1. Les faits :
Sur ce fil, bien des commentateurs sont
honnêtes, ils pensent que les coupures
de journaux à sensation, les blogs, les sites faux-nez subventionnés par l’industrie,
détiennent des vérités dérangeantes. Cela les rassure tellement qu’ils n’iront
jamais se pencher sur les rapports du GIEC. Pire, ils ne veulent surtout pas
lire quelques réponses simplifiées à l’extrême dans ces mêmes médias :
Ex « la
banquise arctique aurait gagné 60% en superficie cette année »
http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/12/la-banquise-arctique-a-t-elle-vraiment-moins-fondu-en-2013_3476504_3244.html
Ex « la pause du réchauffement climatique
qui dérange » (elle dérange tellement que les spécialistes du climat en parlent
régulièrement)
« Dernier pic en 1997
Si l’information révélée
en ces termes a fait réagir certains blogueurs, elle n’a pourtant rien de bien
neuf. En octobre de l’année dernière, l’institut météorologique national au
Royaume-Uni avait publié un rapport faisant état d’une stabilisation des
températures depuis 1997.
Un constat qui n’étonne en rien Valérie Masson-Delmotte,
paléoclimatologue au CEA et membre du Giec, qui « ne comprend vraiment pas
pourquoi on parle de ça ». Pour la scientifique, cette information est bien
connue du milieu :
« Le dernier record de chaleur est en effet survenu en 1997 lors
du dernier “ El Niño ” [une anomalie thermique dans le Pacifique Sud caractérisée
par une température élevée des eaux de surface, ndlr]. On a depuis ce qu’on
appelle un plateau : sur toute cette période, on n’a pas eu de nouveau El Niño,
mais plusieurs “ La Niña ”, un phénomène inverse qui a eu tendance à rafraîchir
l’atmosphère. »
En réalité, les températures évoluent par
paliers (plateaux), ce qui explique une certaine stabilité pendant des périodes
variables avant une élévation brutale. Nous serions donc aujourd’hui dans un
plateau qui a duré 17 ans
Ex pour les ours polaires, une autre intox diffusée sans recul
La réalité :
« Article pseudo-scientifique sur l’ours polaire : l’auteur de
l’article a reconnu avoir bénéficié du soutien financier d’Exxon Mobil, de
l’American Petroleum Institute et de la fondation de Charles G. Koch. Cet
article, publié dans le Journal of Ecological Complexity et censé examiner les
impacts du dérèglement climatique sur l’Arctique et les ours polaires, était
présenté comme un « point de vue », et non comme une nouvelle recherche
scientifique. En effet, il n’avait été soumis à aucune évaluation par les
pairs. Des glaciologues et des spécialistes de l’ours polaire ont critiqué
cette publication qui, selon eux, ne contient « aucune donnée scientifique
nouvelle » et tire des « conclusions sans fondement ». Toutefois, de nombreux
groupes financés par Koch et Exxon ont rediffusé en boucle les conclusions de
l’article à travers leurs sites internet et d’autres supports média, soutenant
que les ours polaires ne sont pas menacés par les changements climatiques.
D’autres organismes financés par Koch ont annoncé qu’ils poursuivraient en
justice le gouvernement américain s’il décidait de protéger l’ours polaire en
le classant dans la liste des espèces en voie de disparition. »
Ex concernant le soi-disant débat sur l’origine anthropique du changement
climatique
« La revue Environnemental Research Letters
s’est penchée sur 4.000 articles rédigés
par quelque 29.000 chercheurs ces 20 dernières années. Résultat : 97,1% des
scientifiques concluent à la responsabilité de l’homme dans le réchauffement
climatique. »
http://iopscience.iop.org/1748-9326/8/2/024024/article
Des chercheurs tous complotistes bien évidemment (la thèse
du complot à l’envers) ! Il faut donc nous faire croire que a) ce sont des
nuls b) ce sont eux qui soufflent aux politiques des « solutions »
impopulaires et ridicules…
Si l’on veut résister à « l’effet crado » (marque de fabrique des trolls), lisons « Les Marchands de doute » de Naomi Oreskes et Erik M. Conway
« Ou
comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de
société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique »
« Notre produit, c’est le doute. » Les lobbys industriels
(industrie du tabac, de l’énergie, du pétrole…) ont, à coup de milliards de
dollars, élaboré une stratégie destinée à éviter toute réglementation de santé
publique ou environnementale qui aurait pu nuire à leurs intérêts. Une
stratégie toute simple, qui a consisté à nier en bloc les preuves scientifiques
de la dangerosité du tabac, du DDT, de la réalité du trou de la couche d’ozone,
des atteintes environnementales des pluies acides…
Discréditer la science et les scientifiques, semer
la confusion : grâce à l’aide d’un petit groupe d’« experts indépendants » et
de médias naïfs ou complaisants, cette stratégie a fonctionné et fonctionne
toujours. Pour preuve : le réchauffement
climatique – l’enjeu le plus important pour la planète et ses habitants –
continue, en dépit des innombrables travaux menés à son sujet, en dépit de ses
effets qui commencent à se faire sentir, d’être taxé de… gigantesque
supercherie.
Enquête aussi implacable qu’incroyable, l’ouvrage
témoigne de l’importance des faits scientifiques dans le débat public, et
conduit à une réflexion profonde sur la
vulnérabilité de la société mondiale – la tactique, mise au point
outre-Atlantique, s’exportant bien – face aux « marchands de doute ».
Ex sur Agoravox :
- article pro nucléaire où l’un des commentateurs cache sa profession
(ingénieur réacteurs et sûreté nucléaire) et nous affirme (le dire, c’est la vérité) que l’OPECST est indépendant.
Ex Mr Baldis30 qui nous dit avoir été sur une « liste
verte » mais qui réfute les rapports du GIEC et prône la « renationalisation
du nucléaire » sur un autre article, sans doute au nom de l’écologie
pragmatique.
Cette écologie là (au sens politique) nous « explique » aussi que refuser le nucléaire, c’est retourner à la bougie et que les gaz de schiste, c’est bon pour l’économie !
C’est cette fausse écologie qui ne veut aucune réglementation pour les lobbies mais qui s’emploie à régir notre vie intime dans ses moindres détails tout en défendant un système à bout de soufle.