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Ces jobs inutiles

Le 11 septembre dernier, le magazine Challenges a peut-être voulu célébrer, avec l’humour qui le caratérise, le dixième anniversaire d’une brutale réduction de personnel : il a publié un petit papier intitulé : Ces jobs inutiles dont les entreprises se passeraient bien.

http://www.challenges.fr/management/20130911.CHA4158/ces-jobs-inutiles-dont-les-entreprises-se-passeraient-bien.html

L’article a été écrit par Madame Laure Emmanuelle Husson et mérite d’être cité.

« "These are what I propose to call 'bullshit jobs' " (c'est ce que je propose d'appeler des "jobs à la c..."). David Graeber, anthropologue et anarchiste américain n'y va pas avec le dos de la cuillère. Dans une tribune publiée le 17 août dernier et intitulée "Du phénomène des jobs à la c...", il critique fortement les métiers de services qui, selon lui, n'ont d'autre utilité que d'occuper autrui et lui éviter le chômage.

Ce n’est pas tous les jours que le magazine Challenges fait la publicité d’un anarchiste. Certes, il est aussi «  anthropologue et américain » . Mais on verra que Laure Emmanuelle «  n'y va pas avec le dos de la cuillère » non plus.

« Dans son collimateur, les professions rattachées aux ressources humaines, au management, aux relations publiques, à l'administratif, au conseil ou encore à la finance. En somme, toutes les fonctions appelées "supports" qui participent de manière non directe à la création de valeur dans une société. David Graeber les oppose aux "emplois productifs", directement liés à la fabrication et la commercialisation des biens. »

 

En réalité, le propos de David Graeber est un peu différent. Si on prend la peine de lire le texte qu’il a écrit au mois d’août, on comprend un peu mieux son point de vue et le postulat qu’il exprime dès la première ligne :

« En l'an 1930, John Maynard Keynes a prédit que, d'ici la fin du siècle, la technologie aurait suffisamment avancé que des pays comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis seraient parvenus à une semaine de travail de 15 heures ».

Puis il se demande pourquoi l’utopie de Keynes ne s’est jamais réalisée. Parce que, dit-il en substance, le choix a été fait de consommer plus, pas de travailler moins :

« Le dommage moral et spirituel qui découle de cette situation est profond. C'est une cicatrice sur notre âme collective. »

On voit que le point de vue de David Graeber n’est pas très éloigné de celui de Paul Lafargue quand il écrivait son Droit à la paresse en 1883 : il est historique, politique et même moral.

 

Mais ce n’est le point de vue qu’adopte Laure Emmanuelle. En effet, elle pourrait considérer la situation de la France ; rappeler que, il n’y pas si longtemps, un candidat à la Présidence de la République fut élu en proposant à ses électeurs de « travailler plus pour gagner plus » ; que, pour ses partisans, l’abrogation de la loi des 35h aurait permis d’éviter la défaite du président candidat cinq ans plus tard ; et que la nouvelle majorité n’en finit pas de parler de compétitivité.

Elle préfère aborder la chose du point de vue du management d’entreprise, et du management des ressources hummaines, en particulier. Ainsi, le titre qu’elle donne (ou qu’elle a laissé son manager donner à son papier :

Outre leurs coûts, les fonctions supports (RH, administratif, comptabilité...) nuiraient au bon fonctionnement des entreprises. C'est ce qu'affirment certains experts, avec des arguments chocs.

On remarquera l’emploi du conditionnel pour parler de l’emploi des ressources humaines. Son article est divisé en deux parties :

- Le sentiment d'être inutiles (un constat désabusé ?)

- Il est possible de supprimer toutes les fonctions supports (une conclusion abusive ?)

 

Le constat désabusé, c’est l’anarchiste américain qui l’exprime en ajoutant :

« « Qui es-tu pour dire ce que sont les emplois vraiment « nécessaires « ?  Ce qui est nécessaire de toute façon ? Vous êtes un professeur d'anthropologie, quel est le « besoin » de cela ? "(Et en effet, beaucoup de lecteurs tabloïd prendraient l'existence de mon travail comme la définition même des dépenses sociales inutiles.)

Si Laure Emmanuelle s’est posé la même question au sujet de son emploi de journaliste de Challenges, elle n’en dit pas un mot. Et comme elle ne travaille pas dans un tabloïd, elle donne la parole à un Français, expert en management des ressources humaines  :

« "Les services supports ne servent qu'à créer des contraintes pour justifier leur place. Ils rendent tout le monde malheureux. Ils constituent une plaie pour les entreprises", dénonce Jean-François Zobrist, expert auprès de l'association pour le progrès du management et auteur de livres. »

Cela commence aussi par un constat qui a déjà été fait par de nombreux salariés, même s’ils le formulent un peu différemment quand ils ont les mots pour le faire. Mais la journaliste emploie le verbe « dénoncer » pour définir le résultat de l’expertise de Jean-François Zobrist, dont elle dit qu’il est aussi « auteur de livres ».

