Je suis celui qui a lancé le site
sos-suicide.fr, cité par SelenaOndirignee. J’ai également aidé
pendant plusieurs années des personnes dans une autre association
portant le même nom. Quasiment tout ceux qui m’appelaient en
évoquant le suicide souffraient de solitude. C’était tellement
frappant que je me suis demandé si on ne pouvait pas rebaptiser
l’association « SOS solitudes ». Avec un « s »,
car il existe différentes formes de solitude. On pense facilement à
la solitude concrète, physique dont parle l’auteur, mais il en
existe d’autres. Notamment, ce qu’on pourrait appeler la solitude
mentale, l’impossibilité de partager ses pensées, ses émotions
avec autrui, On peut être très entouré et se sentir seul malgré
tout lorsqu’on a le sentiment de vivre dans un autre monde mental.
Partant de ce constat, je me suis
demandé si je n’avais pas intérêt à m’attaquer directement à la
solitude plutôt qu’au suicide. J’ai passé beaucoup de temps à
réfléchir à la question de la solitude et à essayer de déterminer
une méthodologie pour en sortir. J’ai ensuite distribué environ 500
flyers dans les boîtes aux lettres pour proposer mon aide. Pour cet
essai, j’avais choisi une ville qui avait un taux record
d’appartements occupés par des personnes seules. Je n’ai eu aucune
réponse. Sans doute est-ce le résultat d’une mauvaise stratégie de
ma part. D’accord. Mais sans doute aussi celui d’une incapacité des
personnes souffrant de solitude que j’avais contactées à saisir
l’opportunité que je leur offrais. D’où cela pouvait-il venir ? A mon avis, une partie de la réponse se trouve
dans les travaux de Martin Seligman sur l’impuissance apprise. La
personne n’y croit plus. Elle est découragée et n’est plus capable
d’imaginer que ses actes puissent l’aider. Elle tombe dans une passivité qui ne fait qu’aggraver ses problèmes. Ce n’est pas le cas de
tout le monde bien sûr. En particulier, l’auteur a visiblement du courage et par cet article montre sa résolution à agir.