"Le soutien de la hiérarchie aux fauteurs de troubles, la complaisance
vis-à-vis de la violence, des incivilités et de la « barbarie ordinaire »,
le comportement de certains collègues qui servent "d’oreilles de
Moscou" à l’administration (quel autre nom leur donner ?), l’obligation
de faire attention à ce que l’on dit et à la manière dont on le dit, et,
qu’à tout prendre, il vaut mieux encore se taire pour éviter d’avoir
des ennuis, donne à penser qu’il y a quelque chose de pourri au royaume
du « politiquement correct ».«
@à l’auteur
Le paragraphe que je recopie ci-dessus pourrait paraître outré à des gens qui sont extérieurs à l’Education nationale, mais j’ai été comme vous professeur de Lettres et je tiens à préciser que je n’y vois pas la moindre exagération. C’était déjà tout à fait cela au début de ce siècle. Depuis, j’ai pris ma retraite, mais je doute que les choses aient pu évoluer dans le bon sens, surtout dans les établissement réputés »difficiles« . Disons plus simplement : pourris. Le sens de l’émulation s’y est généralement complètement inversé. L’élève qui travaille, qui essaie de réussir, c’est un »bouffon« qui mérite le mépris et, trop souvent, de se faire quelque peu casser la gueule. Des administrations plus ou moins complices des petits caïds, c’est triste à dire, mais j’en ai vu. Et les sycophantes, particulièrement dans le syndicat majoritaire, étaient déjà légion.
J’ajouterai que si les enseignants sont sans doute à plaindre, ils sont aussi responsables d’une situation qu’ils ont consenti à créer dès les dernières années du XXe siècle, en acceptant de mettre en oeuvre, sans qu’on leur ait jamais mis le couteau sous la gorge, des »réformes" qui visaient à détruire le système d’instruction publique. Je me rappelle encore tel imbécile, à une réunion dans les sous-sols de la bourse du travail expliquant qu’on ne pouvait pas incriminer les TPE sans avoir expérimenté la chose. Ce qu’il fit probablement, et il ne fut pas le seul. S’il y a un métier où l’intelligence devrait être une impérieuse obligation professionnelle, c’est bien celui de professeur. Malheureusement...