ans. Idem de bien d’autres pays...

Pourquoi ?

Pensez-vous réellement que les gens sont dupes ? 

Que dire des guerres civiles qui ensanglantent l’Afrique noire dans l’indifférence des médias ? ils auraient apprécié une intervention au Rwanda à une autre époque mais là, on leur a expliqué en long et en large pourquoi justement il fallait laisser
 hacher menu (sic) la population tutsie. Que dire de celles soutenues trop ouvertement pour nos besoins économiques comme en Côte d’Ivoire ? Que dire des gouvernements fantoches disséminés par nos « démocraties » ? Il faut être crétin c’est vrai pour penser que Poutine est un saint ou que la Chine (qui colonise à tout va aussi en achetant elle des terres) est un exemple mais dans un monde où jouer aux échecs, exige des pièces maîtresses, les moins crétins savent qu’ils sont un mal nécessaire en concurrence avec d’autres appétits d’en face...

Les gens ne sont pas pro Assad ou anti Assad... simplement ils en ont marre de se faire manipuler car ils savent que les parangons de la démocratie sont tout autant difficiles à trouver dans le camp d’en face y compris chez ceux qui se targuent de l’avoir inventé. 
Les prisons secrètes de la CIA (les petits Guantánamo bis) se sont multipliées comme des petits pains hors des Etats-Unis par exemple et quelqu’un ici, a rappelé que nous sommes gouvernés à Bruxelles par des gens non élus. 

Est-ce un hasard si partout où les zorros occidentaux de la liberté interviennent, c’est pour installer durablement le chaos et les fous de Dieu aux manettes ? 


On peut pleurer sur la Syrie et son peuple, qui a marqué l’histoire de l’humanité du sceau de son génie (sic), d’autres larmes ont coulé pour l’Irak, civilisation millénaire... Et la Libye ? C’est tout frais pourtant on nous oblige déjà à détourner la tête ailleurs pour ne pas voir l’immense gâchis perpétré par nos « démocraties » Batman. Tout cela est voulu. Sur un effondrement de civilisation (on a vu ce que ça a donné avec le Japon après la seconde guerre mondiale), on bâtit une seule suprématie culturelle. Face à celle-ci, ne restent que les intégristes hurleurs (belle formule) et les vaches sont bien gardées dans chacun des deux camps. 

Conclusion : 
vous croyez qu’on choisit quand en fait, on ne nous demande pas notre avis. Si partout, il semble s’étaler dans les journaux néanmoins ce n’est pas la signature du peuple. 
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