"Ils peuvent toujours travailler dessus : quand vous etes incapable de
définir le theme lui meme de vos études c’est pas évident de trouver des
hypothèses ou des modèles
A mon sens, la conscience se situe en
dehors du cerveau (en fait je pense meme que rien n’est vraiment
localisé, meme pas les pensées)"
@Neymare
Il n’y a aucune difficulté à définir la conscience, contrairement à ce que vous écrivez. La conscience est autre chose que l’intelligence. C’est tout à la fois plus archaïque et plus synthétique. Un rat, par exemple, dispose comme nous d’une conscience : il se fabrique avec le temps une vision du monde qui l’entoure et une compréhension de la fonction des objets qui le constituent. Il y a le monde et lui, le soi et le non-soi. Il connaît les limites de son corps, il sait ce qu’il peut en faire pour se déplacer, se nourrir, se reproduire. Il veut, il ne veut pas, il hésite, il évite ce qui est dangereux, recherche ce qui lui donne du plaisir, élabore des scénarios imaginaires. C’est ça, la conscience, et c’est au fond très peu de chose.
Les machines cybernétiques actuelles sont capables d’effectuer des processus intelligents beaucoup plus rapidement et sûrement que nous ne le pourrions, qui supposent la résolution, en une seule seconde, de millions d’opérations logiques et d’équations, mais elles ne savent toujours pas pourquoi elles le font, elles exécutent un programme dont la nécessité leur est tout à fait indifférente. A la différence du rat qui hésite entre deux directions, elles ne connaissent pas l’hésitation, pas même le hasard. Mais cela tient aux limitations des programmes qui les constituent et à la fermeture de l’espace réel qui leur est accordé et qui ne prévoit pas qu’elles puissent complexifier une vision du monde.
La réalisation d’une machine consciente suppose la compréhension du langage naturel et donc un accès à l’immense vision du monde déjà virtualisée par l’existence du web.