Comme « journaliste », « expert » et « auteur de livres », ce sont peut-être des « jobs inutiles » , selon la formulation de Challenges (des « jobs à la con », « Bullshit Jobs », selon la formule de l’anarchiste qui est bien peu respectueux). Aussi, elle tient à préciser que son expert, loin d’être un agitateur un peu agité, est « Cet ancien directeur de Favi, leader mondial en fonderie sous pression d'alliage cuivreux » (…) et qu’il « parcourt la France entière pour expliquer comment il a supprimé l'ensemble des fonctions supports dans sa société. "Nous n'avons que des ouvriers, des commerciaux et 8 personnes qui s'occupent de l'administratif pour une entreprise qui a compté jusqu'à 600 salariés (400 aujourd'hui ndlr)", raconte-t-il. »

« Raconte-t-il », dit-elle, comme s’il racontait des histoires, cet expert ! Et sa rédaction se croit obligée de rappeler entre parenthèses que le nombre de ses salariés est passé de 600 à 400.

La difficulté est de définir les « fonctions support ». L’ancien directeur devenu expert ne dit pas ce qu’il a fait des différentes couches de management, de quelle façon s’est déroulée l’érosion des couches inutiles. Dans une entreprise de moins de 1000 personnes, les armées mexicaines ne peuvent prospérer abusivement. Mais dans les grands groupes, qu’ils soient publics ou privés, peuplés de fonctionnaires ou non, la situation, on le sait, est différente. Les  « fonctions support », selon le titre de l’article de Challenges, ce sont d’abord les RH, les administratifs, la comptabilité… Mais quand Jean-François Zobrist affirme qu’elles « ne servent qu'à créer des contraintes pour justifier leur place » , ne parle-t-il pas plutôt des différentes couches de management, surtout du « middle management » ? Les fonctions officielles de ces « managers » sont de manier, de manipuler, des chiffres et de rappeler des process, mais leurs fonctions réelles sont de se montrer de fervents supporters inconditionnels de leur entreprise, de son esprit et de sa culture.

Un autre expert cité par le magazine conseille les entreprises « pour réduire le poids de la hiérarchie et des fonctions support ». Il le dit presque crûment : "De plus en plus de patrons le demandent car ils se rendent compte que ça coûte très cher pour une valeur ajoutée limitée". Et pour finir, il déplore : "Il faut accompagner les entreprises vers plus de discussions et moins de reporting. Aujourd'hui les managers intermédiaires passent leur temps devant Excel à remplir des tableaux plutôt que de parler à leurs collaborateurs car en entreprise, on considère que discuter n'est pas du travail".[i]

Les deux experts ne sont pas tout à fait d’accord. L’un raconte, l’autre déplore. Et Laure Emmanuelle ? A-t-elle le sentiment d’être inutile et envisage-t-elle de mettre fin à sa fonction de « supporter » inconditionnel de l’entreprise,de son mythe et de son idéologie ?

 

 

Pour aller plus loin, comme on dit dans les journaux, on peut conseiller la lecture de quelques livres, Le droit à paresse (déjà cité), Travailler deux heures par jour et La gauche n’a plus droit à l’erreur où Michel Rocard et Pierre Larrouturou plaident pour la semaine de quatre jours (il faut bien commencer).

 

http://lentreprise.lexpress.fr/management-ecologique/pierre-larrouturou-la-gauche-doit-aujourd-hui-passer-au-plan-b_38144.html



[i] « Enseignant-chercheur à l'INSEEC, Damien Richard réalise des missions de conseil en entreprises pour réduire le poids de la hiérarchie et des fonctions support. "De plus en plus de patrons le demandent car ils se rendent compte que ça coûte très cher pour une valeur ajoutée limitée".

Pour lui, il y a un véritable enjeu à "redonner du sens à la notion de métier". Selon lui, il y a trop d'"organisations", c’est-à-dire de strates hiérarchiques qui empêchent un fonctionnement agile de la société. "Il faut accompagner les entreprises vers plus de discussions et moins de reporting. Aujourd'hui les managers intermédiaires passent leur temps devant Excel à remplir des tableaux plutôt que de parler à leurs collaborateurs car en entreprise, on considère que discuter n'est pas du travail", déplore-t-il. Et de montrer l'exemple de Google qui n'a quasiment pas de fonctions support, très peu de niveaux hiérarchiques et qui néanmoins connaît la réussite. »


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51 réactions à cet article    


  • Yohan Yohan 24 septembre 2013 12:54

    Vous voulez parler des emplois d’avenir smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 septembre 2013 12:57

      « En l’an 1930, John Maynard Keynes a prédit que, d’ici la fin du siècle, la technologie aurait suffisamment avancé que des pays comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis seraient parvenus à une semaine de travail de 15 heures ».

      Exact. L’homme n’a pas été créé pour travailler dans l’évolution, mais pour réfléchir. Il n’est pas fait pour les travaux lourds. Il existe encore des éléphants qui ont traversé l’évolution en partant du mammouth, des guépards pour courir.

      L’homme est fort dépourvu pour tous ces genres d’exercices physiques. Mais il invente des trucs que les autres êtres vivants n’avaient pas imaginés.

      « le choix a été fait de consommer plus, pas de travailler moins : »

      Tout à fait. et pourtant, il peut le faire. Le travail d’hier est dévalorisé par rapport au travail de la pensée, de l’innovation qui lui reste cher.

      Travailler dans l’amélioration de la vie reste un projet futur, après celui de l’allongement de cette vie.

      Beaucoup à faire dans pas mal de domaines technologiques et dans les sciences humaines avec la domotique par exemple.


      • L'enfoiré L’enfoiré 24 septembre 2013 13:01

        Mais cela devra passer par un bouleversement de la journée du travailleur.

        8 heures pour dormir, 2 heures pour se nourrir, 2 heures pour le plaisir, 4 heures pur l’éducation permanente, 2 heures de pour les enfants, 2 heures de réflexions pure, 4 heures de travail productif. 

