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Commentaire de Nycolas

sur Rêves d'une vie. Fin


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Nycolas 16 septembre 2013 14:46

Je suis plutôt d’accord avec Alinéa, je n’y voyais aucun jugement, mais c’est sans doute car j’ai une sensibilité proche. De même, le fond de l’article résonne en moi, je vis complètement esseulé, et je me suis souvent demandé combien de temps on mettrait pour réagir s’il m’arrivait quelque chose. Je suis arrivé à la conclusion que cela prendrait au minimum plusieurs semaines, probablement un mois ou même 2 ou 3 avant que quelqu’un ne trouve cela suffisamment inquiétant (mon propriétaire ou ma famille). Mais pas 3 ans...

Cependant, la solitude n’est difficile que du vivant, car quelle importance ensuite ?

On fait des choix de vie, pour de bonnes ET pour de mauvaises raisons, et ces choix ont ensuite des conséquences bonnes ET mauvaises. Aucun choix ne comporte pas d’inconvénient... C’est pourquoi, autant je saisis la sincérité de l’auteur, son stress, son angoisse, autant je ne pense pas que le désespoir soit une attitude qui conduise où que ce soit. Avec le désespoir, on attire des gens malsains, et davantage d’expériences malsaines, qui nous renverront d’autant plus à notre solitude. C’est pourquoi vouloir pousser les gens isolés à rompre leur isolement sans avoir d’abord compris toutes les implications et causes profondes de leur situation ne peut guère mener à une amélioration, et peut-être même au contraire. Aussi, vous vous attaquez à l’ego des autres, vous targuez de n’avoir guère de temps à consacrer à une analyse par le biais d’agoravox ou internet, dans ce cas il serait peut-être préférable, en ce qui vous concerne également, de moins vous mettre en avant dans votre altruisme de bon aloi, mais ce n’est qu’une suggestion. Espérer contribuer à améliorer la situation d’une personne est une intention louable, qui est cependant la plupart du temps tout autant guidée par des considérations égotiques inconscientes.

Autant je ressens la détresse qui peut exister chez l’auteur, parce qu’il m’arrive de la vivre moi-même dans mes moments de faiblesse, autant je vois bien qu’ici se joue une saynète moderne de la comédie humaine.

N’en déplaise à certains, et si la solitude est par essence délétère à un être humain dont la constitution est faite pour les rapports sociaux, l’amour, l’échange, autant d’un point de vue spirituel, la solitude peut-être un choix, ou un simple contexte non-choisi, propice à l’élévation de la conscience. Il faut donc savoir ce que l’on perd et ce que l’on gagne à la quitter ou à la rejoindre. Ce que l’on ne connaitra jamais à lui tourner le dos pour céder au diktat de la norme telle qu’édictée... par qui ? Les souffrances qu’on s’épargnera en parvenant à l’éviter. Et inversement.

La solitude fait peur. Parce que la souffrance fait peur. Mais c’est une vision bien simpliste que de la réduire à un état de mal et de déperissement. Encore faut-il voir quoi la solitude permet de laisser dépérir, et si c’est si précieux que ça, même si on y tient.

Enfin, d’un point de vue pragmatique, je suis tout de même d’accord qu’il est assez insupportable que l’on puisse mourir chez soi dans l’ignorance absolu de ses contemporains. Plus encore, avoir un accident chez soi sans que personne ne puisse s’en rendre compte, et en mourir alors qu’on aurait pu survivre. Mais que peut-on y faire, réellement ? Mettre des micros et caméras chez tout le monde ? Obliger les gens à se téléphoner quotidiennemment dès lors qu’ils ont un lien ? Quid de la paix et de l’intimité ? Il faut savoir ce qu’on veut. Soit on ne veut pas un monde consumériste déshumanisé, et il faut vivre à l’encontre de celui-ci (et non pas juste le détester, ou « s’indigner »...), soit on l’accepte et on vit avec ses tares... Pour ma part, j’ai choisi de vivre en marge, et donc de m’isoler... Je suis donc à sa merci, tant que mes contemporains se contenteront de chanter un altruisme et un positivisme de surface, pour permettre, précisément, la perpétuité de ce système mortuaire. Un système charognard qui survit par le sentiment de charité qui panse et dispense la conscience.


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