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Commentaire de Corinne Colas

sur Réchauffement climatique : un état des lieux toujours plus alarmant


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Corinne Colas Corinne Colas 26 septembre 2013 19:20

Courageuse Juliette !

Malheureusement, vous vous adressez à des ânes… ils n’ont pas envie de remettre en question leur mode de vie et sont rassurés dans leurs comportements aberrants par des experts autoproclamés. Les mentalités ne sont pas près d’évoluer. On parle de « débat » dans les médias comme si la science, c’était juste un point de vue. On se croirait en train de se chamailler pour savoir si oui ou non, la terre est ronde plutôt que plate ! 

Avant de s’écrier que des découvertes fracassantes contredisent les divers rapports du GIEC, certains feraient mieux de lire directement les pavés incriminés, ils y découvriront par exemple que le rôle du soleil est pris en compte. 

Et l’échelle du temps des climatologues n’étant pas la nôtre, concernant les « analyses » ici et ailleurs à propos des températures, là c’est franchement du grand guignol. Quant à la « découverte » par Mr Mme Michu que la terre a toujours connu des cycles climatiques (sic), cela mérite un prix d’excellence sans compter une autre grande constatation : le CO2 c’est bon pour les plantes... Mince, on ne savait pas ! 

On nous parle du GIEC comme d’un repaire de complotistes malfaisants.La culture scientifique étant celle la moins partagée, il n’y a rien d’étonnant à constater que le climatoscepticisme et son pendant : l’anti-écologisme ont le vent en poupe. Quand on est perdu, celui qui vient conforter votre ignorance sans trop vous demander d’efforts, est toujours bien accueilli ! Les journalistes avides de sensationnel, font ainsi leurs choux gras d’une fausse polémique.

Nous n’avons jamais ressenti pour la plupart, la nécessité impérieuse de tenter de comprendre la science, son jargon nous indiffère car elle nécessite un effort conscient d’apprentissage. Quand on évoque la thermodynamique par exemple, nous comprenons : ballon d’eau chaude plus performant et cela suffit à notre bonheur. Nous louons la recherche surtout quand elle nous apporte au quotidien des applications concrètes : écran plat, procréation assistée, ordinateur, médicaments, aspirateur, Botox, un cœur en plastique, et cetera.

Pire, les mêmes qui refusent les conclusions scientifiques dérangeantes, ont paradoxalement une foi totale en la technologie sensée nous sauver de la catastrophe, c’est le « deux poids, deux mesures » !

 « 78% des européens sont convaincus que la science et la technologie vont améliorer la qualité de la vie des générations futures. » (Michel Claessens, Le Monde, 2 juillet 2005)

A défaut de pouvoir étancher notre soif existentielle, « la science » donc, nous apporte au moins quelques espoirs grâce à ses retombées très pratiques.

Ne lui assignant pas d’autre rôle que de nous servir, dès qu’elle se met en devoir de nous expliquer que « fumer provoque le cancer », nous commençons à râler. Si en plus, elle nous fait peur en révélant que nos modes de vie influencent directement le climat, là c’est le pompon !

 Oh miracle… c’est alors que notre esprit critique se met enfin en route !

 Tout à coup, nous devenons méfiants... C’est de la méfiance « sélective » mais peu importe !

Rares encore sont ceux qui pensent que la climatologie, c’est autre chose que de regarder par sa fenêtre, le temps qu’il fait ; rares aussi, ceux qui font la différence entre le travail des chercheurs à travers le monde et celui bénévole des experts du groupe 1 du GIEC. Les porteurs de mauvaises nouvelles ne sont jamais appréciés et toujours calomniés. 

Cependant ces derniers ne visent qu’une synthèse actualisée des publications reconnues et extrêmement spécialisées. On les accuse pourtant de tous les maux y compris d’être des écolos, ce qu’ils ne sont pas pour autant. On crée de fausses controverses, on invente des « fuites ». Pour exemple, le dernier rapport a fait l’objet encore de milliers de commentaires de la part des scientifiques. Ces échanges sont fructueux. Les climato-sceptiques s’ils sont eux-mêmes de vrais scientifiques, n’ont qu’à publier des travaux dans les revues spécialisées au lieu d’écrire sur des blogs et dans les journaux, rien ne les empêche. 

Incriminer les experts du GIEC au prétexte de la taxe carbone par ex encore, c’est se moquer du monde car eux n’y sont pour rien si leur travail est utilisé pour faire plus de business. Al Gore est un symbole de produit dérivé... côté en bourse. 

Les « solutions » politiques envisagées à la suite des mesures recommandées par le groupe 3 du GIEC sont-elles à la hauteur des enjeux ?

Un seul ex : les nouvelles autos sont « moins » polluantes et on fait en sorte d’en vendre toujours plus. Le billet de train n’a jamais été aussi cher et pour faire 300 km par la route, c’est parfois le tour de France si l’on organise son voyage en prenant le rail. Poudre aux yeux que le greenwashing au regard des guerres liés au climat et à l’accaparement des ressources !

Le réchauffement climatique serait un vaste complot (contre qui ? les amis de Mr Allègre uniquement), faut-il en rire ou en pleurer quand on sait que le GIEC n’a aucun poids en réalité dans une société moderne dont le seul credo, c’est : « consommez, consommez à en crever ! ».

 Cependant, il serait illusoire et parfaitement hypocrite de compter sur la responsabilisation des gens, ceux-ci sont bombardés de pubs. Ils ne sont pas à culpabiliser en leur demandant par ex de ne pas prendre l’avion. Sur le fond, c’est toute l’économie basée sur « le produire plus » qui est à changer ! Les consommateurs s’adaptent à ce qu’on leur propose… qu’on leur en propose moins et ce sera déjà une petite révolution.


Rigolez, rigolez tous... ce ne sont que vos arrières petits-enfants qui seront vraiment impactés par le changement climatique (phénomène naturel) trop rapide (phénomène non naturel). Devenus séniles, vous vous en moquerez autant qu’aujourd’hui !



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