      • Agor&Acri Agor&Acri 25 septembre 2013 13:23

        @ L’enfoiré,

        "Mais cela devra passer par un bouleversement de la journée du travailleur.

        8 heures pour dormir, 2 heures pour se nourrir, 2 heures pour le plaisir, 4 heures pur l’éducation permanente, 2 heures de pour les enfants, 2 heures de réflexions pure, 4 heures de travail productif. "

        Il y a de l’idée.
        Je vous propose ces quelques aménagements :
        - 8 heures pour dormir (ou 7 ou 9 selon les besoins de chacun, d’une traite ou fragmenté : nuit + sieste)
        - 2 heures pour se nourrir (manger attablé de préférence avec d’autres convives)
        - 4 heures de travail productif (contribution aux besoins de la collectivité 5 j/sem)
        - 2 heures pour l’éducation permanente (ça représente 42H/mois 5j/sem)
        - 2 heures pour ses enfants, ses parents, ses proches (liens sociaux, communication, anti isolement, anti jeux vidéos solitaires qui bouffent tout le temps libre, ...)
        - 3 heures de temps libre, sans aucun objectif assigné (ce qui n’empêche pas de les consacrer par exemple à un projet qui nous tient à coeur)
        - 1 heure de réflexion pure (philosophie, spiritualité, prise de recul, projection de soi dans le futur, ... 5j/sem)
        - 2 heures liées aux contraintes domestiques (ménage, lessive, courses, transport, ...)

        Sachant que, bien évidemment, rien n’empêche que le temps consacré à ses enfants, ses parents, ses proches soit en même temps du temps de loisirs (promenades, tourisme, jeux de société, ...)

        Et tout cela en faisant bien sûr primer l’esprit sur la règle,
        car il n’y aurait rien de pire que d’instaurer un totalitarisme du « comment bien vivre »
        alors que l’objectif vise simplement à proposer une bonne « hygiène » de vie (mentale, physique et relationnel) .
        N’est-ce pas ?


      • Buddha 24 septembre 2013 12:58

        pour moi, les jobs inutiles ont une utilité, ils sont là comme courroie de transmission et de surveillance de ce qui est fait collectivement, pour en acheminer le plus vers le particulier privé, vers le moins de particuliers possible en haut de la pyramide, qui comme chacun le sait se construit par le haut d’abord....ce sont des moyen de captage(vol) du vrai travail....en échange ils, .....les jobs inutiles et ils sont très très nombreux à chacun de le voir ! ..ils recevront 3 francs et 6 six de plus que le vrai travailleur pour les plus « petits » et beaucoup plus plus on remonte vers le haut.....il y a ainsi une aspiration invisible du résultat du travail toujours collectif, invisible pour qui ne regarde jamais

        tout ceci est encore et toujours dans l’intérieur de la société marchande de profit ,dont le but est le captage maximum du résultat du travail ou le collectif est totalement incontournable donc le vol de ce qui nécessite un collectif uni pour être fabriqué, et sans lequel rien ne serait fabriqué....on ne peut ôter le collectif,par contre on peut très bien se passer de l’individualiste leader...le groupe uni est intelligent, cela dit nous sommes désunis donc nous sommes ???...la fabrication collective correspond quasiment à toutes les activités humaines...sauf hobby personnel et encore.......pour faire mon jardin , je ne fabrique ni les outils, semences, et tout le reste, même là le collectif prévaut...avant tout le reste..
        salutations...


        • L'enfoiré L’enfoiré 24 septembre 2013 13:04

          Bonjour Buddha,

           Qu’est ce que vous entendez par « jobs inutiles » ?
           La question doit être posée et définie avant de répondre.
           Peut-être le mot ’inutile" lui-même n’a pas le même sens chez vous que chez moi.

        • Buddha 24 septembre 2013 13:51

          Bonjour Buddha,

           Qu’est ce que vous entendez par « jobs inutiles » ?
           La question doit être posée et définie avant de répondre.
           Peut-être le mot ’inutile« lui-même n’a pas le même sens chez vous que chez moi.

          tout à fait...........il aurait peut être même été »intelligent« de parler de job à intérêt vital ,desquels on ne peut se passer pour survivre., genre agriculteur ,etc ..la pyramide sociétale imposée demande du fait qu’elle soit imposé en partie , (elle est aussi acceptée en partie)beaucoup de monde pour la surveillance et le captage de la valeur finale en argent des produits fait par un collectif...tous les emplois dans ces créneaux de surveillance »policière" des gens au travail mais aussi dans le civil pour bien obéir etc etc et ces crénaux de captage des liquidités..banques, comptabilité de l’argent, les métiers de la carotte et du bâton donc peuvent etre considéré comme inutiles en absolu dans un monde collectif uni de partage....
          un métier inutile peut donc être défini par la comparaison entre une société collective volontaire juste de partage et de considération mutuelle et une société comme la notre qui est collective de fabrication car il n’y a aucun autre choix possible, mais qui n’est ni volontaire, ni de partage juste, ni de considération de l’autre et dont la finalité est d’en prendre le plus possible sur le dos du collectif incontournable .....ou dit autrement la pseudo compétition(truquée) dans la société oblige à créer des jobs supplémentaires qui n’existeraient pas dans un monde volontairement collectif de partage sur les besoins vitaux par et pour tous.....à chacun de voir si il s’y trouve smiley


        • San-antonio San-antonio 29 septembre 2013 21:06

          Jobs vitaux : il suffit de jeter un rapide coup d’oeil à la Pyramide de Maslow pour les lister....


