Le
propos l’article est quand même à nuancer fortement. D’abord,
parce que si les africains du Nord ne sont en majorité pas
génétiquement originaires de la péninsule arabique ni du
Proche-Orient, cela n’a aucun effet sur leurs sentiments
identitaires. Beaucoup d’entre eux se sentent arabes, et solidaires
des Proche- et Moyen-Orientaux. Cette affirmation laisse en effet de
côté tous ceux qui tiennent à leurs racines berbères, et s’est
parfois exprimée agressivement à l’encontre de ces derniers par le
biais d’Etats acquis à une idéologie arabiste. En cela, le
nationalisme (quoi que cela veuille dire) ces Etats, tous
d’inspiration française, tient bien de l’idéologie nationaliste
jacobine française. Toute personne vivant dans les frontières de
l’Etat est tenue, c’est à dire sommée, de se conformer à cette
idéologie nationale. Les dissidents sont combattus violemment et
leurs nouvelles générations font l’objet de campagnes d’éducation
brutales visant à les formater. Kabyles et Chleuhs en Algérie et
Bretons, Savoyards, Alsaciens ou Basques en France, même combat. Que
le Maroc s’écarte de ce modèle est une évolution positive.
Ensuite,
beaucoup des arabes ou arabisés maghrébins des côtes s’opposent
eux-mêmes à la berbérité, et les racines en sont plus vieilles
que l’ère post-coloniale. Je connais un Algérien d’Alger, dont la
famille a des racines séoudiennes assez récentes, qui s’en
prévalait,
et s’opposait
aux revendications des Kabyles.
Pas mal
d’Algériens « côtiers » se revendiquent ainsi de leur
sang arabe de souche par opposition aux algériens berbères de
l’intérieur.