On parle de jobs inutiles, mais qu’en est-il de la proportion de tâches inutiles dans les jobs désignés comme utiles ?
Je suis ingénieur chez un « grand » constructeur automobile.
On pourra déjà arguer que s’acharner à étudier sans cesse de nouveaux modèles de véhicules pour nourrir la fuite en avant du consommateur/endetté poussé à jeter aux oubliettes tous les 4 ans un produit qui devrait l’accompagner durant 2 bonnes décennies est en soi un travail inutile. Ce contre quoi je ne m’opposerai guère bien au contraire....
Mais revenons à nos moutons :
Cette entreprise, je l’ai connue de 2005 à 2009 et viens de signer un nouvelle fois au même poste depuis début 2013.
A vue de nez, le nombre de procédures pour la sortie du produit a plus que triplé.
Prenons comme exemple la Qualité : aujourd’hui je dois fournir plus de 3 fois le nombre de documents qui m’étaient imposés lors des « gateways » programme. Et en plus, ces gateways sont 2 fois plus nombreux. Ceci sur une simple période de 4 ans...
De plus une multitude de « ingénieurs » ont été embauchés pour superviser que les tâches ont bien été remplies. A ceci s’ajoute le fait que la programmation de nouveaux outils informatiques a été nécessaire. Il faut du temps à des formateurs pour apprendre aux neuneus dont je fais partie à les utiliser, une armée de « IT specialist » pour programmer, maintenir et débugger ces systèmes, des ingés-flics pour s’assurer que les systèmes sont bien utilisés, d’autres flics pour faire des rapports aux grands patrons, etc.
Résultat :
Pour la partie développement, 2005, je gérais 14 projets tout seul.
Aujourd’hui - et je ne compte pas les personnes suscitée- nous sommes 6 sur 1 seul projet équivalent en taille...
Tous comptes faits, je ne travaille aujourd’hui de manière « effective et utile » qu’au mieux 2h par jour...
Et le pire est que la Qualité des produits en 2013 (et tous les constructeurs sont logés à la même enseigne) est inférieure à celle de 2005...
Ah, aux pourfendeurs de la bureaucratie Gauloise, (dont je suis à mes heures...) ni l’entreprise, ni le lieu de mon travail n’a quoi que ce soit de français...