        • claude bonhomme claude bonhomme 24 septembre 2013 13:23

          Diantre ! Après plusieurs refus, AGORAVOX publie une de mes contributions.

          A t elle été jugée plus utile, plus d’actualité, que les autres ?

          PROMOTIONS ET COMMOTIONS est toujours en attente de validation depuis deux ou trois jours.

          Et je viens de proposer pour la 4ème fois (je crois) LA LECTURE DANGEREUSE ET PEU CONVENABLE DU FIGARO.

          J’ai la faiblesse de penser que ces contributions ne sont pas tout à fait inutiles.


          • L'enfoiré L’enfoiré 24 septembre 2013 13:55

            Bonjour Claude,

             Ecrire, un travail inutile ?
             Je me le suis souvent demandé plus d’une fois. « Ecrit_vain », comme disait l’autre.
             J’ai quitté cette antenne après en avoir compris la finalité secrète pour ne plus être que sur ma base de lancement. Mais je viens par ici pour « m’amuser » ou « m’informer » à la lecture d’autres rédacteurs. 
             Le travail inutile serait de croire que l’on essaye par cet intermédiaire d’influencer qui que ce soit.
             Je l’ai tellement de fois écrit sur tous les tons.
             
             Vous parlez de travaux inutiles. J’attends la réponse de votre commentateur précédent.
             Mais en attendant, je vais donner mon opinion.
             Dans le temps, chez nous, il y avait une émission télé très suivie qui s’appelait « Les travaux inutiles ».   Elle va revenir.

              Qu’est-ce qui est inutile ?
              Ce qui n’apporte aucun plus après sa réalisation.
              A la base, un manque d’études de marché, une utopie mal comprise...
              Faire les choses quand cela ne sert à personne et qui a nécessité de la main d’oeuvre et des matières premières, ça c’est inutile.
              Etre efficace, intelligent, c’est d’avoir le bon goût de comprendre avant réalisation. 

          • anomail 24 septembre 2013 14:04

            De toutes façons la fin du pétrole approchant, d’ici à une vingtaine d’années une sorte sélection naturelle risque fort d’avoir lieu entre ceux qui qui ont des talent et/ou des compétences utiles et les autres, ce qui est souvent sans rapport avec les emplois qu’ils occupent actuellement.

            On verra alors toute la différence entre occuper un emploi pour toucher un salaire et travailler pour remplir son assiette. Je ne nie pas qu’il y ait déjà des tas de gens qui vivent déjà comme ça, mais pour l’instant le rapport reste indirect dans les pays « développés ».

            Pour ma part je suis parfaitement conscient d’occuper un emploi abyssalement inutile (mais néanmoins très demandé pour l’instant), mais je ne me fais aucune illusion concernant son avenir et je prends soin de développer des compétences utiles à ma subsistance dans le futur (bricolage, réparations, jardinage, énergies renouvelables et peut-être même armement (je n’ai pas encore décidé).


            • L'enfoiré L’enfoiré 24 septembre 2013 14:13

              Anomail,


              «  je suis parfaitement conscient d’occuper un emploi abyssalement inutile (mais néanmoins très demandé pour l’instant) »

              Là, vous en avez dit trop ou trop peu.
              Laissez-nous juger avant de le définir.
               smiley
               

            • anomail 24 septembre 2013 14:20

              Et j’ai même pas honte smiley


            • anomail 24 septembre 2013 14:34

              Disons que je m’occupe d’améliorer la productivité dans un monde qui produit trop.


            • tiloo87 tiloo87 24 septembre 2013 14:44

              Travaillant dans une service de ressources humaiens (effectivement considéré comme non productif dans mon entreprise, tournée vers le commercial), j’ai du mal à comprendre ce raisonnement.
              Notre travail consiste à prendre en compte les recrutements, les démissions, les fins de contrat, les heures sup, les absences(congés, maladie, maternité...), les augmentations, les temps partiels, les situations familiales etc...pour qu’à la date mensuelle fixée, tout le monde soit payé de la manière la plus juste possible.(sans parler du « reporting » indispensable au pilotage de l’entreprise.)
              Je ne vois pas comment ce travail serait dispensable ou créerait des contraintes, sinon rappeler les contraintes existantes.


              • anomail 26 septembre 2013 11:14

                Et bien, tout est dans votre commentaire.

                Votre emploi n’existe que parce que la législation est trop complexe, ce qui fini par nécessiter artificiellement l’emploi d’une personne spécialisée comme vous, et en passant qui noie le travailleur qui est plus ou moins obligé de se reposer sur votre bonne humeur pour toutes ces questions, ce qui in fine vous donne un certain ascendant sur lui.

                Cette législation émane de gens dont c’est le métier de faire des lois. Donc pour justifier leur place (comme vous et moi le faisons), ils font des lois. Tous le temps.

                Le reporting, quant à lui, a commencé à gangréner sérieusement les entreprises depuis une quinzaine d’années.

                On nous explique que c’est pour « piloter les performances de l’entreprise ».

                C’est parfois vrai dans le cadre de la démarche qualité (la vraie, celle qui consiste à éviter d’utiliser les ressources de l’entreprise à produire des produits défectueux), mais en réalité la plupart du temps cela consiste surtout à permettre aux financiers de surveiller les travailleurs.

