L’article est documenté, mais comme bien souvent il tombe dans le piège de la pensée bourgeoise.
L’école
L’élève
L’enfant
Il n’y a pas une école, un élève, il y a l’école de la classe dominante pour les élèves de la classe dominante qui sont des enfants de la classe dominante et il y a l’école de la classe dominée pour les élèves de la classe dominée qui sont des enfants de la classe dominée.
L’école de la république répond donc à un objectif paradoxal : instruire tous les enfants tout en préservant les intérets de la classe dominante.
Le curseur entre l’intérêt de tous et la préservations des privilèges particuliers se place donc selon un rapport de force.
Le rapport de force est nettement favorable à la classe dominante puisque nous sommes dans une période de forte contre- révolution.
Il est donc logique que l’Ecole ne réponde plus à son rôle d’ascenseur social
C’est logique mais c’est regrettable.
Il serait inconcevable de fermer les écoles à la populace immédiatement, d’autant que l’« éducation » est un immense marché et qu’une jeunesse désoeuvrée est une jeunesse dangereuse.
Aussi prenant le peuple au propre piège de ses revendications, la classe dominante dévoie le juste besoin d’émancipation de la jeunesse en la livrant à elle même :
Ce qui se passe dans nos classe n’a rien à voir avec la volonté émancipatrice de 68, les gamins se font autant torgnoler par leurs parents qu’avant 68 et le sadisme de l’école sélective existe encore.Mais sous couvert de d’enfants au centre on assiste à :
des repères familiaux éclatés (vive l’intérim, le travail de nuit et le dimanche)
une autorité des professeurs sabordée : si le capitaine ne peut plus diriger le navire, on a la peau de l’équipage.
Et bientôt évaluation par compétences, privant les jeunes de France de diplôme égaux attribués sur le critère incontestablement mathématique d’une note par des enseigants respectés et indépendants
.
Pendant ce temps là la jeunesse est bombardée de stimuli commerciaux divers s’appuyant sur les instincts les plus bas.
Mai 68 est loin, et le gamin de Trappes est loin de voir la plage sous le macadam...
Dans le même temps l’élite se reproduit dans des écoles « internationales » loin des réformes et du socle de compétences...elle y apprend le management les mathématiques financière et le globbish, pendant que le gosse de Trappes disserte sur le respect et fait des exposés sur le développement durable.
Le miracle libéral de la massification de l’enseignement c’est d’avoir réussi le tour de force mortifère d’ouvrir un immense marché de la certification et de l’employabilité tout en diminuant le niveau de qualification réel du prolétariat.
A ce rythme, le manoeuvre du XXIe siècle devra louer ses bras comme dans Germinal tout en présentant une foultitude certification creuses qui prouveront qu’il aura versé sa dîme au grand marché de l’éducation.