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Commentaire de Darkhaiker

sur Horizons


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Darkhaiker Darkhaiker 3 octobre 2013 21:23

« ils ont bonne mine mes horizons... car pour les élargir et sortir de soi faut-il encore avoir l’espace d’ouvrir les bras. »

On ne sort pas de soi seul. Ni collectivement. Mais d’abord savoir : soi ou moi ?

C’est que ce n’est pas la même chose, derrière les mots. Bien que les mots ne soient que des mots, signes vers la chose, il faut bien qu’ils lui soient liés autrement que par de l’arbitraire pur, sinon à quoi sert leur histoire ? A quoi sert ce qu’ils sont dans leur « sacre », prétexte à massacre ?

Donc supposons, sortir de l’ego.

L’horizon casanier peut être infini à condition qu’il ne se donne pas de limites, oui. Les limites ne viennent pas de lui, lui qui est la première d’entre elles. De là dire qu’elles viennent de nous, il n’y a pas qu’un pas, justement. L’infini qui fait l’expérience du fini fait face à des limites qui tiennent à sa nature de grain de sable dans le désert des mondes, donc des limites qui n’en sont pas. La limite n’est qu’une fixation vitale momentanée sur un passage infranchissable.

On ne navigue pas par gros temps, y compris en soi, où les gouffres sont sans fond dès que l’on abandonne l’ordre du monde que nous incarnons sans plus rien vouloir en savoir. L’ordre est désormais considéré comme une limite inhumaine bouchant un horizon désiré démesuré. Pourquoi confondons-nous désormais infini et démesure ? Comment avons-nous « fini » par croire que l’infini était une absence de mesure ?

En exilant cette part de soi, au nom d’un moi dominant, qui sait depuis toujours que tout est don, et que l’échange infini exige des qualités non mesurées, impensables et naïves, comme celles ces bêtes industrielles que l’on tue littéralement « avec leur amour », comme dans La Ligne verte, le film.

Nous sommes ces bêtes à face d’ange déchu, prisonnières du mal de vivre encagé, scrutant sans fin l’horizon derrière les barreaux de leurs idées fixes circulaires : le centre est partout et le cercle nulle part. Celui du moi, le plus impitoyable plomb dans l’aile, le centre du zoo bouchant l’horizon.

Pour ouvrir ses bras, l’espace intérieur est illimité : personne n’a de problème de territoire.

Mais comme l’oisillon ou même l’aiglon, il faut se jeter dans le vide, du haut de la rassurante falaise du moi. Ce n’est pas l’espace qui manque, c’est le Souffle, la Confiance. Cette lumière, qui à certaines heures étranges du jour seulement, fait qu’on accepte tout, ouvert, par delà le pire. Cet espace-là, c’est la face heureuse de l’absence de limites, le temps d’un instant enfin libéré de la peur.

Le passage.




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