                En pratique ça ne sert à rien car souvent les chiffres sont pipautés en amont (les travailleurs ne sont pas fous) et en aval de compte on fait dire aux chiffres ce que l’on veut.

                Mais de toutes façon ça fait souvent perdre du temps à tout le monde en mettant en place des « procédures » là ou un peu de bon sens suffirait.

                Si quelqu’un vous demande la mise en place d’un « indicateur », demandez-vous ce qu’il cherche à prouver (et oui !). Ainsi vous orienterez votre étude de façon à lui donner directement ce qu’il veut et vous économiserez du temps que vous pourrez consacrer à des tâches plus utiles.

                Une partie de mon boulot consiste justement à ça : trier le bon grain de l’ivraie dans toutes les procédures et tâches de reporting qui sont imposée à mes collaborateurs. En pratique, 70% son à mettre à la poubelle.

                Il y a même des gens qui remplissent des tableurs et/ou des formulaires alors que plus personne le les lit, la personne à qui ces informations sont destinées ne faisant plus partie de la société depuis longtemps. Mais on continue à remplir la paperasse, par habitude.


              • LE CHAT LE CHAT 24 septembre 2013 15:09

                39 ministres parce que s’il y en avait eu 40 , Flamby serait Ali Baba , il doit y en avoir de nombreux qui servent à rien dans le tas ...... smiley


                • Luc le Raz Luc le Raz 24 septembre 2013 18:51

                  Et que dire alors des 350 sénateurs - 577 députés ? On y trouve même des repris de justice. Si, si.... smiley


                • appoline appoline 24 septembre 2013 20:28

                  Il est vrai que si nous devions lister les postes inutiles dans l’administration et le gouvernement, nous aurions du taf pour écrire tout cela.


                  On devrait les mettre à bosser aux champs pour qu’ils se rendent utiles à la société parce que là, pour certains, j’ai un sacré doute

                • Francis, agnotologue JL 24 septembre 2013 15:22

                  Cet article est intéressant pour les questions qu’il soulève.

                  J’en vois au moins deux, la première concerne les tâches dites support.

                  Cette question nous ramène à la notion de ’’cœur de métier’’. La mode a été d’externaliser tout ce qui n’était pas lié au cœur de métier. Pourquoi pas, en effet ?

                  Mais aujourd’hui que les entreprises ont toutes le même objectif - Peugeot ne fabrique pas des voiture pas plus que Novartis des médocs, tous deux produisent des profits - la question pour les gestionnaires, est évidemment : comment dégager le maximum de profits.

                  Et ceci nous renvoie directement à la seconde question posée par David Graeber cité par claude bonhomme : ’’pourquoi l’utopie de Keynes ne s’est jamais réalisée. Parce que, dit-il en substance, le choix a été fait de consommer plus, pas de travailler moins ’’

                  Pour ma part, je ne crois pas que le choix a été fait de consommer plus : ça c’est la conséquence du vrai choix qui a été fait, à savoir : dégager davantage et toujours plus de profits. Et la logique pour dégager plus de profits c’est plus de travail, plus de production, plus de croissance, plus de déchets (cf. obsolescence programmée), etc.

                  Tant que le profit sera maître du jeu - Et Satan conduit le bal - les choses iront comme dit l’expression consacrée, de mal en pis.

                  Le Veau d’or est toujours debout


                  • Ruut Ruut 24 septembre 2013 15:33

                    C’est vrais que la qualité n’existe plus.
                    Ou est extrêmement rare.


                    • claude bonhomme claude bonhomme 24 septembre 2013 17:16

                      L’écriture de l’article a été inspiré par l’article insipide de Challenges qui semblait prendre appui sur l’anarchiste américain. Mais on voit bien que l’anarchiste et la journaliste ne disent pas la même chose.

                      L’Américain est dans la tradition de la réduction du temps de travail : de Lafargue à Larrouturou en passant Le Manach et la CFDT gauchisante d’ADRET.

                      La journaliste française donne la parole à des cost-killers toujous prêts à dégraisser. Mais leurs démonstrations sont grossières. Ils affirment l’inutilité des « fonctions support » comme les RH, c’est pour pour mieux masquer le rôle des managers qui ne sont que des « supporters inconditionnels » de leur entreprise. Plus précisément, en ce qui concerne les RH, il faut distinguer les exécutants qui traitent la paie, les congés... et les « responsables » de la communication interne, du marketing, des directions métiers dont les actions ne sont pas seulement inutiles, parfois, mais carrément nuisibles.



                      • Nuccia Nuccia 24 septembre 2013 18:43

                              L’auteur présente les « managers » et autres colonels de l’armée mexicaine dans leur utilité fondamentale : celle qui consiste à donner à leur subordonnés la pauvre envie de leur ressembler comme détenteurs d’un pouvoir illusoire . Ainsi les forcenés du « travailler plus » et autres détenteurs du capital peuvent -ils reproduire cette inutilité de base consistant à maintenir les citoyens - comme travailleurs - hors du temps de la réflexion , des plaisirs et de la création .


                        • appoline appoline 24 septembre 2013 20:30

                          Sauf qu’une partie non négligeable de gens, n’ont rien à foutre du pouvoir et ses pseudo valeurs qu’il véhicule et sur ces gens là, il n’y a aucune prise, vraiment aucune



                        • Jules Elysard Jules Elysard 24 septembre 2013 19:24

                          La révolte des seniors contre les jeunes requins de la finance.




