Très beau texte Nabum.
Ils partent, ils partent, comme nous l’avons fait.
La maison se vide, et devient grande, si grande, trop grande, et nous plus vieux, toutes ces chambres vides, on s’y perdrait presque. Peut-être pour de vrai si Alzheimer nous rend visite prochainement.
Que faire de toutes ces choses, ces meubles, ces bibelots, ces jouets. On ose y toucher, même pour faire les poussières, des fois qu’ils veuillent en récupérer pour leur propres enfants, un jour... « mais non papa, c’est Has Been tout ça ! ». On regarde la poubelle en bas dans la cour... « mais non, c’est impossible, cette peluche au poil rappé est plus chargée d’histoire que tout ! ». Alors les choses demeures, et on referme les portes.
Soupir...
Peut-être, a t’on l’espoir, que les petits enfants auront un autre avis sur la question, et qu’ils partiront tout heureux serrant contre eux la relique à coté de laquelle maman ou papa s’endormaient.
Les départs on commencés, le temps se fige peu à peu dans les pièces inoccupées, et quand partira mon dernier. Nous n’auront plus qu’une pendule à remonter, la notre, égrenant ce qu’il nous restera.
Si la nostalgie est dangereuse, elle réchauffe aussi nos âmes en ravivant la petite flamme du souvenir lorsque personne n’est plus là pour le faire. Elle est à notre image cette nostalgie, proportionnelle à notre histoire, on ne peut y puiser que ce qu’on y a versé, elle ne nous surprend pas, c’est juste un capital souvenir, un soin palliatif en automédication qui nous aide à supporter le manque jusqu’à la fin.
Parfois bien sûr, comme tout remède, le dosage n’est pas bon. Alors oui, la nostalgie est dangereuse. Mais je ne connais pas de spécialistes en nostalgie.
Il nous faut tâtonner, trouver le bon dosage, profiter qu’ils ne sont pas encore tout à fait partit, pour faire des essais, un week-end chez les copains, des vacances en colo, tout est bon pour tester.
« Quinze jours c’est long tu ne trouves pas ? Je me demande si tout va bien pour lui... », et pour nous ?
La nostalgie, c’est pas gagné...