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Commentaire de Bertrand Loubard

sur La présomption de culpabilité


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Bertrand Loubard 25 septembre 2013 23:09

Effroyable mais vrai !…Ce que vous rapportez à propos de l’ex-Yougoslavie, mis en parallèle avec ce qui commence à être connu de ce qui s’est réellement passé au Rwanda de 1990 à 1994 (et continue à se produire), fait froid dans le dos….Car, comme aurait dit Carla Del Ponte, si le FPR devait être l’auteur de l’assassinat d’Habyarimana toute l’histoire du génocide rwandais devrait être revue……Elle a découvert la vérité et a été « virée » des TPI….Sa vie est, évidemment, en danger, comme l’a été celle d’Alison Desforges (qui n’a pas survécu à sa découverte de la vérité). Carla Del Ponte, elle, elle est d’une grande prudence, compte tenu de son expérience avec la maffia et l’assassinat du juge Falcone.

Mais les médias main stream n’en ont rien à cirer. Depuis bien avant 1990, ces médias ont mis en condition l’opinion publique sur ce qui se préparait et s’est passé au Rwanda. Aujourd’hui encore la structure du « langage conforme », qu’il s’agisse de la Libye, de l’Irak ou de la Syrie, ou de la RDC, est en parfaite adéquation avec l’effet recherché qui est, justement, celui de satisfaire la demande de « cohérence » que nous exprimons, à travers la nécessité de sauvegarder le fondement de nos acquis culturels ….(Occident « judéo-chrétien » versus Islam ; NTIC versus coltan , injuste agresseur versus légitime défense préventive, « rébellion » versus ingérence humanitaire, etc.). Il faut relire à ce sujet « Propaganda » d’Edward Bernays (1928).

L’effet escompté est atteint : 200.000 morts en Libye et en Syrie contre 6.000.000 (six millions) de morts au Rwanda et en RDC….Mais, d’un côté cela se "passe près de chez nous« et de l’autre, là-bas, »ce ne sont que des nègres« ….donc… »on n’a qu’à regarder ailleurs, ils savent bien ce qu’ils ont à faire" ’(Susan Rice), car de toutes les façons « cela en vaut la peine » (Madeleine Albright).

Mais si on compare ce qu’on connaît aujourd’huib à ce qu’on découvre de ce qui s’est réellement passé au Tonkin, à Pearl Harbour, à Katyn, à Varsovie…n’est-on pas en droit d’avoir très froid dans le dos quant on pense à l’Holocauste ? Faut-il rappeler que la seule réaction connue de Wittgestein à la question de savoir ce qu’il pensait de ce qui se passait avec les Juifs en 1944 a été : "Je ne puis m’empêcher de penser que cette guerre nous a donné la possibilité d’apprendre beaucoup de choses sur la nature humaine : nous n’avons qu’à garder les yeux bien ouverts". Il en est de même avec Annah Arendt et la structure des réactions qu’ont suscitées ses articles sur le procès d’Eichman à Jérusalem. Ces mêmes structures d’expressions critiques se sont retrouvées, par un fluage caractéristique du langage mainstream, dans les commentaires et critiques du film lui-même et de sa réalisatrice Margarethe Von Trotta ……

Ce n’est peut-être pas assez de dire que cela fait très froid dans le dos……


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