                          • gogoRat gogoRat 24 septembre 2013 20:20
                            • Tout d’abord : c’est quoi, le travail ?
                              Il y a deux sortes de travail : premièrement, déplacer de la matière sur ou près de la surface de la terre ; deuxièmement, demander à d’autres personnes de le faire. La première sorte est désagréable et mal payée ; la seconde est agréable et hautement payée. La deuxième sorte de travail est susceptible d’extensions infinies : il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils quant à ce que l’on devrait donner comme ordres. D’habitude deux sortes opposées de conseils sont donnés simultanément par deux organisations humaines différentes ; c’est ce qu’on appelle la politique. La compétence exigée pour cette sorte de travail n’est pas la connaissance des sujets à propos desquels on donne le conseil, mais la connaissance de l’art rhétorique persuasif et de l’écriture, c’est à dire de la publicité ...

                             La petite bibliographie associée à cet article a oublié cet ouvrage de poids du philosophe

                            B. Russel : éloge du temps libre

                            => http://okidor.free.fr/reflects/file/elogeDeLoisivete.pdf


                            • Jules Elysard Jules Elysard 24 septembre 2013 21:01

                              @ l’auteur


                              Je suis allé voté sur vos articles en attente de validation. J’avais d’ailleurs déjà voté pour celui « sur » le Figaro« cet été parce que je le trouve assez amusant quoique un peu second degré pour Agoravox. Et j’avais voté aussi pour vos premières moutures de PROMOTIONS. Vous avez d’ailleurs pris cette fois le prétexte de ce suicide qui m’a inspiré DE LA MISERE EN MILIEU DIRIGEANT.

                              Résultat provisoire des votes :
                              LA LECTURE DANGEREUSE DU FIGARO : 7 - 4 = 3
                              PROMOTIONS ET COMMOTIONS : 10 - 6 = 4

                              Mais si vous avez des fidèles pour vous soutenir, vos »adversaires" sont aussi très fidèles au rendez-vous , mon vieux. Je suis persuadé que deux votes négatifs ont suivi immédiatement mes votes positifs. Des modérateurs sont à l’affût, ou alors c’est le site lui-même qui met en place automatiquement des votes négatifs dès lors qu’un article qui n’est pas le style d’AGORAVOX atteint un score de 4.

                              Votre côté ancien élève des Jésuites, je vous l’ai déjà dit !


                              • Kindred Kindred 24 septembre 2013 21:13

                                @ Jules Elysard


                                Vous avez à moitié raison seulement dans votre analyse paranoïaque.

                                Seul PROMOTIONS ET COMMOTIONS a bénéficié d’un vote négatif immédiat et son score est toujours de 4 puisque j’ai porté les votes positifs à 11.

                                Quant à l’autre, avec mon vote, il vient d’atteindre un score de 4

                                • beo111 beo111 24 septembre 2013 22:19

                                  Ces jobs inutiles signent une victoire démocratique des actionnaires. Sans eux les inactifs seraient ultra-minoritaires dans l’entreprise.


                                  • Jules Elysard Jules Elysard 24 septembre 2013 22:52
                                    @ l’auteur
                                    Je reviens sur le fond du sujet, le travail et le salarial, et les notions de « jobs utiles » et « jobs inutiles » . C’est en somme le sujet du CAPITAL de Marx, et même de LA RICHESSE DES NATIONS de Smith.
                                    Vous précisez à 17h16 : « on voit bien que l’anarchiste et la journaliste ne disent pas la même chose. »

                                    Oui, ce que fait la journaliste, c’est très banal. Elle entend détourner le propos de l’anarchiste et donne la parole aux cost-killers. C’est ce que font depuis toujours les promoteurs et les défenseurs du système capitaliste. 

                                    Lafargue chantait LE DROIT A LA PARESSE. Le « management » invente les « jobs inutiles ».

                                    Le manifeste communiste envisageait L’ABOLITION DU SALARIAT. Le capitalisme triomphant invente l’abolition des salariés et promeut un modèle de collaborateurs bénévoles, mais actionnaires de leur entreprise.

                                    Les écologistes mettent en garde sur l’épuisement de la terre par l’activité économique. Les économistes invente LE DEVELOPPEMENT DURABLE... DU CAPITALISME.

                                    • alinea Alinea 24 septembre 2013 23:55

                                      Il y a plein d’emplois inutiles ! mais cela dépend pour qui ; mais disons pour « la masse ! » : tous les emplois qui brassent de l’air pour ventiler les patrons ; tous les emplois de publicité, de com, il y en a tellement que certains n’ont même pas de nom, ne peuvent être définis simplement ; ce but de multiplier les rouages complices du pouvoir prend sa source dans les facs où les UV elles-mêmes n’ont plus de nom ; le peuple travaille encore utilement, pour rien, je veux dire pas un rond ; tous ceux qui se font de la thune sont parfaitement inutiles !!
                                      Mais aussi « on » fait travailler le peuple, non seulement inutile mais nuisible : les élevages en batterie, les abattoirs, le nucléaire, le bétonnage, le goudronnage, enfin, vous voyez !
                                      Pendant ce temps-là, des tas d’ouvrages indispensables ne se font pas, des services publics ne sont plus rendus, enfin.. vous voyez ! smiley
                                       smiley


                                      • chmoll chmoll 25 septembre 2013 07:52

                                        t’en a aussi 577 , à + de 10.000€ par mois


                                        • claude bonhomme claude bonhomme 25 septembre 2013 08:22

                                          Alinéa et Jules Elysard
                                          Vous dites un peu la même chose, mais autrement. Et vous complétez mon propos.

