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Commentaire de Christian Labrune

sur Je vous plains, monsieur Valls


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Christian Labrune Christian Labrune 1er octobre 2013 10:20

@Bubble
Je confirme votre propos. Il suffit en ce moment de monter de la République vers Belleville pour voir ici et là des familles installées à même le trottoir sur des matelas crasseux avec des enfants en bas âge. On ne s’étonnera pas que des enfants élevés de cette manière ne trouvent rien de mieux ensuite que de se mettre à plusieurs pour détrousser les passants ou les voyageurs du métro qui n’ont pas encore compris qu’on ne doit rien laisser traîner dans les poches basses de sa veste. Rappelons que les gardiens du Louvre, au début de l’été, ont subitement exigé la fermeture du musée : ces exactions avaient lieu jusque sous la pyramide.
Il y a une dizaine d’années, je trouve une grosse bague en or (apparemment !) au bas de la grille qui entoure la place des Vosges. Je la porte au commissariat de la rue aux Ours et là, carrément, on se fiche de moi et on me dit de la garder, sans plus d’explications. Quelques jours plus tard (la chose était encore dans ma poche), comme je traversais la cour du Louvre, un type me dépasse, se baisse et me montre une grosse bague en or, la même, me proposant de me la céder pour quelques dizaines d’euros. Depuis, il est très rare (et chacun pourra aisément le vérifier), lorsque je passe dans ce quartier très touristique avec un appareil photo qui me fait ressembler à un touriste, qu’on membre (homme ou femme) de la communauté Rom ne se baisse pas devant moi pour me montrer la même chose. La dernière fois, c’était la semaine passée. Oh, leur dis-je, c’est une bague en or, et elle est très lourde ! Il faut la porter au commissariat ! Ca, ce n’est pas bien grave et ça m’amuse plutôt ; je me dis que le touriste qui accepte de devenir recéleur est bien aussi malhonnête que peuvent être cons ceux qui s’attroupent en grand nombre rue de Steinkerque, autour des cartons des joueurs de bonneteau, lesquels, il faut le dire aussi, ne sont pas tous des Roms.
Les utilisateurs de la ligne Nation-Dauphine ont probablement tous été témoins d’un spectacle affligeant : un pauvre homme affecté d’un pied-bot, en short pour montrer des jambes complètement tordues qui peuvent à peine le soutenir, pieds nus et d’une saleté repoussante, parcourt inlassablement les voitures qui communiquent toutes entre elles sur cette ligne en hurlant une espèce de complainte incompréhensible. Il s’accroche un moment à la barre verticale qui est devant chaque porte et vous regarde fixement jusqu’à ce que vous mettiez la main à la poche. Comparés à ce pauvre homme, les mendiants de Brueghel paraissent des privilégiés.
La misère de ces populations serre le coeur, et on se dit qu’il faudrait faire quelque chose, mais quoi ? Il est très évident que cela ne peut passer que par l’éducation, et cela ne se fera pas en dix ans. Mais on ne peut certainement pas considérer que ce mode de vie constitue une « culture » particulière qu’il faudrait accepter telle quelle en France et laisser perdurer. C’est pourtant ce que semblent vouloir dire les bonnes âmes qui ont rarement vu ces sortes de spectacles, préfèrent ne pas y penser et se réfugient dans des rêveries purement mythologiques.


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