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Commentaire de Corinne Colas

sur Réchauffement climatique : un état des lieux toujours plus alarmant


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Corinne Colas Corinne Colas 27 septembre 2013 11:59

1. Les faits :

Sur ce fil, bien des commentateurs sont honnêtes, ils pensent que les coupures de journaux à sensation, les blogs, les sites faux-nez subventionnés par l’industrie, détiennent des vérités dérangeantes. Cela les rassure tellement qu’ils n’iront jamais se pencher sur les rapports du GIEC. Pire, ils ne veulent surtout pas lire quelques réponses simplifiées à l’extrême dans ces mêmes médias :

Ex  « la banquise arctique aurait gagné 60% en superficie cette année »

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/12/la-banquise-arctique-a-t-elle-vraiment-moins-fondu-en-2013_3476504_3244.html

 

Ex « la pause du réchauffement climatique qui dérange » (elle dérange tellement que les spécialistes du climat en parlent régulièrement)

« Dernier pic en 1997

 Si l’information révélée en ces termes a fait réagir certains blogueurs, elle n’a pourtant rien de bien neuf. En octobre de l’année dernière, l’institut météorologique national au Royaume-Uni avait publié un rapport faisant état d’une stabilisation des températures depuis 1997.

Un constat qui n’étonne en rien Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au CEA et membre du Giec, qui « ne comprend vraiment pas pourquoi on parle de ça ». Pour la scientifique, cette information est bien connue du milieu :

« Le dernier record de chaleur est en effet survenu en 1997 lors du dernier “ El Niño ” [une anomalie thermique dans le Pacifique Sud caractérisée par une température élevée des eaux de surface, ndlr]. On a depuis ce qu’on appelle un plateau : sur toute cette période, on n’a pas eu de nouveau El Niño, mais plusieurs “ La Niña ”, un phénomène inverse qui a eu tendance à rafraîchir l’atmosphère. »

 

En réalité, les températures évoluent par paliers (plateaux), ce qui explique une certaine stabilité pendant des périodes variables avant une élévation brutale. Nous serions donc aujourd’hui dans un plateau qui a duré 17 ans

 

Ex pour les ours polaires, une autre intox diffusée sans recul

La réalité :

« Article pseudo-scientifique sur l’ours polaire : l’auteur de l’article a reconnu avoir bénéficié du soutien financier d’Exxon Mobil, de l’American Petroleum Institute et de la fondation de Charles G. Koch. Cet article, publié dans le Journal of Ecological Complexity et censé examiner les impacts du dérèglement climatique sur l’Arctique et les ours polaires, était présenté comme un « point de vue », et non comme une nouvelle recherche scientifique. En effet, il n’avait été soumis à aucune évaluation par les pairs. Des glaciologues et des spécialistes de l’ours polaire ont critiqué cette publication qui, selon eux, ne contient « aucune donnée scientifique nouvelle » et tire des « conclusions sans fondement ». Toutefois, de nombreux groupes financés par Koch et Exxon ont rediffusé en boucle les conclusions de l’article à travers leurs sites internet et d’autres supports média, soutenant que les ours polaires ne sont pas menacés par les changements climatiques. D’autres organismes financés par Koch ont annoncé qu’ils poursuivraient en justice le gouvernement américain s’il décidait de protéger l’ours polaire en le classant dans la liste des espèces en voie de disparition. »

 

Ex concernant le soi-disant débat sur l’origine anthropique du changement climatique

« La revue Environnemental Research Letters s’est penchée sur 4.000 articles rédigés par quelque 29.000 chercheurs ces 20 dernières années. Résultat : 97,1% des scientifiques concluent à la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique. »

http://iopscience.iop.org/1748-9326/8/2/024024/article

 

Des chercheurs tous complotistes bien évidemment (la thèse du complot à l’envers) ! Il faut donc nous faire croire que a) ce sont des nuls b) ce sont eux qui soufflent aux politiques des « solutions » impopulaires et ridicules…

 

Si l’on veut résister à « l’effet crado » (marque de fabrique des trolls), lisons « Les Marchands de doute » de Naomi Oreskes et Erik M. Conway

« Ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique »

 

« Notre produit, c’est le doute. » Les lobbys industriels (industrie du tabac, de l’énergie, du pétrole…) ont, à coup de milliards de dollars, élaboré une stratégie destinée à éviter toute réglementation de santé publique ou environnementale qui aurait pu nuire à leurs intérêts. Une stratégie toute simple, qui a consisté à nier en bloc les preuves scientifiques de la dangerosité du tabac, du DDT, de la réalité du trou de la couche d’ozone, des atteintes environnementales des pluies acides… 
Discréditer la science et les scientifiques, semer la confusion : grâce à l’aide d’un petit groupe d’« experts indépendants » et de médias naïfs ou complaisants, cette stratégie a fonctionné et fonctionne toujours. Pour preuve : le réchauffement climatique – l’enjeu le plus important pour la planète et ses habitants – continue, en dépit des innombrables travaux menés à son sujet, en dépit de ses effets qui commencent à se faire sentir, d’être taxé de… gigantesque supercherie.
Enquête aussi implacable qu’incroyable, l’ouvrage témoigne de l’importance des faits scientifiques dans le débat public, et conduit à une réflexion profonde sur la vulnérabilité de la société mondiale – la tactique, mise au point outre-Atlantique, s’exportant bien – face aux « marchands de doute ». 

Ex sur Agoravox :

- article pro nucléaire où l’un des commentateurs cache sa profession (ingénieur réacteurs et sûreté nucléaire) et nous affirme (le dire, c’est la vérité) que l’OPECST est indépendant.

Ex Mr Baldis30 qui nous dit avoir été sur une « liste verte » mais qui réfute les rapports du GIEC et prône la « renationalisation du nucléaire » sur un autre article, sans doute au nom de l’écologie pragmatique. 

Cette écologie là (au sens politique) nous « explique » aussi que refuser le nucléaire, c’est retourner à la bougie et que les gaz de schiste, c’est bon pour l’économie !

C’est cette fausse écologie qui ne veut aucune réglementation pour les lobbies mais qui s’emploie à régir notre vie intime dans ses moindres détails tout en défendant un système à bout de soufle.


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