                                          Jules Elysard et Kindred,
                                          Merci d’avoir voté pour la publication de mes petites contributions. Mais je crois que ça ne suffira pas car le webmaster ne doit pas les trouver assez « sexys » pour le site. Pourtant les lecteurs du Figaro pourraient découvrir un Figaro qu’ils ne connaissent pas, s’en offusquer et se déchaîner dans des réactions péremptoires comme sur votre PAUVRE SORAL.


                                          • realTMX 25 septembre 2013 11:26

                                            Il y a tellement de jobs inutiles dans ce monde :
                                            -> Sénateur
                                            -> Député
                                            -> Ministre
                                            -> Président de la république
                                            -> Journaliste dans les média de masse
                                            etc...


                                            • baldis30 25 septembre 2013 11:30

                                              S’il n’y avait pas les amplois inutiles comment les politiciens pourraient -ils trouver une place pour leurs protégés .
                                              le dialogue que j’ai déjà exposé dans une remarque sur nun autre sujet peut se résumer ainsi. 

                                              Monsieur le directeur , j’ai le fils ( ou la fille) d’un de mes amis qui est au chômage, pourriez vous l’embaucher , certes il ne sait rien faire mais il a beaucoup de bonne volonté et le travail qu’on lui donnera il le fera bien

                                               Comme le directeur tient à sa place, voire à la breloque en forme de médaille, il reçoit la personne, puis l’ayant jugé , se dit ....ouf je vais le mettre à la com, au relevé des compteurs, au contrôle des poubelles ou autre service semblable, parce que si je le mets à la production ça va être la catastrophe j’ai pas besoin de ça !

                                              En résumé « il (elle) ne sait rien faire mais il le fera bien »


                                              • Jules Elysard Jules Elysard 25 septembre 2013 13:47

                                                          Cette question de l’inutilité de certains travaux me paraît ,mine de rien, une des questions centrales de notre survie car le dogme de la « crôa-ssance » exige une fuite en avant et un pillage ininterrompu des ressources ( cf l’actuel enjeu des gaz de schiste ).

                                                 A force on finit par comprendre que ce n’est pas l’économie qui est en crise mais l’économie qui est la crise : son hégémonie comme pseudo science et réel contrôle de tous les aspects de la vie . Ce n’est pas que nous manquions de travail , plutôt il y a trop de travail , consacré à produire des milliards de tonnes de marchandises totalement inutiles , polluantes , obsolètes dès leur vente .... Pour imposer ce règne de l’économique il a fallu , dans les siècles passés, recourir à l’exclusion de tous les oisifs , fous et marginaux résistants aux travaux forcés ; il a fallu les guerres pour éliminer la main d’oeuvre « en trop » et relancer la production . Pour perpétuer cette idéologie du travail salvateur qui -la nouvelle économie cybernétique-compte-t-elle éliminer ?


                                                • jef88 jef88 25 septembre 2013 15:16

                                                  TEMOIGNAGE
                                                  en 1971 j’étais chef de fabrication dans une usine de production..
                                                  il y avait 250 ouvrières à la production 5 contremaitresses , 5 employées : approvisionnement, planning gestion de production. (taux d’improductifs en production 4%)... on connaissait la production et productivité de chaque personne et , le cas échéant en cinq minutes on pouvait savoir qui avait fait un défaut de fabrication.

                                                  je suis repassé dans cette affaire en 1994.
                                                  il y avait 48 ouvrières à la production, 3 contremaitresses , 10 employées : approvisionnement, planning gestion de production.... tout cela avec un super service informatique de 2 personnes.. (taux d’improductifs en production 30%)

                                                  maintenant la boite est fermée !

                                                  problème : ce n’est pas un cas isolé c’est à l’image de notre industrie !
                                                  nous avons une magnifique productivité mais elle est mangée par la paperasse ! ! !


                                                  • claude bonhomme claude bonhomme 26 septembre 2013 13:08

                                                    J’ai bien aimé les témoignages d’Anomail et Jef. Elles complètent les miennes.



                                                      • claude bonhomme claude bonhomme 26 septembre 2013 13:12

                                                        Je veux dire : les miens.

                                                        Peut-on penser que Pierre Wauthier avait conscience de l’inutilité de son « emploi », voire de sa nocivité.
                                                         
                                                        Il était directeur financier de Zurich Insurance Group et s’est donné la mort fin août. Jean Marc Vittori, qui était son ami, s’en est fait l’écho dans son éditorial du 10 septembre. « La mort de Pierre, écrit-il, ne relève donc pas du fait divers. Elle s’explique sans doute largement par des enjeux de pouvoir dans une grande entreprise mondiale. ».

                                                        Il y a quelques mois, j’avais moi aussi, mais avec une audience moindre que lui, évoqué cette question de « la mort volontaire » au seins des entreprises sous le titre : Se suicider est un manque de savoir être, mais c’est aussi une façon de faire savoir. Je rappelais les notions japonaises de Harakiri et de Karochi, cette dernière étant nommée :

                                                        - « burn-out » par les anglo-saxons.

                                                        - « Brûlure de l’idéal » par des universitaires français

                                                        - « syndrome d’épuisement professionnel » par des spécialistes de la santé.

