Nisco :
Effectivement, j’ai confondu, je pensais au suisse allemand qui, après plusieurs années d’étude ne permet pas de comprendre l’allemand sans des efforts supplémentaires.
La situation linguistique suisse ne me paraît pas enviable, même si elle découle effectivement d’un respect mutuel des communautés. Ce que je n’envie pas, c’est l’obligation d’apprendre des bribes des autres langues, et les litiges scolaires récurrents (source : les journaux en ligne de la Suisse francophone), même si les « votations » sont le reflet d’un règlement des conflits par un consensus ou un vote démocratique. Proposer une langue simple comme l’Eo serait aussi un respect des diverses langues.
En tout cas, cet apprentissage mutuel n’est absolument pas envisageable dasn l’Union européenne, car si la Suisse a quatre langues, l’Europe en a au moins 27, davantage si l’on incluse toutes les langues réellement parlées en Europe.
« mais n’est-ce pas un défi de permettre une coéxistance saine de nombreuses cultures plutôt que d’imposer une langue pour de simples soucis de simplification (de l’enseignement, de l’administration, etc.) ? Je ne suis vraiment pas convaincu par une uniformisation pour ma part. »
Oui. Ce que vous dites pour la France s’applique parfaitement à la volonté hégémonique de l’anglais en Europe !
Quant à l’anglais comme instrument de pouvoir et la lutte permanente pour l’installer comme langue mondiale, je vous trouve bien naïf de le nier : je vous renvoie à un article de Quatremer sur le recul du français à Bruxxelles depuis l’arrivée de la GB.
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/03/lunion_prend_la.html
Sur les langues : ouverture vers le monde et la découverte d’autres cultures, c’est un cliché lassant à force d’être répété. Notre ministère de l’Education nationale utilise maintenant l’expression « anglais de communication », qui est la reconnaissance du rôle utilitaire de communication d’une langue, expression qui eût été choquante pour les pédagogues il y a quelques années. Par ailleurs, pour la plupart des gens, le peu de culture que nous avons (voir mon erreur sur le romanche !) nous vient de la traduction, y compris chez des gens diplômés, cultivés. Qui a lu les classiques en anglais, en italien, en espagnol, en chinois, en japonais, en russe, le tout en VO ? Personne, à la limite une poignée de gens sur la Terre. Savoir demander un café en Espagne, ou connaître le sens intraduisible du « fado » n’est en rien découvrir l’âme d’un peuple, ce ne sont que des clichés.