Bonjour,
Je ne suis pas bien connaisseur du domaine spécifique de la spéciation, mais je suis quand même surpris que ce qui me semble être à l’évidence à la base de celle-ci soit cité par l’auteur sans qu’il semble en tirer les conclusions qui s’imposent.
Avant d’en venir au fait, je précise que je ne comprends pas bien l’intérêt d’opposer les théories citées : sélection naturelle, reine rouge, Jester court ... car je les crois compatibles, et pire, fonctionnant simultanément ! En fait, je ne les conçois pas exclusives l’une de l’autre.
De mon point de vue de passionné par les comportements, le nerf de la guerre, c’est l’adaptation, et selon les circonstances (l’environnement, au sens large !), une stratégie comportementale s’inscrivant dans une de ces théories sera plus efficace qu’une autre. Mais dans une autre circonstance, ce sera une autre stratégie comportementale s’inscrivant dans une autre théorie ! Je voulais préciser ceci qui me semble basique avant d’en arriver à ma représentation de la spéciation.
Au fait : Vous citez le cas de la phalène du bouleau. Généralement clair, mais qu’une combinaison génétique rare produit foncé (héritage d’une étape d’adaptation précédente ?).
Evidemment, lorsque la pollution assombrit les bouleaux, la combinaison rare a tendance à devenir la règle, sur les bouleaux sombres !
Bon, imaginons maintenant qu’en Angleterre, tous les bouleaux soient pollués, et qu’en France, tous les bouleaux restent propres, et ce pendant quelques millénaires agités, de nature à « secouer » les espèces. Au bout de ces quelques milliers d’années, la même espèce au départ, simplement colorisée différemment, mais depuis séparée géographiquement, et donc soumise à une pression de l’environnement différente, pourra avoir dérivé sensiblement, au point qu’on constate à terme deux espèces distinctes.
Ce que je propose, c’est qu’une même espèce de départ, soumise à deux environnement différents, ET NE SE CROISANT PAS, dérivera génétiquement de manière différente en fonction de ces environnements différents.
J’ai la flemme de chercher, mais je sais que les cas de dérives constatées à l’échelle des continents sur des espèces sont nombreux et parfois importants (en particulier sur la taille, si je me souviens bien).
Sans aller jusqu’à cette échelle, il n’est peut-être pas absurde de postuler que vu le grand nombre d’environnements spécifiques qui coexistent sur notre planète, la spéciation n’est pas incompréhensible, mais inévitable, comte tenu du mode de fonctionnement génétique qui sous-tend la plupart des espèces vivantes ?