                                                         

                                                        Cette fois, « la mort volontaire » venant couronner une carrière brillante, une promotion sociale réussie, j’aborderai le problème du point de vue de l’évolution professionnelle. On pourrait tout aussi bien intituler cet article : Psychologie des promotions (et promotion de la psychologie)

                                                         

                                                        • claude bonhomme claude bonhomme 26 septembre 2013 13:13

                                                          Peut-on penser que Pierre Wauthier avait conscience de l’inutilité de son « emploi », voire de sa nocivité ???

                                                          C’était une question.



                                                            • cardom325 cardom325 29 septembre 2013 12:23

                                                              Déterminer ce qui est utile ou non utile relève d’un jugement de valeurs

                                                              ex : je ne suis pas fumeur , je trouve inutile de soigner un fumeur, encore pire de produire du tabac , ou bien, je n’ai pas d’ ipad, ou d’iphone, donc inutile d’en produire puisque à titre personnel , je n’en ai pas besoin .....
                                                               en ce qui concerne les gratte papier , dont j’ai fait partie, ils seraient inutiles si l’humain était parfaitement honnête et considérait que participer au bien être collectif est un devoir et que truander le fisc et autres procure une économie , mais aussi une jouissance

                                                              Mais la perfection n’est pas de ce monde, elle est du domaine de l’ Inengendré, le barbu céleste qui nous fait prendre sa vessie pour une lanterne


                                                              • Luc le Raz Luc le Raz 29 septembre 2013 14:04

                                                                 Jobs inutiles ou jobs nuisibles ? « Ressources humaines » quand on sait que ces ressources ne sont que des « variables d’ajustement »....  smiley Quel cynisme !


                                                                • San-antonio San-antonio 29 septembre 2013 22:27

                                                                  On parle de jobs inutiles, mais qu’en est-il de la proportion de tâches inutiles dans les jobs désignés comme utiles ?
                                                                  Je suis ingénieur chez un « grand » constructeur automobile.
                                                                  On pourra déjà arguer que s’acharner à étudier sans cesse de nouveaux modèles de véhicules pour nourrir la fuite en avant du consommateur/endetté poussé à jeter aux oubliettes tous les 4 ans un produit qui devrait l’accompagner durant 2 bonnes décennies est en soi un travail inutile. Ce contre quoi je ne m’opposerai guère bien au contraire....
                                                                  Mais revenons à nos moutons :
                                                                  Cette entreprise, je l’ai connue de 2005 à 2009 et viens de signer un nouvelle fois au même poste depuis début 2013.
                                                                  A vue de nez, le nombre de procédures pour la sortie du produit a plus que triplé.
                                                                  Prenons comme exemple la Qualité : aujourd’hui je dois fournir plus de 3 fois le nombre de documents qui m’étaient imposés lors des « gateways » programme. Et en plus, ces gateways sont 2 fois plus nombreux. Ceci sur une simple période de 4 ans...
                                                                  De plus une multitude de « ingénieurs » ont été embauchés pour superviser que les tâches ont bien été remplies. A ceci s’ajoute le fait que la programmation de nouveaux outils informatiques a été nécessaire. Il faut du temps à des formateurs pour apprendre aux neuneus dont je fais partie à les utiliser, une armée de « IT specialist » pour programmer, maintenir et débugger ces systèmes, des ingés-flics pour s’assurer que les systèmes sont bien utilisés, d’autres flics pour faire des rapports aux grands patrons, etc.

                                                                  Résultat :
                                                                  Pour la partie développement, 2005, je gérais 14 projets tout seul.
                                                                  Aujourd’hui - et je ne compte pas les personnes suscitée- nous sommes 6 sur 1 seul projet équivalent en taille...

                                                                  Tous comptes faits, je ne travaille aujourd’hui de manière « effective et utile » qu’au mieux 2h par jour...

                                                                  Et le pire est que la Qualité des produits en 2013 (et tous les constructeurs sont logés à la même enseigne) est inférieure à celle de 2005...

                                                                  Ah, aux pourfendeurs de la bureaucratie Gauloise, (dont je suis à mes heures...) ni l’entreprise, ni le lieu de mon travail n’a quoi que ce soit de français...


                                                                  • Nuccia Nuccia 30 septembre 2013 19:38

                                                                            Jolie contribution au débat ; pour moi , à l’hôpital , l’histoire est un peu semblable . Je vois aujourd’hui des infirmières passer bien trop de temps à « saisir » et « tracer » les données et les actes . Il arrive que l’activité principale se résume à « écrire » ce qu’il serait souhaitable que le patient reçoive en matière de soins et d’informations !


                                                                  • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 4 octobre 2013 23:42

                                                                    Le revenu de base inconditionnel devient donc de plus en plus d’actualité.


                                                                    • extralucide 17 octobre 2013 01:19

                                                                       Revenu de Base=Nouvel Ordre Mondial ????

                                                                       On ne parle que de positif ,de bonne chose ,mais c’est Walt Disney ?le monde des Bisounours ??


                                                                    • Emmanuel Coux Emmanuel Coux 4 octobre 2013 23:50

                                                                      L’article de Graeber a eu un écho retentissant, plusieurs média se sont mis à écrire sur les bullshit jobs. Un des plus intéressants est celui de Slate : http://www.slate.fr/story/76744/metiers-a-la-con

                                                                      Avec le lien sur la traduction en Français de l’article de Graeber :

                                                                      http://www.lagrottedubarbu.com/2013/08/20/emplois-foirreux-bullshit-jobs-par-david-graeber/

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