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Commentaire de Corinne Colas

sur Tenue d'été interdite au lycée


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Corinne Colas Corinne Colas 9 septembre 2013 20:36

« la jeune génération, fan de Harry Poter a sans doute une autre vision de l’uniforme... d’ailleurs l’uniforme scolaire est un de leur sujet d’admiration, à chaque séjour en GB et en Irlande... »


Quelle déception d’apprendre alors qu’ils ne vont pas à l’Ecole des sorciers malgré leur déguisement !

« J’ajoute que beaucoup sont des lecteurs de mangas, et que les collégiens japonais sont aussi en uniforme... »

Référence intéressante vu le taux de suicide des écoliers japonais ! 

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Il fut un temps où les garçons même grands dadais étaient en culottes courtes et les filles interdites de pantalons à l’école. Aujourd’hui, les garçons sont interdis de bermudas et les filles de jupe… 

Cherchez l’erreur ! Qu’est-ce qui a changé radicalement en réalité ?

Les collèges et lycées ont été transformés en prisons avec miradors, caméras et règlements de plus en plus contraignants et pourtant la violence, l’irrespect ne sont pas endigués… c’est même en général le contraire qui arrive. Se focaliser sur une casquette ou un short pour nous expliquer que c’est à cause d’une tenue négligée (sic) que les gamins ne travaillent pas en classe, c’est s’arrêter aux apparences ; pour le coup, ce n’est pas mature !

Et dire que dans beaucoup de pays, les enfants parcourent de nombreux kilomètres en claquettes pour aller à l’école sans que cela n’émeuve personne....

Franchement il y en a quelques uns qui manquent de chatouilles et se prennent trop au sérieux ici.

L’Education nationale est dépassée et ce n’est pas un uniforme à la place d’un bermuda quand il fait chaud qui va améliorer la situation.

Par ex, comment justifier actuellement l’interdiction de la jupe ? 

Est-ce que les filles qui virevoltaient jambes nues auparavant, ont raté leur bac ? Quelques uns disent que cette interdiction a pour but de prévenir le risque de la jupe longue propre à la religion musulmane mais tous les autres parlent de « tenue pouvant énerver les garçons ». L’on en revient bien toujours à des interdits religieux ! 

A force d’entendre parler de « tenue indécente » à l’école, on se dit que ce vocable curieux envahit tout. D’une part, il y a là volonté de ne pas choquer des populations pratiquantes, de l’autre le désir maladroit de protéger les gamines des lobotomisés qui « pensent » maintenant que les jupes c’est pour les putes (phrase qui se répand). A ce stade, sûr que le short est un sacrilège...

Attention à ne pas sortir du rang non plus !

Qu’elle est loin l’époque où les jeunes exprimaient leur créativité en toute innocence sans offusquer personne ! Période pantalon étroit tandis que tous les mioches étaient pattes d’eph (merci à ma tatie couturière), et teinture à gogo pour éviter les godasses sans imagination qui sévissaient. Période baba cool avec les jupons de grand-mère achetés aux puces et transformés en jupe longue à dentelle (version clocharde de luxe), sabots et chapeau de paille… les profs ont su alors résister à l’apoplexie. 

Et l’apothéose au lycée avec le t-shirt déchiré, les épingles à nourrice dans les oreilles et tout le tralala afin de se démarquer (pardon maman pardon papa) et choquer tout le monde. « Hou hou… et bou ! » semblait dire la gamine toujours en noir. Et que dire des autres ? Il y avait celui qui se promenait avec son long manteau en cuir tout au long de l’année scolaire, celui qui avait son écharpe palestinienne, celui habillé tout moche et fade mais bien brave tout de même, la minette aux fringues classiques, l’autre plus coquine etc. etc.

Pour autant, l’apparence des uns et des autres n’avait aucune incidence sur la qualité du travail fourni ou l’ambiance dans l’établissement. De même, les élèves étaient polis et respectueux envers les profs y compris la plus farfelue de la classe. Tout cela était vraiment bien gentillet rétrospectivement… et personne ne montrait sa culotte (au moins dans l’établissement) !

 Disons les choses clairement ! Les filles pouvaient être en jupe ou en robe, elles n’étaient pas injuriées ou violées, les garçons ne se donnaient pas des coups de couteau.

Dans le même temps, on commençait déjà à entendre parler de quelques faits-divers dans une minorité d’établissements. Ensuite, ce sont les marques qui se sont imposées sur les enfants et jusqu’au slip avec le nouvel uniforme Nike ou Adidas pour les plus défavorisés. Ce nouveau conformisme fait ses ravages aujourd’hui dans une société de plus en plus superficielle et violente. Ce début de l’uniformisation forcée n’est pas que vestimentaire. Le viol des esprits fait rage.

Le bêlement des moutons donne de la migraine. 

Allez, je m’en vais revoir « The big Lebwosky », c’est un bon médicament...

 

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