Je m’oppose à celles et ceux qui prétendent connaître la source du mal et/ou qui savent comment empêcher qu’on « aille dans le mur ». Stiegler est un modèle magnifique, presque trop beau pour être vrai, de cette posture d’isolement superbe, qui voit la bêtise partout
Effectivement, la plupart de ceux qui s’imaginent connaître la solution à tous les problèmes s’illusionnent. En vérité, ce travers est assez commun, et je pense qu’on est nombreux à avoir déjà refait le monde en une heure avec des copains autour d’une bière, en décrivant ce qui ne va pas, et prévoyant ce qui ne va pas aller, et en disant ce qu’il faut faire pour que ça aille mieux. Ca ne mange pas de pain et ça défoule. Mais quand il s’agit d’intellectuels publics, il est vrai que c’est gênant pour eux de les voir tenir cette posture, d’autant plus quand ceux-ci proposent des packs tout faits et des jolis mots dans lesquels on peut tout mettre dedans. Si on crie à qui veut l’entendre qu’il faut plus de « coopération », de « démocratie participative », « d’économie contributive », et qu’au bout de quelques années ces idées ne se concrétisent pas, alors il faut se demander pourquoi. Et c’est là seulement que commence la vraie réflexion, celle qui intègre la critique philosophique, l’analyse sociologiques et économique, la prise en compte des rapports de force politiques.
Cela correspond-il à l’esprit de votre article ?